Obésité et diabète de type 2 La chirurgie de l’estomac guérit-elle le diabète ?
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Obésité et diabète de type 2 La chirurgie de l’estomac guérit-elle le diabète ?
Court-circuiter l’estomac améliore grandement le diabète de type 2. C’est ce que constatent chirurgiens et diabétologues depuis quelques années. Encore réservée aux centres hospitalo-universitaires en France, la technique du bypass pourrait bien être un espoir pour les diabétiques de type 2 obèses, mal équilibrés par leur traitement.
Le diabète de type 2 est globalement lié au surpoids. Et devant un excès de poids très important, ou obésité sévère, les médecins peuvent proposer une chirurgie gastrique pour améliorer l’espérance et la qualité de vie des malades. Deux techniques, qui ne sont pas sans risques, sont utilisées : l’anneau gastrique et le bypass. La pose d’un anneau autour de l’estomac le resserre et réduit la quantité d’aliments ingérés. Cette opération est réversible et le diamètre de l’anneau peut être ajusté selon la réaction des patients.
L’autre technique est plus récente, c’est le bypass. Cette opération est irréversible. Elle consiste à relier l’intestin grêle à la partie haute de l’estomac, en court-circuitant le reste de l’estomac et le duodénum. Le chemin des aliments est donc raccourci, les malades n’ont plus de réservoir d’aliments dans le système digestif et sont très vite rassasiés. Cette dérivation aboutit à une moins bonne absorption alimentaire, donc à une diminution des calories ingérées.
Depuis quelques années les chirurgiens ont constaté que les diabétiques de type 2 opérés voyaient leur diabète s’améliorer grandement, et particulièrement avec la technique du bypass. « On ne parle pas de disparition de la maladie, de guérison, explique le Professeur Fabrizio Andreelli, diabétologue à l’hôpital Bichat de Paris où plus de 100 diabétiques ont été opérés, mais d’une nette et rapide amélioration dès les premiers jours après l’opération, donc non liée à la perte de poids, comme c’est le cas avec l’anneau ».
Pourquoi un tel effet ? C’est une affaire d’hormone principalement, même si tout ne s’explique pas vraiment. « En effet, poursuit le Pr Andreelli, à chaque fois que nous mangeons, la partie terminale de l’intestin grêle sécrète une hormone, le GLP1, qui est acheminée par le sang jusqu’au pancréas et lui demande de produire de l’insuline. Or les personnes souffrant de diabète de type 2 ont du mal à fabriquer le GLP1. Il semblerait que le montage chirurgical, consistant à rapprocher le lieu de production du GLP1 de l’arrivée des aliments, restaure cette sécrétion défaillante, et donc la production d’insuline. » Ainsi la glycémie s’améliore, et résout tout doucement les problèmes de diabète. Dans 80% des cas, le bypass permet de supprimer le traitement oral du diabète de type 2, parfois même 10 jours après l’intervention.
Si cette technique de bypass est très employée aux USA avec plus de 100 000 opérations par an, elle reste assez confidentielle en France, avec un peu plus de 1 000 personnes opérées dans une dizaine d’hôpitaux chaque année. Elle reste aussi réservée à des malades dont l’indice de masse corporelle (IMC) dépasse 35, ce qui n’est pas le cas de tous les diabétiques de type 2, et cette intervention est d’autant plus efficace qu’elle est pratiquée chez des malades dont le diabète est récent, évoluant depuis moins de 10 ans. « Le bypass gastrique a cependant ses inconvénients, ajoute le Pr Andreelli. Car qui dit malabsorption dit dénutrition, carences en vitamines, en calcium, en fer... qu’il faudra compenser à vie par des suppléments non remboursés par la sécurité sociale ! Ensuite, il est indispensable que les personnes traitées par cette chirurgie de l’obésité suivent les consignes diététiques à la lettre, reprennent une activité physique le plus tôt possible et soient suivis très régulièrement par leur médecin. »
En bref, il ne s’agit pas d’une opération miracle, mais d’une solution efficace pour les personnes souffrant de diabète mal équilibré, malgré le traitement, associé à une obésité. Les chirurgiens précisent aussi que les patients intéressés ne doivent s’adresser qu’à des spécialistes expérimentés, pratiquant cette technique régulièrement (au moins 50 opérations gastriques par an), dans les centres hospitalo-universitaires des grandes villes.
Lucile Cleenewerck
Date de publication : juin 2008
http://www.diabete2-patients.com/news_full.php?id_news=111
Le diabète de type 2 est globalement lié au surpoids. Et devant un excès de poids très important, ou obésité sévère, les médecins peuvent proposer une chirurgie gastrique pour améliorer l’espérance et la qualité de vie des malades. Deux techniques, qui ne sont pas sans risques, sont utilisées : l’anneau gastrique et le bypass. La pose d’un anneau autour de l’estomac le resserre et réduit la quantité d’aliments ingérés. Cette opération est réversible et le diamètre de l’anneau peut être ajusté selon la réaction des patients.
L’autre technique est plus récente, c’est le bypass. Cette opération est irréversible. Elle consiste à relier l’intestin grêle à la partie haute de l’estomac, en court-circuitant le reste de l’estomac et le duodénum. Le chemin des aliments est donc raccourci, les malades n’ont plus de réservoir d’aliments dans le système digestif et sont très vite rassasiés. Cette dérivation aboutit à une moins bonne absorption alimentaire, donc à une diminution des calories ingérées.
Depuis quelques années les chirurgiens ont constaté que les diabétiques de type 2 opérés voyaient leur diabète s’améliorer grandement, et particulièrement avec la technique du bypass. « On ne parle pas de disparition de la maladie, de guérison, explique le Professeur Fabrizio Andreelli, diabétologue à l’hôpital Bichat de Paris où plus de 100 diabétiques ont été opérés, mais d’une nette et rapide amélioration dès les premiers jours après l’opération, donc non liée à la perte de poids, comme c’est le cas avec l’anneau ».
Pourquoi un tel effet ? C’est une affaire d’hormone principalement, même si tout ne s’explique pas vraiment. « En effet, poursuit le Pr Andreelli, à chaque fois que nous mangeons, la partie terminale de l’intestin grêle sécrète une hormone, le GLP1, qui est acheminée par le sang jusqu’au pancréas et lui demande de produire de l’insuline. Or les personnes souffrant de diabète de type 2 ont du mal à fabriquer le GLP1. Il semblerait que le montage chirurgical, consistant à rapprocher le lieu de production du GLP1 de l’arrivée des aliments, restaure cette sécrétion défaillante, et donc la production d’insuline. » Ainsi la glycémie s’améliore, et résout tout doucement les problèmes de diabète. Dans 80% des cas, le bypass permet de supprimer le traitement oral du diabète de type 2, parfois même 10 jours après l’intervention.
Si cette technique de bypass est très employée aux USA avec plus de 100 000 opérations par an, elle reste assez confidentielle en France, avec un peu plus de 1 000 personnes opérées dans une dizaine d’hôpitaux chaque année. Elle reste aussi réservée à des malades dont l’indice de masse corporelle (IMC) dépasse 35, ce qui n’est pas le cas de tous les diabétiques de type 2, et cette intervention est d’autant plus efficace qu’elle est pratiquée chez des malades dont le diabète est récent, évoluant depuis moins de 10 ans. « Le bypass gastrique a cependant ses inconvénients, ajoute le Pr Andreelli. Car qui dit malabsorption dit dénutrition, carences en vitamines, en calcium, en fer... qu’il faudra compenser à vie par des suppléments non remboursés par la sécurité sociale ! Ensuite, il est indispensable que les personnes traitées par cette chirurgie de l’obésité suivent les consignes diététiques à la lettre, reprennent une activité physique le plus tôt possible et soient suivis très régulièrement par leur médecin. »
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Lucile Cleenewerck
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