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Histoire. Saint-Brieuc et l'accueil des réfugiés

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Histoire. Saint-Brieuc et l'accueil des réfugiés Empty Histoire. Saint-Brieuc et l'accueil des réfugiés

Message par Admin Mer 4 Nov - 15:29

3 novembre 2015 à 07h25

Histoire. Saint-Brieuc et l'accueil des réfugiés 1916

un convoi de réfugiés espagnols devant la gare de Saint-Brieuc (fonds Louis-Guilloux, bibliothèque municipale de Saint-Brieuc)


L'accueil des réfugiés, Saint-Brieuc en a été le théâtre, lors des deux guerres mondiales et de la guerre civile espagnole. Parmi les acteurs de l'aide, de nombreux anonymes, mais aussi d'autres, plus célèbres, comme l'écrivain briochin Louis Guilloux. Des témoignages, sortis des archives ou aujourd'hui racontés par des témoins des faits, permettent de mieux comprendre ces périodes de l'histoire de la ville.

L'afflux de réfugiés, chassés par la guerre ou la misère, ramène à des moments douloureux de l'histoire. Dans la première moitié du XXe siècle, Saint-Brieuc a accueilli de nombreux réfugiés des deux guerres mondiales et de la guerre civile d'Espagne. Au début de la Première Guerre mondiale, les combats qui se déroulent en Belgique et dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais poussent plusieurs centaines de milliers de civils vers l'exil.

Une allocation versée aux familles volontaires


Dès l'été 1914, alors que Saint-Brieuc reçoit les premiers blessés du front, les autorités font face à l'arrivée de milliers de réfugiés belges et français, qui fuient les zones de combat. Par une circulaire de 1914, le ministre de l'Intérieur de l'époque encourage l'installation des réfugiés chez l'habitant. Une allocation leur est même versée. Grâce à des arrêtés préfectoraux, des logements sont réquisitionnés et des dizaines de familles originaires de la Marne et du Pas-de-Calais sont logées dans la ville (1). La solidarité s'organise et certains n'hésitent pas à héberger des exilés, à l'image du chanoine Gadiou qui ouvre les portes de son presbytère de Notre-Dame d'Espérance à deux familles belges. Alors que beaucoup de Briochins sont partis au front, les nouveaux venus constituent une main-d'oeuvre importante.


« Ils étaient fatigués »

Après 1918, rares sont les réfugiés à rester à Saint-Brieuc : seules quelques familles belges s'établissent définitivement dans la ville. L'histoire devait se répéter une nouvelle fois en 1940. Trois semaines de combats terrestres ont suffi à l'armée allemande pour précipiter la défaite de la France. L'exode des populations nordiste et parisienne déverse un flot de 1.200.000 réfugiés en direction de la Bretagne. Le département des Côtes-du-Nord en accueille jusqu'à 300.000 en juin 1940 (2). « Des milliers de réfugiés arrivaient tous les jours par le train en gare de Saint-Brieuc et d'autres par la route, par camion, en voiture et même à pied », se souvient Louise Gauffeny, âgée de 15 ans à l'époque. « C'était des femmes avec des enfants et des vieillards, ils étaient fatigués, les visages étaient éteints », se remémore avec émotion, 75 ans après, Mme Gauffeny. Mais le 18 juin 1940, le jour de l'appel du général De Gaulle, l'armée allemande entre dans la ville. En août, ils restent encore 112.000 réfugiés dans le département. Peu après, les retours s'organisent et les réfugiés repartent en grande majorité dans leur région d'origine.

Louis Guilloux dans un comité de secours

Depuis le début de la guerre civile d'Espagne en 1936, la France avait aussi vu arriver des milliers de réfugiés fuyant les exactions du franquisme. Dès l'été 1937, 1.200 réfugiés espagnols arrivent dans le département. En hâte, la préfecture réquisitionne l'ancienne usine Béssèche dans la vallée du Gouédic, qui devait servir de camp de transit (3). Près de 500 réfugiés, pour l'essentiel des femmes, des enfants et des personnes âgés, sont parqués dans des conditions déplorables. Le 24 août, le maire Elie-Octave Brilleaud (1876-1956) interpelle le préfet : « Il avait été convenu, à l'origine, que le séjour des réfugiés espagnols serait de courte durée (...) Nous ne pouvons accepter de faire gérer un camp de 500 personnes dans de pareilles conditions ». En juin 1938, suite à l'arrivée de nouveaux convois, un comité de secours est mis en place par la préfecture. On y retrouve l'écrivain Louis Guilloux (1899-1980), qui préside le Secours Rouge, mais aussi l'Abbé Vallée (1909-1945) et le Pasteur Crespin (1906-1944), futurs martyrs de la Résistanc

« Certains enfants n'avaient pas de chaussures »


80 ans après, le Briochin René Huguin, 95 ans, n'a rien oublié du passage des réfugiés espagnols à Saint-Brieuc. Adolescent, René Huguin avait rejoint avec son père le Secours Rouge dont Louis Guilloux était le responsable « Je me souviens d'avoir accompagné à deux reprises les enfants espagnols se promener dans la vallée du Gouédic ». À cette époque, Louis Guilloux vient de publier « Le sang noir » et a raté de peu le Goncourt en 1935. L'écrivain briochin, épris d'humanisme et de liberté est engagé contre le fascisme et vient en aide aux réfugiés espagnols : « C'est une période marquante dans sa vie », rappelle René Huguin. Face à la détresse des réfugiés, Louis Guilloux organise le 19 juin 1938, une quête en faveur des femmes et des enfants : « Certains enfants n'avaient pas de chaussures, Louis Guilloux est parti en récupérer auprès des commerçants », se souvient René Huguin. Au moment de la Seconde Guerre mondiale, le Secours Rouge est dissous par le gouvernement Daladier. Louis Guilloux va poursuivre son aide aux derniers réfugiés espagnols avant d'entrer dans la Résistance. Ses oeuvres « Le Jeu de Patience » (1949) et « Salido » (1976), relatent cette période de l'histoire et son engagement aux côtés des réfugiés espagnols. (1) Archives municipales : 2 J 38, 4H98 (2) Christian Bougeard, la vie quotidienne des Bretons pendant la guerre : quelques aspects. Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, volume 92, 1985. (3) Archives départementales 4 M271

-20151103-[article]&utm_source=PartageFB&utm_medium=e-mail&utm_campaign=PartageFB#]http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/saint-brieuc/histoire-saint-brieuc-et-l-accueil-des-refugies-03-11-2015-10835584.php?xtor=EREC-85-[PartageFB]-20151103-[article]&utm_source=PartageFB&utm_medium=e-mail&utm_campaign=PartageFB#
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Message par Admin Mer 4 Nov - 15:38

Louis Guilloux PDF http://pec19.pagesperso-orange.fr/Site/niveau1/JAL/LouisGuillouxoct.pdf

REPÈRES BIOGRAPHIQUES

1899 : Naissance à Saint-Brieuc. Son père, artisan cordonnier, sera à l’origine de la création de la première section socialiste à Saint-Brieuc.

1912 : Entrée au Lycée en qualité d’élève-boursier.

1916 : Guilloux renonce à sa bourse, et devient surveillant d’internat au Lycée. Il se lie d’amitié avec le philosophe Georges Palante (qui inspirera le personnage de Cripure du Sang noir), puis avec Jean Grenier, futur philosophe important.

1918 : Départ pour Paris. Petits métiers.

1921 : Il commence à collaborer à différents journaux parisiens, comme traducteur d’anglais, puis chroniqueur littéraire, et auteur de contes.

1927 : Publication de son premier roman : La Maison du Peuple.

1931 : Publication de Compagnons.

1932 :Guilloux s’installe avec sa femme à Saint-Brieuc.

1933 : Il entre dans l’activité politique et sociale, prend part aux luttes contre les ventes-saisies et participe à des actions en faveur des chômeurs.

1935 : Guilloux, proche de Malraux, est secrétaire du 1er Congrès des écrivains antifascistes. Publication du Sang noir.

1936 : Voyage en URSS avec André Gide, Eugène Dabit. Son refus de prendre parti contre le Voyage en URSS de Gide lui vaut d’être congédié par Aragon du quotidien Ce Soir. A Saint-Brieuc, il devient responsable du Secours Rouge, s’occupe d’aider les réfugiés espagnols. Pendant la guerre d’Espagne, il écrit dans la revue communiste Regards

1940-1944 : Dans Saint-Brieuc occupé, Guilloux abrite des résistants, met en relation les résistants communistes et chrétiens. Il doit se cacher quelque temps. A la Libération, il est interprète auprès de l’armée américaine.

1949 : Le Jeu de Patience, prix Renaudot.

1950-1960 : Voyages à l’étranger, publications.

1961 : Chargé par le Haut-Commissariat International des Réfugiés d’une enquête en Allemagne, Italie et Grèce sur la situation des personnes déplacées.

1962 : Cripure, pièce qu’il tire du Sang noir. Elle sera créée par Marcel Maréchal en 1967.

1967 : Guilloux obtient le Grand Prix National des lettres.

Les années suivantes, il continue à publier, et adapte plusieurs de ses œuvres pour la télévision. Il meurt en 1980.
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