Angleterre. L’épave la plus dangereuse du monde radiographiée
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Angleterre. L’épave la plus dangereuse du monde radiographiée
Hervé Hillard / Ouest-France
Une image sonar du Richard Montgomery, Liberty ship coulé en 1944 dans l’estuaire de la Tamise avec 1 400 tonnes d’explosifs à bord, détaille cette énorme bombe à retardement.
L'image est étonnante de précision. Elle montre l’état exact de la plus grosse bombe à retardement présente dans la mer. Grâce à la technologie du sonar multi-faisceaux (voir encadré plus bas), l’épave du Richard Montgomery apparaît enfin nettement, cassée en deux, posée sur un banc de sable de l’estuaire de la Tamise, sur la côte est de l’Angleterre.
Coulé en 1944 après avoir chassé sur son ancre et s’être fissuré sur un haut-fond, ce Liberty ship venu des États-Unis avait ses cales remplies d’explosifs de toutes sortes – 6 400 tonnes au total, dont 2 000 bombes à fragmentation et des centaines de bombes de 500 kg.
Si près de 5 000 tonnes de cette mortelle cargaison ont pu être extraites dans les semaines qui ont suivi le naufrage, certains de ces explosifs n’ont pu être dégagés.
Et il n’en reste pas moins de 1 400 tonnes, qui n’attendent qu’une occasion – choc extérieur, affaissement de la structure intérieure du cargo, déplacement du bateau sur le fond - pour provoquer ce qui serait la plus forte déflagration non nucléaire de l’histoire.
Certes, le navire est « protégé » par une zone d’exclusion de 500 mètres, matérialisée par des bouées. Mais un accident – ou un acte terroriste – est toujours possible.
Quelles en seraient les conséquences ? Selon les spécialistes, une telle explosion pourrait créer un panache d’eau de 200 ou 300 mètres de large et de 1 000 mètres de haut, et provoquer surtout une lame de fond qui pourrait submerger une bonne partie de l’estuaire de la Tamise, noyer et détruire les ports les plus proches (Sheerness, Southend-on-Sea…), voire endommager l'immense barrage réalisé pour maîtriser et réguler le cours de la Tamise jusqu’à Londres.
Autant dire une catastrophe, dont le coût estimé pourrait dépasser le milliard de livres sterling (plus d'1,3 milliard d'euros).
Reste évidemment la difficulté technique que représente l’extraction d’explosifs corrodés et entassés en vrac depuis le naufrage.
Depuis plus d’un demi-siècle maintenant, personne ne veut lancer l’opération. Tout en sachant que l’inaction risque bien, un jour ou l’autre, de provoquer un désastre.
Il faut espérer que l’imagerie de qualité que vient de réaliser le sonar multi-faisceaux permettra de mettre sur pied un véritable plan d’action. Comme le dit un historien anglais : « Ce navire est une vraie "tic-tac bomb". Voilà plus de 60 ans que le compte-à-rebours a commencé. Chaque seconde nous rapproche de l'issue fatale ».
VIDEO ICI
SS Richard Montgomery Shipwreck
.
Christopher Reed https://youtu.be/Qrs8D7Cr7ys
Un sonar, qu’est-ce que c’est ?
Pour schématiser, un sonar (acronyme de sound navigation and ranging) est une sorte de « radar sous-marin ». Inventé en 1917, il utilise les propriétés particulières de la propagation du son dans l'eau pour détecter et situer les objets sous-marins, ou cartographier l’environnement proche : obstacles, sous-marins en mouvement, mines, bancs de poissons, falaises sous-marines…
Grâce aux progrès de la technologie, un sonar multi-faisceaux permet de récolter des données en 3D d’une grande finesse.
https://youtu.be/r9UePXNdqlQ
Les Liberty ships en quelques mots
Durant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis, pour soutenir l’effort de guerre et venir en aide à l’Europe, ont lancé des séries de cargos vite (et pas très bien) construits, baptisés les Liberty ships.
Pas moins de 2 710 navires de ce type ont ainsi été lancés en quatre ans.
Il fallait en moyenne 42 jours seulement pour construire un Liberty ship de 134,60 mètres de long sur 17,30 mètres de large et 14 000 tonnes de déplacement. Le tout pour un coût, à l'époque, de 2 millions de dollars pièce.
https://youtu.be/88_bZV6cFZk
Une image sonar du Richard Montgomery, Liberty ship coulé en 1944 dans l’estuaire de la Tamise avec 1 400 tonnes d’explosifs à bord, détaille cette énorme bombe à retardement.
L'image est étonnante de précision. Elle montre l’état exact de la plus grosse bombe à retardement présente dans la mer. Grâce à la technologie du sonar multi-faisceaux (voir encadré plus bas), l’épave du Richard Montgomery apparaît enfin nettement, cassée en deux, posée sur un banc de sable de l’estuaire de la Tamise, sur la côte est de l’Angleterre.
Coulé en 1944 après avoir chassé sur son ancre et s’être fissuré sur un haut-fond, ce Liberty ship venu des États-Unis avait ses cales remplies d’explosifs de toutes sortes – 6 400 tonnes au total, dont 2 000 bombes à fragmentation et des centaines de bombes de 500 kg.
Si près de 5 000 tonnes de cette mortelle cargaison ont pu être extraites dans les semaines qui ont suivi le naufrage, certains de ces explosifs n’ont pu être dégagés.
Et il n’en reste pas moins de 1 400 tonnes, qui n’attendent qu’une occasion – choc extérieur, affaissement de la structure intérieure du cargo, déplacement du bateau sur le fond - pour provoquer ce qui serait la plus forte déflagration non nucléaire de l’histoire.
Certes, le navire est « protégé » par une zone d’exclusion de 500 mètres, matérialisée par des bouées. Mais un accident – ou un acte terroriste – est toujours possible.
Quelles en seraient les conséquences ? Selon les spécialistes, une telle explosion pourrait créer un panache d’eau de 200 ou 300 mètres de large et de 1 000 mètres de haut, et provoquer surtout une lame de fond qui pourrait submerger une bonne partie de l’estuaire de la Tamise, noyer et détruire les ports les plus proches (Sheerness, Southend-on-Sea…), voire endommager l'immense barrage réalisé pour maîtriser et réguler le cours de la Tamise jusqu’à Londres.
Autant dire une catastrophe, dont le coût estimé pourrait dépasser le milliard de livres sterling (plus d'1,3 milliard d'euros).
Reste évidemment la difficulté technique que représente l’extraction d’explosifs corrodés et entassés en vrac depuis le naufrage.
Depuis plus d’un demi-siècle maintenant, personne ne veut lancer l’opération. Tout en sachant que l’inaction risque bien, un jour ou l’autre, de provoquer un désastre.
Il faut espérer que l’imagerie de qualité que vient de réaliser le sonar multi-faisceaux permettra de mettre sur pied un véritable plan d’action. Comme le dit un historien anglais : « Ce navire est une vraie "tic-tac bomb". Voilà plus de 60 ans que le compte-à-rebours a commencé. Chaque seconde nous rapproche de l'issue fatale ».
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SS Richard Montgomery Shipwreck
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Christopher Reed https://youtu.be/Qrs8D7Cr7ys
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Grâce aux progrès de la technologie, un sonar multi-faisceaux permet de récolter des données en 3D d’une grande finesse.
https://youtu.be/r9UePXNdqlQ
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https://youtu.be/88_bZV6cFZk
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