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L’électronique au secours des huitres et des moules

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L’électronique au secours des huitres et des moules Empty L’électronique au secours des huitres et des moules

Message par Admin Sam 30 Jan - 16:23

Fleuron du patrimoine gastronomique, les huitres et les moules bretonnes sont de plus en plus menacées par un prédateur marin, la daurade royale. Afin de les éloigner des zones ostréicoles, l’Ifremer a développé un répulsif acoustique qui est en cours de tests en Bretagne Sud.

L’électronique au secours des huitres et des moules Sans_642
Des dégâts rapides et conséquents pour les ostréiculteurs


Les crustacés et les mollusques font partie du patrimoine gastronomique de la Bretagne, mais ils sont de plus en plus menacés par un prédateur marin, la daurade royale. Ce poisson carnivore, de la famille des Sparidés, mesure en moyenne 50 cm pour 2 kg, mais certains spécimens peuvent atteindre jusqu'à 70 cm pour 8 kg. C’est un poisson côtier (fonds de moins de 150 m) que l’on retrouve en Méditerranée, Mer du Nord, Manche et Atlantique, de la Scandinavie au Sénégal. Mais depuis une vingtaine d’années, les daurades sont de plus en plus abondantes en Bretagne.

Très vorace, ce poisson dispose de puissantes mâchoires et dents lui permettant de broyer les coquilles des moules et des huitres dont il est particulièrement friand. Ainsi selon les mytiliculteurs impactés de la Rade de Brest, en septembre dernier un banc de plusieurs milliers de daurades aurait dévoré 160 tonnes de moules.


Afin de lutter contre ce fléau à écailles, l’Ifremer a lancé en 2013 le projet PredaDor qui vise à améliorer les connaissances sur la biologie et le comportement de la daurade royale. Il a aussi permis de développer un prototype expérimental de répulsif acoustique. Celui-ci a été testé durant cinq mois en 2014, sur deux concessions pilotes en Rade de Brest et en Baie de Quiberon. Il a prouvé son efficacité sur les grands bancs de daurades.

Certes d’autres moyens de protection comme des filets ou des grillages existent et fonctionnent dans certains cas, mais ils sont coûteux, fragiles et requièrent beaucoup de main d’œuvre, car ils doivent être nettoyés régulièrement. D’où une demande pour un procédé moins lourd à mettre en place.

« Les répulsifs acoustiques existaient déjà pour faire fuir les cétacés, comme le dispositif CetaSaver, en partie développé à l’Ifremer, destiné à éloigner les dauphins lors d’opérations de pêche, mais pas pour des espèces ciblées de poissons, comme la daurade », expliquent Yves Le Gall, chef du service acoustique sous-marine, et Eric Menut, ingénieur électronicien, au Centre Ifremer Bretagne.
http://archimer.ifremer.fr/doc/2008/rapport-4506.pdf

Le prototype de répulsif acoustique développé dans le cadre de PredaDor est de type alarme sonore, de faible puissance, dont la portée d’efficacité est estimée entre 200 et 300 mètres. Les expérimentations ont été réalisées à la demande de la profession conchylicole (Comité régional de la conchyliculture (CRC) Bretagne Sud et soutien du CRC Bretagne Nord). Le projet de recherche PredaDor est labellisé par le Pôle Mer Bretagne Atlantique, financé par la Région Bretagne et le département du Morbihan, et piloté par le CRC Bretagne Sud.

Après cette série de tests concluants, il reste maintenant à fiabiliser le système de répulsion acoustique avant de l’industrialiser à la fin du projet fin 2015.

Jean-François Prevéraud


Dernière édition par Admin le Dim 31 Jan - 17:06, édité 1 fois
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Message par Admin Sam 30 Jan - 16:49

Un répulsif sonore mis au point contre les poissons prédateurs

L’électronique au secours des huitres et des moules Sans_643
L’électronique au secours des huitres et des moules Sans_644

Depuis une vingtaine d’années, les daurades (que l’on écrit aussi dorades) royales (Sparus aurata) issues de la Méditerranée abondent dans les eaux vendéennes et bretonnes, jusqu’à l’entrée de la Manche. Leur aire de répartition a donc été modifiée. Peut-être à cause du réchauffement climatique.

Jusque-là ce pourrait être une bonne nouvelle pour les pêcheurs locaux. Sauf que, pouvant dépasser 70 cm et peser 8 à 9 kg, elle est considérée comme un « poisson intelligent », difficile à attraper.

Des dégâts considérables dans les élevages


Principalement carnivore, elle consomme crustacés et mollusques. Mais elle s’attaque aussi aux élevages de moules et d’huîtres de la côte ouest de la France où, broyant les coquilles grâce à ses puissantes dents, elle cause des dégâts considérables dans les élevages. En septembre 2014, un banc de plusieurs milliers de daurades a ainsi dévoré 160 tonnes de moules, selon les mytiliculteurs de la Rade de Brest.

Les moyens de protection, comme les filets ou les grillages en plastique, fonctionnent pour les bouchots, mais sont coûteux, fragiles et requièrent beaucoup de main-d’œuvre, car ils doivent être débarrassés régulièrement des algues qui s’y accrochent.

Le projet « Predador »

Aussi depuis 2013, les conchyliculteurs de Bretagne ont sollicité les chercheurs de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) pour les aider à lutter contre ce prédateur.

C’est ainsi qu’a été mis sur pied le projet Predador. Dans ce cadre, l’Ifremer a conçu un prototype expérimental de répulsif acoustique qui a été testé par les professionnels en 2013, puis en 2014 durant cinq mois, sur deux concessions pilotes en rade de Brest et en baie de Quiberon.

Une alarme sonore de faible puissance

« Il s’agit d’une alarme sonore de basse fréquence, de faible puissance de façon à ne pas perturber les autres espèces, dont la portée d’efficacité est estimée entre 200 et 300 mètres, explique Yves Le Gall, chef du service Acoustique sous-marine à l’Ifremer de Brest-Plouzané.

« Constitué d’un boîtier de 20 sur 30 cm et d’un haut-parleur étanche, le répulsif a prouvé son efficacité sur les grands bancs de daurades et un projet industriel pourrait voir le jour fin 2015 », indique Ludovic Tanguy, président du Syndicat ostréicole de la baie de Quiberon.

Une adaptation pour les requins ?

« Les répulsifs acoustiques existent déjà pour faire fuir les cétacés, comme le dispositif Cetasaver destiné à éloigner les dauphins lors d’opérations de pêche par chalutage, mais pas pour des espèces ciblées de poissons, comme la daurade », explique Éric Menut, ingénieur électronicien.

Compte tenu de l’actualité sur l’île de La Réunion, beaucoup pensent également à un système acoustique analogue pour éloigner les requins bouledogue et tigre des zones de surf.

Mais, « il n’existe pas actuellement de système de répulsif sonore pour les requins qui ait prouvé son efficacité à long terme, explique Antonin Blaison, spécialiste du comportement des requins à l’IRD de La Réunion. De plus les différentes espèces de requins ne semblent pas être sensibles aux mêmes fréquences. »

Denis Sergent
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Message par Admin Sam 30 Jan - 16:52

La surmortalité des coquillages inquiète les producteurs

« Aujourd’hui, la profession ne veut plus se taire », déclare Gérald Viaud, président du Comité national de la conchyliculture. Les producteurs de moules, huîtres, palourdes ont bloqué le pont de l’île de Ré samedi 19 juillet et le port de La Rochelle mardi 22 juillet afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les risques qui pèsent sur la filière à cause de la dégradation du milieu naturel. Les protestataires planifient de nouvelles mobilisations en août et n’excluent pas de venir à Paris pour se faire entendre.

Mortalité massive des huîtres et des moules

À l’origine de leur colère, des mortalités massives chez différentes espèces de coquillages. Pour les huîtres, « le phénomène est récurrent », explique Tristan Renault, responsable de l’unité santé, génétique et microbiologie des mollusques à l’Institut français pour l’exploitation de la mer (Ifremer). « Depuis 2008, on constate d’importantes surmortalités sur le naissain (les huîtres juvéniles) mais l’été dernier on a aussi vu mourir un grand nombre d’huîtres adultes ».

Plus inquiétant, ce printemps, des mortalités massives ont été constatées chez les moules. « Dans certaines zones, comme dans la baie de l’Aiguillon en Charente-Maritime, 100 % des moules sont mortes », s’inquiète Tristan Renault. Les analyses de l’Ifremer ont permis de repérer la bactérie responsable, la Vibrio splendidus, mais elles n’expliquent pas comment elle est arrivée dans le milieu et pourquoi elle a été si dévastatrice.

« La domestication de l’espèce l’a rendue plus sensible »

Du côté des ostréiculteurs, on connaît aussi les virus et bactéries à l’origine des surmortalités observées depuis six ans. « Ils sont présents depuis la nuit des temps. Mais qu’est-ce qui les a réveillés ? », se demande Gérald Viaud.

Pour ce producteur, la dégradation des milieux naturels ne laisse aucune chance aux huîtres. « Nos coquillages sont les sentinelles du milieu. Lorsqu’ils meurent c’est que l’équilibre entre espèces est rompu ». Il dénonce les rejets des stations d’épuration et la contamination de l’eau douce rejetée ensuite dans la mer, par les pesticides.

Benoît Le Joubioux, président de l’association des ostréiculteurs traditionnels, va plus loin pour expliquer la surmortalité. « La domestication de l’espèce l’a rendue plus sensible aux maladies ». En cause, le développement des écloseries, ces nurseries-laboratoires, où des millions d’huîtres naissent chaque année dans un milieu fermé, éloigné de leur habitat naturel et de ses menaces.

Des huîtres développées en laboratoire pointées du doigt

Pour ce producteur qui récupère des naissains en pleine mer, les industriels qui ont vu dans les écloseries une « manne financière » sont des « apprentis sorciers ». Il estime que l’Ifremer, l’institut qui développe de nouvelles variétés d’huîtres, a « une part de responsabilité » dans les mortalités des dernières années.

À force de sélection génétique et de croisements, l’Ifremer est parvenu à créer une huître triploïde qui possède trois séries de chromosomes au lieu de deux. Stérile, elle n’est jamais laiteuse et se consomme donc toute l’année. Elle grossit aussi plus vite que les huîtres diploïdes classiques car elle ne consacre pas d’énergie à la reproduction.

« La sélection génétique chez une espèce l’appauvrit. Dans une écloserie, une vingtaine d’huîtres en donnent des millions alors qu’en mer, les semences de millions d’huîtres se mélangent », détaille Benoît Le Joubioux. « Ils ont voulu développer des huîtres uniformes censées plaire davantage au consommateur et être plus résistantes. Voilà le résultat. »

Une requête contre l’Ifremer déposée au tribunal

Tristan Renault à l’Ifremer reconnaît que la résistance des huîtres triploïdes n’est plus supérieure à celle des diploïdes. C’était le cas avant 2008, où les triploïdes « consacraient toute leur énergie à l’adaptation et non à la reproduction ».

Mais maintenant, la dégradation des milieux a mis tout le monde sur un pied d’égalité. Quant à la mise en cause des écloseries, il balaye l’argument. « Les pratiques d’élevages ne sont qu’un élément du problème. On voit aussi des mortalités massives chez les moules qui proviennent pourtant de captage naturel et non d’écloseries. »

Mais l’association a décidé d’en avoir le cœur net. Elle a déposé une requête devant le tribunal administratif de Rennes contre l’Ifremer pour « développement de biotechnologies sans en mesurer les conséquences ».

Le rapport d’expertise va bientôt être publié et les ostréiculteurs n’excluent pas de porter plainte. « L’Ifremer n’a pas du tout fait attention au milieu marin. Maintenant ils essaient de gérer les erreurs qu’ils ont faites depuis 25 ans », commente Benoît Le Joubioux.

Les ostréiculteurs de moins en moins nombreux

Les professionnels s’inquiètent pour leur avenir. « Quand j’ai commencé à travailler avec mes parents en Charente-Maritime, il y avait 5 000 ostréiculteurs, aujourd’hui nous sommes 2 500. Toute la filière est touchée par une grave crise », s’alarme Gérald Viaud. « J’ai l’impression que les politiques à Paris ne nous entendent pas. Mais si l’ostréiculture disparaît, c’est toute un art de vivre à la française et une richesse patrimoniale et culturelle que l’on va perdre. »



L’impact de la mortalité des coquillages

Les huîtres :

En France, la production d’huîtres s’effondre depuis plusieurs années. De 136 000 tonnes en 1996, on est passé à 80 000 tonnes aujourd’hui, soit une chute de plus de 40 %.

Le Comité national de la conchyliculture (CNC) estime que la mortalité des huîtres adultes l’été 2013 a représenté un manque à gagner de 50 millions d’euros.

Les moules :  

En France, les moules n’avaient pas connu jusqu’ici de forte mortalité et les niveaux de production étaient plutôt à la hausse ces dernières années.

Mais pour le CNC la mortalité massive des moules au printemps 2014 va entraîner une perte financière de 20 millions d’euros.

Clémence Boyer
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