Côtes-d'Armor. Le Département réduit la voilure, la culture trinque

Culture - Modifié le 03/03/2016 à 09:48 | Publié le 03/03/2016 à 09:01



Véronique Constance


Quand l’heure est aux économies, la culture est en danger. Exemple dans les Côtes-d’Armor avec la fin annoncée d’Itinéraires Bis, qui soutient les actions culturelles.

Depuis que le conseil départemental des Côtes-d’Armor a annoncé qu’il ne financerait plus l’association Itinéraires Bis, le monde de la culture est en ébullition dans les Côtes-d’Armor. Que se passe-t-il ?


19 salariés, 1,9 million de budget

D’un côté, le conseil départemental a changé de bord politique. Lors des dernières élections, il est passé de gauche à droite et les nouveaux dirigeants du Département doivent réaliser 16 millions d’euros d’économies sur leur budget de fonctionnement.

De l’autre, Itinéraire Bis, association créée en 2009 de la fusion de deux autres structures chargées du développement culturel, de la musique et de la danse. L’association emploie 19 salariés avec un budget de 1,9 million financé à 88 % par le Département. Elle soutient des événements, participe à des coproductions, soutient la création artistique, accompagne les pratiques amateurs, diffuse les spectacles…


Une annonce « brutale et sans concertation »

« Toucher à cette association c’est stopper la politique culturelle volontariste en place depuis trente ans dans les Côtes-d’Armor », affirment les défenseurs d’Itinéraires Bis. « On touche à l’âme du département qui vit grâce à son milieu associatif et culturel », insiste Vincent Le Meaux, élu socialiste dans l’opposition.

Les politiques ne sont pas les seuls à réagir. Un collectif de défense regroupe des artistes, associations, salles de spectacle, habitants… Il soutient les salariés. Leurs représentants, William Domenec’h et Denis Marc, évoquent une annonce « brutale et sans concertation » et rappellent qu’Itinéraires bis a déjà fait de gros efforts en passant, ces dernières années, de 3 millions à 1,9 million de budget et de 28 à 19 salariés.


Une enveloppe de 700 000 €

Lors de la récente inauguration d’un collège, Alain Cadec, nouveau président (les Républicains) du conseil départemental, a affirmé que « l’enseignement a un coût, mais pas de prix ». « N’en est-il pas de même pour l’art et la culture ? », demandent encore les salariés.

« La culture n’est pas la seule à subir des coupes et il n’est pas question de l’abandonner, répond ce dernier. Le Département va lui consacrer 7,3 millions d’euros. » Et de souligner : « Le dialogue n’est pas rompu. Nous avons prévu une enveloppe de 700 000 € pour Itinéraires Bis et envisageons le reclassement d’une partie du personnel. Je dois rencontrer les représentants du personnel et le bureau à ce sujet avant le vote du budget, les 14 et 15 mars. »

Mais la droite n’a pas le privilège de ce genre de coupes. Un exemple parmi d’autres. La région socialiste Centre-Val-de-Loire vient d’enterrer officiellement une association comparable à Itinéraires Bis. Quand l’heure est aux économies, il n’est pas rare que la culture trinque.

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