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Paul Cottin. « GwinZegal, une très belle aventure

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Message par Admin Sam 5 Mar - 11:32

Paul Cottin. « GwinZegal, une très belle aventure  Sans_162
Guingamp   Saint-Loup
Twisted Evil

Hier soir, au studio de la place du Champ-au-Roy, élus, responsables de musées partenaires de l'association et amis sont venus honorer le travail accompli par Paul Cottin.


Membre fondateur et directeur de GwinZegal, le centre d'art dédié à la photographie, Paul Cottin, 62 ans, a pris sa retraite le 1e r janvier dernier. Hier soir, un hommage a été rendu par l'équipe de l'association à celui qui a contribué à faire rayonner l'art photographique bien au-delà des frontières de la cité de la Plomée. Retour sur le parcours guingampais de cet incontournable ambassadeur de la culture locale


Quelles sont, au cours de votre parcours à GwinZegal, les réalisations, expositions ou résidences d'artistes dont vous êtes le plus fier ?


Ça serait trop facile de répondre la résidence de Charles Fréger (qui a initié sur place un travail sur les coiffes bretonnes, NDLR), parce que c'est la plus connue. Je dirai plutôt celle du Malien Malick Sidibé (surnommé l'oeil de Bamako, NDLR), un photographe que nous avons accueilli en résidence il y a dix ans, parce que ce fut une très belle expérience, dont les gens parlent toujours. D'ailleurs, l'année dernière encore, la SNCF a repris ses clichés pour les exposer dans les gares de Montparnasse et de Brest. Il correspondait assez bien à l'angle dans lequel je voulais travailler : une résidence, qui a donné lieu à la fois à une exposition de son travail réalisé en Bretagne mais aussi une découverte de ce qu'il avait fait à Bamako. On a pu en faire un livre, l'exposition a tourné, a été achetée par le Fonds régional d'art contemporain et par le Musée de Bretagne. C'est un travail qui restera dans les annales et pourra être repris dans de futures expositions.


Y a-t-il un fait, de nature artistique ou non, qui vous a particulièrement marqué ?


Ce qui m'a le plus touché a été de voir les gens venir ici, à Guingamp, franchir les portes de nos expositions. Des gens qui, pour certains que je connaissais bien - je suis originaire de Pommerit-le-Vicomte - n'avaient pas l'habitude de se rendre dans des salles d'exposition. C'est là où on mesure le résultat de notre travail, qui réside avant tout dans la sensibilisation à l'art photographique. On l'a particulièrement remarqué lors de notre exposition sur la guerre, il y a deux ans, avec ces photos de Résistants sur les murs de la prison : les gens se sont montrés très réceptifs.

Avez-vous un regret, quelque chose que vous auriez aimé réaliser avant votre départ, des artistes que vous auriez aimé recevoir ?

Bonne question ! En fait, les artistes qui sont venus sont des gens que j'ai choisis. On ne fonctionne pas avec des appels à projets. Ceux que nous avons sollicités ont toujours répondu positivement à l'invitation, même s'il y a pu y avoir quelques impossibilités pour des raisons d'agenda. Après, c'est vrai qu'on est toujours tenté d'aller plus vite, plus loin... Mais au fond, un public se construit assez lentement. On aurait pu essayer de montrer des choses plus connues : avec un photographe comme Robert Doisneau, on aurait eu tout de suite beaucoup de succès. Mais en même temps, quand on fait venir Chris Killip (et son travail sur la vie des collecteurs de charbon à Lynemouth, NDLR), on a réussi à drainer beaucoup de monde, alors qu'il est nettement moins connu. On m'en parle encore aujourd'hui.


Justement, quels sont les critères qui vous ont guidé dans le choix des artistes que vous avez reçus ou exposés ?

Il faut toujours un projet derrière. Inviter un artiste ex-nihilo, sans contexte, ce serait perdre notre spécificité. Si on s'est installés ici, ce n'est pas par hasard. Pour le revendiquer, il faut que le travail de l'artiste ait un lien avec nos thématiques. Aujourd'hui, on connaît mieux le travail de Doisneau : il a beaucoup photographié la mer, ce qui rendrait possible une exposition.


Quelle est la difficulté majeure que vous avez rencontrée ?

La taille de la ville. Guingamp est une petite cité par rapport à notre projet, qui a pu paraître à certains un peu trop ambitieux. Mais c'est un choix que nous assumons : pourquoi refuserait-on à de petites villes d'avoir des projets qui dépassent ce qu'on attendait au départ ?

N'est-ce pas frustrant d'avoir oeuvré pour le déménagement des locaux de l'association dans l'enceinte de l'ancienne prison et de partir à la retraite avant qu'il n'ait eu lieu ?

Oui et non. J'aurais aimé pouvoir y participer mais j'y assisterai avec plaisir, en observateur. Après, si on me demande mon avis, non pas sur GwinZegal mais sur la façon de faire vivre cette prison, je le donnerai volontiers.

Quel lien entretiendrez-vous désormais avec GwinZegal ?

Je resterai volontairement très éloigné. Il faut savoir partir, ne pas s'accrocher et laisser la place aux générations suivantes. Dix ans, c'est pas mal. Dans ce milieu, on peut s'user, prendre des habitudes et il est important de préserver son envie et sa curiosité


À quoi comptez-vous consacrer votre temps libre ?


J'ai très envie d'effectuer des recherches historiques sur la photographie à l'échelle de l'Europe, de façon autonome, sans avoir recours à une structure. Une forme de recherche universitaire qui serait mise à la disposition des institutions que cela intéresse. Et puis j'ai envie de prendre mon temps, sans savoir si cela aboutira ou non, en accord avec mon nouveau statut. J'aurais pu orienter mon travail vers la représentation du monde rural, qui me passionne, mais je laisse ce thème à GwinZegal, qui va poursuivre dans cette voie. J'ai aussi d'autres passions auxquelles je souhaite me consacrer.

Des passions en lien avec l'art ?

Oui, je suis un passionné de mosaïque contemporaine, que je pratique en amateur mais, surtout, que je collectionne. J'aimerais aider des amis mosaïstes, qui sont de vrais artistes en la matière, à monter des expositions. J'aime aussi beaucoup la musique pop rock et le jazz. Mon fils travaillant dans le cinéma, je m'y intéresse également.

Au final, qu'aura représenté GwinZegal dans votre vie ?

Une très, très belle aventure. Elle a dépassé ce à quoi je m'attendais. Je ne pensais pas que le projet aurait été si loin en si peu de temps. J'y ai consacré beaucoup de moi-même, et c'est aussi pour ça que je suis prêt à passer le relais



La nouvelle équipe de GwinZegal


Hier soir, lors du pot de départ en son honneur, Paul Cottin a officiellement passé le relais à ceux qui lui succèdent à la direction de GwinZegal : Solange Reboul (responsable de la médiation) et Jérôme Sother (directeur artistique). Marina Chassan et Alain Le Flohic, coprésidents ; Mélanie Goualan, secrétaire ; Tiphany Salza (absente sur la photo) et Vincent Lhoutellier, médiateurs, complètent l'équipe de l'association.




« GwinZegal a toute sa place dans le projet de réhabilitation de la prison »


Le centre d'art GwinZegal, créé à Plouha (d'où son nom) il y a dix ans, s'est installé dans un studio place du Champ-au-Roy il y a cinq ans, dans le cadre d'un partenariat actif avec la Ville. Le projet de réhabilitation de l'ancienne prison tel qu'il est dessiné par la municipalité, prévoit le déménagement de l'association dans son enceinte. Un éternel sujet de débat avec les minorités, qui ne voient pas d'un bon oeil la place accordée par la majorité à GwinZegal. Pour Paul Cottin, le centre d'art a toute sa place dans ce projet : « Je pense que le débat n'est pas fondé. Polémiquer pour polémiquer n'est intéressant pour personne. Mais c'est le jeu de la politique ! Après, il ne faut pas que ça devienne l'enjeu majeur. Je pense que les Guingampais ont d'autres soucis plus importants. On ne peut pas bâtir un projet politique en disant uniquement si on va être pour ou contre GwinZegal à la prison. Mais c'est difficile de faire comprendre que la culture, ce n'est pas juste un coût pour le contribuable. Cela a un prix, c'est évident, comme on subventionne la pêche et l'agriculture. Mais on ne pose jamais la question de la même manière... La culture est pourtant une activité économique à part entière. Un jour, on se rendra peut-être compte que l'apport de GwinZegal n'a pas été négligeable pour Guingamp. C'est un enrichissement pour la population ».

« La prison doit rester un lieu ouvert »


Paul Cottin estime par ailleurs que la prison ne doit pas être le seul siège de l'association : « Je suis très attaché au fait que la prison n'est qu'un outil : il ne faut pas qu'elle devienne une institution fermée sur elle-même. Elle doit rester un lieu ouvert, il faut qu'il y ait une vraie circulation dans cet endroit, qu'il s'y passe quelque chose avec la ville. Et ce ne peut pas être que GwinZegal. Le fait d'y installer aussi l'office de tourisme est une bonne chose ».

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Message par Admin Sam 5 Mar - 11:46

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