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27 février 1990. Les Côtes-du-Nord perdent le Nord !

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Message par Admin Sam 11 Avr - 11:44

27 février 1990. Les Côtes-du-Nord perdent le Nord !


Il y a ving-cinq ans, le 27 février 1990, les Côtes-du-Nord perdent le nord pour se retrouver à l'Ouest, bien au chaud, entre les voisins bretons. Un quart de siècle plus tard, les Côtes-d'Armor ont gagné en identité et attractivité. > La victoire des Nordistes > Charles Josselin, la retraite à 77 ans ! Le 8 mars 1990, Charles Josselin, président du Conseil général des Côtes... d'Armor pousse un ouf de soulagement : le décret instituant le changement de nom des Côtes-du-Nord vient d'être publié au Journal officiel. Il a bien mérité son petit café, dégusté à 4 h du matin dans un petit bistrot parisien en face du JO. Un petit café pour un long combat engagé dans les années 50 par des professionnels du tourisme lannionnais puis briochins, dont Alphonse Boulbain, le bouillant président départemental des Syndicats d'Initiative. Car, à l'aube du tourisme de masse, les habitants des Côtes-du-Nord sont déboussolés. Ils se sentent dépossédés de leur appartenance bretonne et de leur localisation dans la région. Ils estiment que leur département est mal nommé. Une appellation d'autant plus bancale que les députés du Finistère et du Morbihan, eux, ont réussi, en 1790, à échapper aux appellations Côtes de l'Ouest et Côtes du Midi. Entre le Havre et Dunkerque Selon une enquête pour le Conseil général, en 1988, à peine un Français sur deux parvient à situer les Côtes-du-Nord en Bretagne et six sur dix ne les localisent pas correctement. 35 % situent même le département breton entre Le Havre et Dunkerque et un sur dix pointe directement le doigt sur Lille. Bref, le Nord, avec une image climatique péjorative. « Ce qui n'était pas très porteur pour des activités touristiques. Les gens du Nord nous reprocheront d'avoir utilisé cet argument », confie Charles Josselin. « Comme la Coupe du monde » Quoi qu'il en soit, Alphonse Boulbain (décédé en 1982) et ses collègues avaient raison : une nouvelle étude, en 95, montre que 67 % de la population française sait désormais où situer les Côtes-d'Armor, ce que traduit une augmentation de la fréquentation touristique. « Cet événement, de l'ampleur de la Coupe du monde de 98, pour nous, a suscité un élan, un positivisme chez les professionnels du tourisme qui ont investi et amélioré la qualité de l'accueil » affirme Monique Le Clézio, présidente de Côtes-d'Armor Développement. Il est vrai que les Côtes-d'Armor seront le département dont on parlera le plus en France en 1990, notamment au prix d'une vaste campagne de communication. « C'était génial » « C'était génial, il fallait le faire », estime le Costarmoricain Alain Daher, président de la Chambre régionale de Commerce et d'Industrie : « Le changement de nom a donné une image de dynamisme économique au département. On le sent bien quand on rencontre des collègues ou des chefs d'entreprise extérieurs à la Bretagne ; ça a apporté une grande valeur ajoutée. Et puis, c'est plus facile, sans doute, aujourd'hui, d'attirer des cadres. Moi-même, je ne suis pas sûr que je serais venu m'installer dans les Côtes-du-Nord ». Une véritable identité Enfin, et c'est peut-être l'essentiel : même si, un jour, les Côtes-d'Armor disparaissent - comme tous les autres départements - il restera une identité ; des Costarmoricains, fiers habitants d'un petit département breton, souvent raillé par ses voisins pour son caractère rural ou l'absence de métropole. Fiers et résistants comme le granite, à l'instar d'Astérix et d'Obélix, célèbres et irréductibles gaulois qui avaient établi leur village sur le Cap d'Erquy, près des fameuses trois pierres...

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Message par Admin Sam 11 Avr - 11:44

Charles Josselin : « Un joli nom, a dit Mitterrand » Qui a lancé l'idée du changement de nom ? Des professionnels du tourisme lannionnais dans les années 50 ; les Briochins ont emboîté le pas avec un personnage haut en couleurs, Alphonse Boulbain. Ce dernier avait convaincu René Pléven, mon prédécesseur, de la nécessité de changer le nom du département. Mais celui-ci était très occupé par ses fonctions ministérielles. Quand j'ai été élu, Alphonse Boulbain m'a relancé. Mais les démarches ont rapidement échoué. À cause des Finistériens ? Comme en 1964 déjà, ces derniers mettaient en cause notre appropriation de l'Armor, alors qu'ils possèdent un littoral plus important. On s'est demandé s'il ne fallait pas trouver un autre nom. Mais la marge était étroite car il fallait garder la numérotation 22 entre la Côte-d'Or et la Creuse. Côte de Granite nous semblait trop rude et Côte de Penthièvre trop réducteur. On a donc conservé Côtes-d'Armor quand on a relancé le dossier, en 1985 (consultation des maires) avec succès, cette fois. Comment avez-vous convaincu les plus hautes autorités de l'État ? Invité à participer à un voyage présidentiel en Tunisie, j'ai profité de quelques minutes, dans l'avion entre Tozeur et Tunis, pour plaider notre cause auprès de François Mitterrand. Il était réticent, mais, à un moment, il m'a demandé le nom qu'on voulait donner ; il m'a répondu : " Ah, c'est joli ! " Revenu à Saint-Brieuc, je me suis avancé en disant à mes collègues que c'était OK. En fait, je l'avais senti sensible à la poésie du nom. Et pour les ministres ? J'ai déjeuné avec Michel Rocard, Premier ministre, qui s'est rallié à nos arguments. Quant à Pierre Joxe, ministre de l'Intérieur, je l'avais rencontré incidemment à l'ambassade de France, à Londres. Je lui avais parlé de ce dossier que son ministère tardait à transmettre au Conseil d'État. Le lendemain, il m'a invité à une visite des docklands en bateau en compagnie de préfets : il m'a présenté en tant que président du Conseil général des Côtes-d'Armor. Ne restait plus qu'à convaincre le Conseil d'État. Mais, cette fois, les avis de nos voisins bretons étaient favorables. Soulagement ? Il fallait encore réussir à faire concilier le démarrage de notre campagne de communication avec la publication du décret au Journal officiel. Je suis allé au JO à 4 h du matin, ce 8 mars 1990 pour m'assurer que le décret allait vraiment être publié. Ce n'est qu'alors que j'ai été soulagé... Victoire des Nordistes ! [VU_PEREZ]En ce temps-là, bien avant Galabru dans les Ch'tis, les Côtes-du-Nord, c'était le Norrrrrrrd ! Quelque part, tout là-haut, dans une géographie si approximative qu'après la victoire des Côtes-du-Nord au Tour de France à la voile 1985, L'Equipe avait titré : « Victoire des Nordistes ». Il y avait des coups de règle sur les doigts qui se perdaient, tant les confusions étaient nombreuses avant que l'accord donné par Mitterrand, Rocard et Joxe ne mette enfin les Côtes-d'Armor à leur véritable latitude. C'est ainsi le dernier département à avoir changé de nom, bien que l'Ille-et-Vilaine ait eu, à son tour, des velléités de changement. Quelle idée aussi d'appeler ses rivières Vilaine ou Rance ! Des suggestions fleurirent, telle celle proposant de remplacer Ille-et-Vilaine par Elle-et-Gironde, plus flatteuse mais trop fallacieuse. Alors les Rennais, avec ce petit rien de suffisance qu'ils cultivent parfois, se mirent en tête de rebaptiser leur département Haute-Bretagne. En toute simplicité. Sauf que leurs voisins y virent une hautaine annexion de la Bretagne frisant l'indécence. Le projet sombra. Mais en sortit un nom pour les habitants du département, devenus des Brétilliens par contraction de Breton et Illien. Le gentilé sonne bien mais n'est pas très identifiable. En revanche, en l'an de grâce 1990, Costarmoricain s'imposa sur-le- champ.

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