Paimpol Coups de gueule. Le doublé d'Alain Coudray

Le président du comité départemental des pêches, pousse deux coups de gueule, contre une mesure qui a failli passer à l'Assemblée et le projet de récif artificiel de Plouézec.

23/03/2016 à 16:38 par Magali Lelchat

Alain Coudray, le président du comité départemental des pêches l’assure, il n’a pas beaucoup dormi la semaine dernière. Surtout dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque les députés ont examiné le projet de loi sur la reconquête de la biodiversité.
http://cdpmem22.fr/


« Avec Olivier Le Nezet, le président du comité régional des pêches et d’autres, nous avons passé la nuit à envoyer des textos aux députés bretons pour leur expliquer les conséquences du vote et les arguments à développer ».
http://www.bretagne-peches.org/

En cause, un article qui stipulait que la pêche en eau profonde serait interdite en France « sans préciser la profondeur, c’est ce qui était dangereux. Une fois de plus, notre ministre et la secrétaire d’Etat à la biodiversité voulaient laver plus blanc que blanc ».

Il se murmure même que l’affaire a profondément agacé le Ministre de la défense et président de Région.

Pas pêche à la coquille

Selon Alain Coudray, le vote de cette mesure aurait eu des conséquences sur la pêche costarmoricaine.

“« En votant ça, on aurait pu interdire la pêche à la coquille et notre flotte hauturière aurait pu être impactée, la France aurait même été plus restrictive que l’Union européenne ».”

Des discussions sont en cours à Bruxelles sur le sujet, qui s’orientent pour l’instant vers une définition maximale des « eaux profondes » à 800 mètres. « Cette distance me convient, nos hauturiers pêchent à cette profondeur en Manche ».

Finalement, un amendement déposé par le député PS du Morbihan, Gwendal Rouillard, a donné satisfaction aux pêcheurs bretons.
http://www.gwendal-rouillard.fr/

Mais Alain Coudray regrette la position, en commission parlementaire « d’un ancien conseiller général qui siégeait à la commission portuaire de Saint-Quay dit port en eau profonde… ».

Le député PS costarmoricain Michel Lesage aurait voté pour la mesure de restriction en commission parlementaire.

Non au récif artificiel

L’affaire permet à Alain Coudray d’ironiser sur un autre dossier.

“« Si la mesure avait été adoptée à l’Assemblée, cela nous empêchait d’aller pêcher dans le futur jardin d’Eden que nous prévoient les plaisanciers de Plouézec ».”

Le président du comité départemental des pêches l’assure : « après consultation, les pêcheurs professionnels qui travaillent dans le coin sont contre ».

Argument principal : « ce n’est pas dans les prérogatives des pêcheurs-plaisanciers de gérer la pêche ».

“Deuxième raison : « Sur notre littoral, il y a assez de roches sans ajouter des récifs artificiels qui peuvent nous ramener des espèces non souhaitées comme la dorade qui attaque les moules ou le congre, prédateur des homards ».”

Mais que dire des autres initiatives françaises de récifs artificiels qui se font à l’initiative des pêcheurs professionnels ? Alain Coudray coupe court.

« C’est à l’île d’Yeu et dans le sud, ce qui est adaptable dans une baie, ne l’est pas dans l’autre »…


http://www.lapressedarmor.fr/2016/03/22/coups-de-gueule-le-double-d-alain-coudray/