SDF. Saint-Brieuc se lance dans une démarche expérimentale

30 mars 2016 à 11h41 / Laurent Marc



En centre-ville, le sujet fait débat. La présence de SDF en agace plus d'un, à commencer par les commerçants. La ville de Saint-Brieuc a décidé, ce mardi, lors du conseil municipal, de tenter une expérimentation pour leur remettre le pied à l'étrier.


Pudiquement on parle de public en errance pour évoquer les SDF. Le sujet est ô combien d'actualité. La ville assure que de nombreuses actions sont en cours. D'ailleurs, Saint-Brieuc a pris langue avec d'autres villes comme Brest, Lorient, Quimper ou Lannion pour voir comment elles géraient cette situation. Manifestement les actions sont similaires : une équipe de rue assure le lien social, quand la police municipale veille à l'ordre public.

Cependant, une initiative bordelaise a retenu l'attention des élus. Elle consiste à proposer à des jeunes en errance quelques heures de travail par semaine contre une rémunération immédiate.

À Saint-Brieuc, les élus ont décidé de mener une expérimentation de ce genre, de juin à décembre. Concrètement, il sera proposé à quelques SDF deux heures de travail un jour par semaine. En contrepartie, ils toucheront 10 € de l'heure. Le tout sous l'égide d'un professionnel de l'association Trait d'Union. L'occasion pour eux, « de passer de la manche passive à une action favorisant l'estime de soi et de créer de micro-changements ». Ils pourraient ainsi nettoyer le centre-ville.


Le soutien des élus de gauche


Une expérimentation accueillie favorablement par les élus de gauche qui ne nient pas le problème qui existe en centre-ville. « Oui, ils dérangent et inquiètent même certains parce qu'ils sont hors norme, parfois hors la loi. Une première réaction serait de les chasser de notre regard. Une réaction qui serait inhumaine avant d'être totalement inefficace (...) ». Du coup, selon eux, l'expérience que la municipalité entend mener « paraît être un premier élément de réponse à cette problématique. Nous approuvons cette démarche expérimentale, d'autant que d'après la délibération, d'autres pistes de réponses sont à l'étude ». Lesquelles ? Bruno Joncour a annoncé que cette expérimentation serait suivie de près et que les élus de toute sensibilité pourraient être associés aux travaux futurs.


Centre-ville. Comment le rendre plus vivant ?


Comment rendre le centre-ville plus attractif ? Vaste programme. L'une des pistes de réflexion des élus envisage le réaménagement des espaces publics pour rendre le centre-ville plus vivant, plus agréable à vivre et plus lisible. C'est pour cela que la ville a candidaté au concours Europan avec un dossier intitulé « De la gare à la mer ». Trois dossiers ont été retenus et une méthodologie définie. Un cadre qui permettrait aux équipes de travailler, parallèlement, sur des missions particulières touchant, par exemple, à l'aménagement éphémère de la place de la Grille ou à la mise en valeur de la rue Saint-Guillaume...

Dans le cadre de ce dossier, la démolition des halles a été actée. Le chantier débutera en avril et pour une durée de trois mois. Dans la foulée, il est prévu l'aménagement d'un espace provisoire dans l'attente de l'intervention de Saint-Brieuc Agglomération sur le secteur de la Grille et des Trois-Frères-Le Goff concernant la gestion des eaux pluviales et usées. À terme, un aménagement pérenne sera prévu en lien avec les études menées par les équipes Europan. L'espace provisoire devrait être adaptable. Il pourra servir pour des animations, ou comme espace de détente et de loisirs. Les dépenses sont ainsi estimées à plus de 200.000 €.



Les socialistes plaident pour une démarche globale


« Un retour au réel », selon Didier Le Buhan, l'élu socialiste, qui, au passage, annonce en savoir plus, désormais, sur le devenir de la place de la Grille.

Pour autant, il estime d'après ses calculs, qu'après la démolition du bâtiment, il ne restera que 700.000 € pour l'aménagement de la place. « Compte tenu de sa localisation, cette somme paraît réduite ». Plus encore, il s'étonne qu'une démarche globale ne soit pas envisagée « en lançant un appel à projet sur les places de la Grille et de la Résistance, permettant d'impliquer la population ». Car c'est bien là que le bât blesse, selon lui. Restreindre aux seules équipes Europan le droit de réfléchir aux aménagements futurs ne lui semble pas judicieux. Les cabinets d'architectes locaux ou régionaux devraient pouvoir être également consultés


Le conseil en bref...


Travaux côte Vendel. La ville, soucieuse de son patrimoine, a décidé de consacrer un peu plus d'1,2 M€ pour des travaux de confortement des ponts et des murs de soutènement de la côte Vendel. Ces ouvrages ont été inscrits au titre des monuments historiques en juin 2014. Ils font partie des ouvrages réalisés au début du XIXe siècle par Harel de la Noë pour l'ancien réseau ferroviaire départemental. Pour mener ce chantier, la ville travaille avec l'architecte des Bâtiments de France ainsi que les services de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). L'État et la Région participeront respectivement à hauteur de 10 et 15 % du montant des travaux.

72 logements déconstruits à la Ville Bougault. 72 logements locatifs aménagés dans deux immeubles construits en 1958 vont être déconstruits rue Henri-Poincaré. Propriété de Terre et Baie Habitat, ce patrimoine, aujourd'hui dégradé, jure dans un quartier constitué essentiellement de maisons anciennes et pavillons. Selon une étude, il semble possible de reconstruire 25 logements répartis en deux petits collectifs et 10 maisons de ville en duplex avec jardin.

Accessibilité du site associatif Curie. Prochainement devraient débuter des travaux de mise en accessibilité du site administratif de Curie. Ainsi, trois ascenseurs vont être installés. Il est également prévu la reprise des circulations et les cheminements extérieurs. Au préalable sera réalisée une opération de désamiantage. Montant total des travaux : 814.335 €.

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