Entreprise. Un coup de pouce réservé aux femmes

Être une femme libérée, c'était « pas si facile » dans les années 80. Créer sa propre entreprise en tant que femme, ce n'est pas facile en 2016. Pourquoi ? « Parce qu'encore, aujourd'hui, les femmes ont souvent moins de capitaux propres que les hommes et qu'elles osent moins franchir le pas », déclare Corinne Blanchot-Prosper.
La sous-préfète du Sud-Vendée a nom obligatoire, mardi 3mai, les banquiers de son secteur à une réunion d'information sur un dispositif de garantie financière réservé aux femmes, le Fgif ou Fonds de garantie à l'initiative des femmes. Les représentants du Crédit agricole, du Crédit mutuel et de la Banque populaire qui ont répondu présents ont fait la rencontre d'une femme. Cette dernière a témoigné de son parcours en créant un centre équestre à Vouvant, il y a un an et demi, Cavalnatur'.


« Une garantie »

À 40 ans, célibataire, Valérie Boussemart, passionnée de cheval, s'est d'abord lancée sur une mauvaise piste avec regret : « Il a fallu que je me paye des stages pour me rendre compte que je ne pouvais pas avoir l'aide aux installations de jeunes agriculteurs. Car l'activité équine n'est pas considérée comme une activité agricole. »

C'est à la Boutique de gestion pour entreprendre (BGE) de La Roche-sur-Yon et sur internet qu'elle a découvert l'existence du Fondes, financeur solidaire pour l'emploi, et que son dossier a enfin pris forme. Bouclé pour sa banque, son dossier a reçu « une réponse au bout de 15 jours ! » Bénéficiaire du Fgif, elle est revenue avec du solide chez son banquier à savoir « une garantie qui va jusqu'à 70 % du montant emprunté (dans la limite de 45 000 €) ».


Juste pour elles

Pour bénéficier du Fgif, il faut être une femme, car ce dispositif n'a été créé que pour elles. Il est piloté par services des Droits des femmes et de l'égalité qui dépend du ministère des Familles, de l'Enfance et des droits des Femmes.

Si l'entreprise est montée par un couple, « la femme peut en bénéficier, si elle possède 51 % au moins des parts ». Cette garantie (gérée par France active garantie) est mise en oeuvre par le Fondes qui va expertiser le dossier : profil de l'entrepreneuse, faisabilité financière, calcul du risque... L'accord est validé par un comité composé d'un banquier, d'un avocat, un chef d'entreprise, un délégué du départemental aux droits des femmes et à l'égalité.

Autre avantage de cet accord qui bétonne le dossier : l'assurance de la pérennité. « Plus de 80 % des entreprises créées en Vendée sont toujours en activité après trois ans. » Et en cas d'échec, « 25 % du capital restant dû est remboursé sous 30 jours et le reste à la fin de la liquidation judiciaire », indique Pamela Chevillon, du Fondès.

La garantie Fgif peut être complétée par d'autres aides : le prêt Nacre, la prime régionale à la création d'entreprise, et peut s'additionner à la garantie FAG (France active garantie), en cas de création ou consolidation d'emploi (pour les demandeurs d'emploi, hommes ou femmes).

À cela, ajoutons une bonne dose de pugnacité et de courage. Valérie Boussemart n'en manque pas. Pour l'instant, elle continue de travailler à côté à plein-temps : « Chez Fleury-Michon, en 2x8. C'est grâce à cela que je m'en sors aujourd'hui. » Sans lâcher de vue l'étape suivante : être en capacité de se créer son propre emploi.



Pamela Chevillon : 02 30 300 436


http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/entreprise-coup-pouce-reserve-femmes-09-05-2016-267618