Produit. Le quadricycle pour handicapés "Mobile dream" devient vendéen

C'est Bellier automobiles, à Talmont-Saint-Hilaire, qui fabrique désormais le Mobile dream. L'engin est porté par des sportifs et entrepreneurs, militants de la cause du handicap.

L'histoire


Ce petit bolide n'a pas tourné pendant 24 heures sur le Bugatti du Mans le week-end dernier. Sa puissance est ailleurs : il permet à des personnes handicapées de renouer avec les sorties dans la nature, de retrouver le plaisir de la balade et un peu de liberté dans les chemins creux, escarpés ou caillouteux. Le Mobile dream, littéralement « rêve mobile », porte bien son nom.


Depuis le mois de septembre, des patients paraplégiques de l'hôpital Saint-Jacques, à Nantes, disposent de trois véhicules. Ils ont été offerts au service de médecine physique et de réadaptation du Pr Brigitte Perrouin Verbe par trois entrepreneurs de l'Ouest. À mi-chemin entre quad, buggy et VTT, ce quadricycle électrique tout terrain est adapté à tous les publics, mais spécialement aux personnes à mobilité réduite ou en perte d'autonomie.

Une invention 100 % française

Jusqu'au printemps, cette invention 100 % française, encore confidentielle, était développée, fabriquée et commercialisée par Lazelec, une petite société de façonnage de pièces alu, près de Grenoble, en Isère. Lazelec prend désormais ses quartiers chez Bellier automobile, le fabricant de véhicules sans permis, pour particuliers ou utilitaires, à Talmont-Saint-Hilaire, en Vendée. Le groupe parisien Neuvessel, qui a repris la PME vendéenne en 2010, a racheté l'entreprise iséroise le 11 mai.

Résultat : Bellier automobiles devrait étoffer son effectif - 22 salariés actuellement - et pousser les murs. « Nous avons un projet d'agrandissement. On développe déjà du véhicule électrique et la technologie du Mobile dream va nous permettre d'aborder un autre type de marché, assure Aurélien Jardin, responsable du site. On va d'abord honorer les commandes passées et recréer une dynamique de communication et d'amélioration du produit. » De nouveaux prototypes sont en développement dans les ateliers vendéens, fait savoir Jacques Neuvessel, PDG de la holding qui porte désormais la destinée du Mobile dream.

« La rencontre d'une bande d'éclopés »

Alors que l'avenir économique et industriel de ce produit made in France semble désormais assuré, c'est la cause du handicap que les membres de la société In mobilis et de l'association Santiago Accessible s'attachent à défendre à travers cette innovation dont ils soutiennent le développement.

In Mobilis réunit des militants du handicap comme d'anciens médaillés des Jeux paralympiques, des entrepreneurs (1), des syndicalistes... Quant à Santiago Accessible, sa première initiative, en 2013, a été l'organisation d'un pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, mêlant valides et handicapés en Mobile dream.

« Tout est parti de la rencontre d'une bande d'éclopés, note avec humour leur président, le Nantais Édouard Braine, ancien diplomate devenu tétraplégique. Philippe Pozzo di Borgo - l'homme d'affaires qui a inspiré le film Intouchables - est notre maître à penser et nous portons les coups. »

Depuis mars 2015, l'action d'In Mobilis a déjà permis que le quadricycle fasse partie des produits remboursables par l'Assurance maladie (2). Une petite victoire, mais le combat pour que « le handicap ne soit plus tabou » continue. Une prochaine randonnée, des bords de Loire à Talmont, sur la côte vendéenne, ne sera pas de trop pour le rappeler.

(1) Vincent Boury en tennis de table ; Thérèse Lemoine en escrime ; le patron d'Éolane Paul Raguin ; Jean-Pierre Le Goff, fondateur de Sirenha et repreneur des chantiers navals Sibiril à Carantec et de la faïencerie Henriot à Quimper ; Patrick Fournier, du groupe Laser Game Entreprise.

(2) L'engin coûte de 10 000 € à 15 000 € selon ses équipements.


http://lazelec.com/nos-produit/modele-loisirs/