L'agriculture française ne se porte pas si mal

•Par Julia Blancheton
•Publié le 06/07/2016 à 18:19
•ARTICLE LE FIGARO



Après un bac agricole, Angélique Nowakowski a décidé de reprendre l'exploitation familiale. Crédits photo : STEPHAN GLADIEU/Le Figaro Magazine


La FNSEA conteste les chiffres dévoilés par l'Insee, qui montrent une hausse du revenu des agriculteurs.


La situation de la ferme France est loin d'être désastreuse. Telle est la conclusion qui s'impose après la publication des chiffres de l'Insee. La branche agricole en France est divisée en deux grandes parties: la production végétale et la production animale. La branche végétale inclut notamment les fruits et légumes, les céréales, le vin et les services. Dans ce dernier secteur, les prix auxquels l'agriculteur vend sa production ont grimpé de 6,3% en 2015 (hors subventions sur les produits), selon l'Insee. Et ce à cause des problèmes climatiques. La sécheresse de l'été a fait reculer les volumes de production végétale de 3,6% et les produits sont devenus plus rares, donc plus chers. La combinaison de ces deux phénomènes - prix en hausse et volume en baisse - aboutit à une hausse de la production en valeur (+2,5% ) de la branche végétale en 2015.

Dans le détail, les plus grandes victimes du réchauffement ont été l'herbe et le maïs fourragers. Mais aussi la pomme de terre. En revanche, les prix et les volumes produits de céréales sont restés stables en 2015. Quant au vin, il continue de séduire les étrangers, notamment les pays non européens. Les producteurs n'hésitent pas à augmenter leurs prix car les exportations sont très positives.



En revanche, les consommateurs boudent le lait, les porcins et les bovins. La demande a été atone en 2015, ce qui a entraîné une chute des prix de la production animale (-6%). Paradoxalement, les éleveurs ont continué à accroître leur production en volume (+1,5%). Au final, la production animale (volailles, bétail et produits d'élevage) a baissé, en valeur, de 4,2% en 2015, selon l'Insee. La baisse de la valeur est commune à tous les produits de la production animale, à l'exception des œufs. Ce sont les seuls qui arrivent à tirer leur épingle du jeu: le marché est sain et la demande ne faiblit pas.
Hausse des aides à l'agriculture
Au global, en combinant les branches végétales et animales, la production agricole a été stable en valeur en France en 2015. La baisse du prix de l'énergie a aidé les agriculteurs. La facture du poste «énergie et lubrifiants» a diminué de 15,8% en 2015, en raison de la chute du cours du pétrole. Autres coups de pouce: les aides pour l'agriculture ont augmenté de 6,4% l'an passé pour atteindre 9,7 milliards d'euros. Si bien que le revenu des agriculteurs a augmenté de 3,8%, selon l'Insee.

Du côté de la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), le discours est différent. On affirme que la hausse du revenu agricole mesuré par l'Insee ne reflète pas les réalités. Pour eux, ces chiffres sont une provocation et la vérité est sur le terrain.