Tourisme. La Bretagne sauve la mise

par Admin Dim 31 Juil - 20:36

Publié le 31 juillet 2016 à 16h57 Hervé Queillé

Malgré le contexte très lourd, la Bretagne a une nouvelle fois attiré de nombreux vacanciers en juillet. Pour autant, le bilan est très contrasté chez les professionnels de l’hébergement et les restaurateurs et le constat se confirme d’année en année : le budget vacances est de plus en plus serré. Météo : toujours un impact

En témoigne l’arrivée massive des touristes après le 14 juillet - les offices de tourisme sont très fréquentés - après deux semaines plutôt calmes. Les uns profitent de ce beau temps, tel le Cobac parc (entre Rennes et Saint-Malo), satisfait de son mois. D’autres en pâtissent : fréquentation « médiocre » pour Océanopolis - mais 70 % de son chiffre d’affaires estival se fait en août - et légère baisse par rapport à 2015 à La Cité des Télécoms de Pleumeur-Bodou (22).

L’attrait des îles

Après un printemps médiocre (-12 % de traversées en mai, -15 % en juin), les Vedettes de Bréhat (22) s’attendaient à mieux travailler en juillet : « Le temps était là, il y avait du monde tous les jours mais sans les pics des autres années ». En revanche, plus de passagers pour Ouessant (29), « grâce à Brest 2016 », selon la compagnie Finist’Mer.

Merci les festivals

Brest 2016 a aussi été tout bénéfice pour la Presqu’île de Crozon qui a hébergé des visiteurs qui prenaient le bateau à partir du Fret ou de Camaret. Et tel a aussi été le cas pour Carhaix et les Vieilles Charrues. « Ces événements d’envergure sont essentiels. Cette année, ils nous ont permis de sortir la tête de l’eau après un mois de mai difficile. Mais ils ne suffisent pas si l’on ne mène pas, par ailleurs, une politique de qualité dans les prestations touristiques. Les gens ne reviennent pas si on ne tient pas les promesses », estime Christelle Le Bris, directrice de l’office de tourisme de Crozon.

Les restaurants trinquent

Les premiers à subir un pouvoir d’achat plus que jamais en berne et/ou de nouvelles habitudes de consommation, sont les restaurateurs. Repas à domicile, pique-nique ou fast-food supplantent le repas du midi (plat unique la plupart du temps). L’Euro 2016 de foot n’a également pas arrangé la situation en début de mois.

Étrangers : fidèles

Même s’ils ont besoin d’être rassurés, les Allemands et les Hollandais sont encore nombreux cet été, particulièrement dans les campings. Les Belges sont également présents, représentant même le tiers des visiteurs étrangers à Belle-Ile-en-Mer, devançant les Allemands et les Suisses, à égalité avec les Anglais. Le Brexit ne semble pas avoir dissuadé les Britanniques de voyager en Bretagne. Ils ont néanmoins été deux fois moins nombreux que d’ordinaire à visiter la Cité des Télécoms…

Quel avenir pour les hôtels ?

Situation contrastée pour les hôtels selon leur catégorie ou et leur situation. Si le haut de gamme résiste, juillet confirme les difficultés de l’hôtellerie qui souffre de plus en plus de la concurrence via les réseaux sociaux mais qui a aussi du mal, comme les restaurants, à trouver du personnel l’été. La Côte d’Émeraude semble avoir particulièrement souffert avec des pertes de chiffre d’affaires de 25 à 40 %.

Campings : coup de mou

Baisse dans les quatre départements, tant pour les emplacements nus (tentes et caravanes) que pour les mobile-homes en location, ce qui est nouveau. Et encore, la météo a limité la casse, estime Nicolas Dayot. Le président régional de l’hôtellerie de plein air y voit une conséquence de la baisse de moral des Français qui s’ajoute à celle de leurs revenus. Les prévisions en « nu » sont meilleures en août pour le Finistère et le Morbihan, les mobile-homes étant déjà complets ou presque.

Gîtes : Carton plein

« On a rattrapé le retard de mai et août se présente bien », commente Gilbert Lintanf, président des Gîtes de France des Côtes-d’Armor, satisfait d’un mois de juillet dans la ligne de l’an passé. Dans le Finistère, c’est encore mieux avec un bonus de 4 %. En revanche, déception en Ille-et-Vilaine, où l’on estime que la mauvaise météo du mois de juin n’a pas suscité l’effet déclencheur « vacances » pour début juillet.

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