Le musée de la Résistance Bretonne : une bonne claque aux légendistes du “Breton = Collabo”
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Le musée de la Résistance Bretonne : une bonne claque aux légendistes du “Breton = Collabo”
Le musée se situe à Saint-Marcel, petite commune du Haut-Vannetais, qui fut le lieu de la première victoire armée des résistants sur l’occupant, avec le message d’espoir qu’ont pu ressentir tous ceux qui luttaient contre l’armée nazie.
https://www.resistance-bretonne.com/
Mais la petite commune, toute proche de Malestroit, a aussi été le lieu de représailles très violentes des autorités de l’époque, en réponse à cet affrontement où, auprès des FFI et des paras, la population locale avait pris une part unanime et importante.
Article paru comme suit dans le Ploermelais, hebdomadaire de la région de Ploermel.
Cette semaine, dans le cadre notre feuilleton estival, je vous emmène au musée de la résistance bretonne à Saint-Marcel. Un vrai rendez-vous avec l’histoire
A l’entrée du musée, un panneau m’accueille « Pendant votre visite, vous pouvez regarder, vous promener, discuter et apprendre ». Le ton est donné, la visite sera placée sous le signe du savoir et de l’histoire.
Puis, je fais la rencontre de Christophe Guillouët, adjoint du patrimoine au musée, qui me retrace l’histoire des lieux.
« Le musée a ouvert ses portes en 1984 sur les lieux même de la bataille de Saint-Marcel. La ligne de front se trouve à 50 mètres de nous ».
Une vie quotidienne difficile
Le but du musée est de remettre la bataille de Saint-Marcel dans le contexte plus large de la Seconde Guerre Mondiale. La première salle raconte les prémices de la résistance qui prenait la forme de caricatures, affiches de propagande à double sens ou encore surnoms donnés aux soldats allemands. Une affiche les recense d’ailleurs : Vert de gris, Frisé ou … Doryphore. « Il s’agit d’un insecte qui a mangé toutes les cultures de pomme de terre en 1940. Le parallèle avec les soldats allemands a été vite trouvé ! »
Nous nous dirigeons ensuite vers la deuxième salle, sans doute la plus représentative de la vie quotidienne de l’époque. Il s’agit d’une reconstitution d’une rue sous l’occupation où l’on est accueilli au son de la musique d’époque. On y retrouve, entre autres, une voiture et la vitrine d’un restaurant. Je me rends ainsi compte de la dureté du rationnement sous l’occupation : une seule assiette par personne pour les trois repas de la journée. « Quand on compare avec ce que l’on a maintenant, c’est sûr que ce visuel remet les choses en perspective »
Le rationnement a d’ailleurs donné lieu à la mise en place du système D. « Comme les gens n’avaient droit qu’à 5 grammes de café, ils faisaient bouillir un grain de café avec des glands. Ce n’étaient pas très bon mais au moins ils buvaient chaud. »
Une pièce unique, une histoire
Pour pallier au manque d’essence, les gens se sont remis au vélo ou à la marche.« Avec des chaussures en semelles de bois, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus confortable ! »
De l’autre côté de la pièce, il est possible de voir les tickets de rationnement qui limitaient la consommation de produits à l’époque. « Chaque pièce du musée est un pièce unique qui permet de raconter une histoire ». Comme celle d’Emile Bouëtard, parachutiste breton et première victime française des opérations du Débarquement dont les chaussures et une flamme retrouvée sur lui sont exposées au musée.
Plus loin, une autre vitrine raconte le quotidien des soldats au travers d’objets dont je ne soupçonnais pas l’existence comme par exemple du dentifrice…en poudre !
« Il n’était pas possible d’emmener une trousse de toilettes de 10 kilos », rigole Christophe.
Enfin, il y a aussi les objets apportés par les troupes américaines et que les populations françaises découvraient à la Libération du pays. Vinyles, bas nylon ou encore le Coca-Cola.
« Cette bouteille de Coca date de 1944 et elle n’a jamais été entamée ! Les gens s’arrêtent beaucoup sur cette vitrine car, pour certains, ça leur rappelle des souvenirs d’enfance »
Tous les objets, photos et visages apportent une dimension humaine et concrète à ces événements tant racontés dans nos manuels d’histoire.
300 tonnes de matériel
Le musée est aussi l’occasion pour moi d’en savoir plus sur la résistance bretonne et surtout le maquis de Saint-Marcel. Au grès des panneaux explicatifs, je découvre l’opération « panier de cerise ». En 1943, la gendarmerie du Morbihan entreprend le recensement des fortifications côtières. Elle produit deux exemplaires indiquant la position des canons, les calibres et les positionnements stratégiques. Ces documents seront transmis à Londres en juin 1943.
« La gendarmerie morbihannaise a été la seule à être dissoute par le régime de Vichy en juin 1944 parce qu’elle était trop résistante. A Malestroit, les gendarmes prévenaient les jeunes hommes avant leur convocation pour le STO. »
Nous voilà donc maintenant dans la salle consacré au maquis de Saint-Marcel. A partir du 6 juin 1944, les responsables des FFI du Morbihan ainsi que quelques civils prennent possession de la ferme de la Nouette, située à Sérent. Bénéficiant d’un terrain de parachutage idéalement placé, l’endroit sera choisi pour le largage de parachutistes et de matériel entre le 9 et le 18 juin 1944. « Le maquis de Saint-Marcel est l’un des quatre plus grands maquis en France. 300 tonnes de matériel y ont été larguées et 2500 hommes environ y vivaient. »
Des représailles terribles
La nuit du 17 au 18 juin 1944, une erreur de largage de 4 jeeps par un pilote anglais amène les soldats allemands sur la piste du maquis. Au petit matin, deux véhicules allemands entrent dans le camp et les combats dureront toute la journée. Ce n’est qu’à 22 h que les forces allemandes abandonnent la bataille.
Les jours qui suivirent ces combats ont été marqués par les représailles terribles des forces allemandes.
« Le bourg a beaucoup souffert puisqu’il a été détruit presque en totalité. Beaucoup de fermes aux alentours ont été brulées également. »
Anaïs Bernard
https://www.resistance-bretonne.com/
Mais la petite commune, toute proche de Malestroit, a aussi été le lieu de représailles très violentes des autorités de l’époque, en réponse à cet affrontement où, auprès des FFI et des paras, la population locale avait pris une part unanime et importante.
Article paru comme suit dans le Ploermelais, hebdomadaire de la région de Ploermel.
Cette semaine, dans le cadre notre feuilleton estival, je vous emmène au musée de la résistance bretonne à Saint-Marcel. Un vrai rendez-vous avec l’histoire
A l’entrée du musée, un panneau m’accueille « Pendant votre visite, vous pouvez regarder, vous promener, discuter et apprendre ». Le ton est donné, la visite sera placée sous le signe du savoir et de l’histoire.
Puis, je fais la rencontre de Christophe Guillouët, adjoint du patrimoine au musée, qui me retrace l’histoire des lieux.
« Le musée a ouvert ses portes en 1984 sur les lieux même de la bataille de Saint-Marcel. La ligne de front se trouve à 50 mètres de nous ».
Une vie quotidienne difficile
Le but du musée est de remettre la bataille de Saint-Marcel dans le contexte plus large de la Seconde Guerre Mondiale. La première salle raconte les prémices de la résistance qui prenait la forme de caricatures, affiches de propagande à double sens ou encore surnoms donnés aux soldats allemands. Une affiche les recense d’ailleurs : Vert de gris, Frisé ou … Doryphore. « Il s’agit d’un insecte qui a mangé toutes les cultures de pomme de terre en 1940. Le parallèle avec les soldats allemands a été vite trouvé ! »
Nous nous dirigeons ensuite vers la deuxième salle, sans doute la plus représentative de la vie quotidienne de l’époque. Il s’agit d’une reconstitution d’une rue sous l’occupation où l’on est accueilli au son de la musique d’époque. On y retrouve, entre autres, une voiture et la vitrine d’un restaurant. Je me rends ainsi compte de la dureté du rationnement sous l’occupation : une seule assiette par personne pour les trois repas de la journée. « Quand on compare avec ce que l’on a maintenant, c’est sûr que ce visuel remet les choses en perspective »
Le rationnement a d’ailleurs donné lieu à la mise en place du système D. « Comme les gens n’avaient droit qu’à 5 grammes de café, ils faisaient bouillir un grain de café avec des glands. Ce n’étaient pas très bon mais au moins ils buvaient chaud. »
Une pièce unique, une histoire
Pour pallier au manque d’essence, les gens se sont remis au vélo ou à la marche.« Avec des chaussures en semelles de bois, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus confortable ! »
De l’autre côté de la pièce, il est possible de voir les tickets de rationnement qui limitaient la consommation de produits à l’époque. « Chaque pièce du musée est un pièce unique qui permet de raconter une histoire ». Comme celle d’Emile Bouëtard, parachutiste breton et première victime française des opérations du Débarquement dont les chaussures et une flamme retrouvée sur lui sont exposées au musée.
Plus loin, une autre vitrine raconte le quotidien des soldats au travers d’objets dont je ne soupçonnais pas l’existence comme par exemple du dentifrice…en poudre !
« Il n’était pas possible d’emmener une trousse de toilettes de 10 kilos », rigole Christophe.
Enfin, il y a aussi les objets apportés par les troupes américaines et que les populations françaises découvraient à la Libération du pays. Vinyles, bas nylon ou encore le Coca-Cola.
« Cette bouteille de Coca date de 1944 et elle n’a jamais été entamée ! Les gens s’arrêtent beaucoup sur cette vitrine car, pour certains, ça leur rappelle des souvenirs d’enfance »
Tous les objets, photos et visages apportent une dimension humaine et concrète à ces événements tant racontés dans nos manuels d’histoire.
300 tonnes de matériel
Le musée est aussi l’occasion pour moi d’en savoir plus sur la résistance bretonne et surtout le maquis de Saint-Marcel. Au grès des panneaux explicatifs, je découvre l’opération « panier de cerise ». En 1943, la gendarmerie du Morbihan entreprend le recensement des fortifications côtières. Elle produit deux exemplaires indiquant la position des canons, les calibres et les positionnements stratégiques. Ces documents seront transmis à Londres en juin 1943.
« La gendarmerie morbihannaise a été la seule à être dissoute par le régime de Vichy en juin 1944 parce qu’elle était trop résistante. A Malestroit, les gendarmes prévenaient les jeunes hommes avant leur convocation pour le STO. »
Nous voilà donc maintenant dans la salle consacré au maquis de Saint-Marcel. A partir du 6 juin 1944, les responsables des FFI du Morbihan ainsi que quelques civils prennent possession de la ferme de la Nouette, située à Sérent. Bénéficiant d’un terrain de parachutage idéalement placé, l’endroit sera choisi pour le largage de parachutistes et de matériel entre le 9 et le 18 juin 1944. « Le maquis de Saint-Marcel est l’un des quatre plus grands maquis en France. 300 tonnes de matériel y ont été larguées et 2500 hommes environ y vivaient. »
Des représailles terribles
La nuit du 17 au 18 juin 1944, une erreur de largage de 4 jeeps par un pilote anglais amène les soldats allemands sur la piste du maquis. Au petit matin, deux véhicules allemands entrent dans le camp et les combats dureront toute la journée. Ce n’est qu’à 22 h que les forces allemandes abandonnent la bataille.
Les jours qui suivirent ces combats ont été marqués par les représailles terribles des forces allemandes.
« Le bourg a beaucoup souffert puisqu’il a été détruit presque en totalité. Beaucoup de fermes aux alentours ont été brulées également. »
Anaïs Bernard
Re: Le musée de la Résistance Bretonne : une bonne claque aux légendistes du “Breton = Collabo”
Le Musée de la Résistance Bretonne de Saint-Marcel - MALESTROIT Bretagne Télé
VIDEO https://youtu.be/QVAY5qtbeBY
Ajoutée le 27 juin 2014
Saint-Marcel, dans les Landes de Lanvaux, dans le Morbihan en Bretagne a abrité le plus grand maquis breton, où s'est déroulé le 18 Juin 1944, un combat mémorable de l'histoire de la France et de la Bretagne.
Avant même le débarquement en Normandie, les parachutistes de la France Libre étaient largués sur la Bretagne, et dans les jours qui suivirent à Saint-Marcel où se rassemblaient 2500 Bretons.
Le Musée de la Résistance Bretonne retrace la Résistance bretonne et plus particulièrement le Maquis de Saint-Marcel. Deux salles du Musée sont également dédiées aux parachutistes de La France Libre. Les historiens de la Seconde Guerre mondiale reconnaissent Saint-Marcel comme l'un des cinq plus grands maquis mobilisateurs de France.
Construit sur les lieux mêmes des combats, dans un parc boisé de 6 hectares, le musée de la Résistance bretonne de Saint-Marcel perpétue le souvenir de cette armée de l'ombre qui avait refusé le joug de l'occupant nazi.
Les nombreuses collections présentées dans les six salles sont, pour certaines, uniques en France et complétées par de nombreux audiovisuels et maquettes explicatives.
Le Musée est géré par un Syndicat Intercommunal à vocation unique, associant les deux communes de Saint-Marcel et Malestroit.
http://www.malestroit.tv Reportage TV Quiberon 24/7 - 26 Juin 2014
VIDEO https://youtu.be/QVAY5qtbeBY
Ajoutée le 27 juin 2014
Saint-Marcel, dans les Landes de Lanvaux, dans le Morbihan en Bretagne a abrité le plus grand maquis breton, où s'est déroulé le 18 Juin 1944, un combat mémorable de l'histoire de la France et de la Bretagne.
Avant même le débarquement en Normandie, les parachutistes de la France Libre étaient largués sur la Bretagne, et dans les jours qui suivirent à Saint-Marcel où se rassemblaient 2500 Bretons.
Le Musée de la Résistance Bretonne retrace la Résistance bretonne et plus particulièrement le Maquis de Saint-Marcel. Deux salles du Musée sont également dédiées aux parachutistes de La France Libre. Les historiens de la Seconde Guerre mondiale reconnaissent Saint-Marcel comme l'un des cinq plus grands maquis mobilisateurs de France.
Construit sur les lieux mêmes des combats, dans un parc boisé de 6 hectares, le musée de la Résistance bretonne de Saint-Marcel perpétue le souvenir de cette armée de l'ombre qui avait refusé le joug de l'occupant nazi.
Les nombreuses collections présentées dans les six salles sont, pour certaines, uniques en France et complétées par de nombreux audiovisuels et maquettes explicatives.
Le Musée est géré par un Syndicat Intercommunal à vocation unique, associant les deux communes de Saint-Marcel et Malestroit.
http://www.malestroit.tv Reportage TV Quiberon 24/7 - 26 Juin 2014
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