Blockhaus de Guingamp : son histoire, de 1943 à nos jours
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Blockhaus de Guingamp : son histoire, de 1943 à nos jours
Les secrets du mystérieux blockhaus dévoilés
CÔTES-D'ARMOR - Saviez-vous qu'il y avait un blockhaus de 260 m2 de la Seconde Guerre Mondiale en pleine ville de Guingamp ?
Un blockhaus à proximité du centre-ville de Guingamp ? L’imposant édifice de la Seconde Guerre mondiale se situe entre le boulevard de la Marne et la gare.
Sa masse et son emprise au sol (260 m2) ne devraient pas passer inaperçues. Pourtant peu de Guingampais connaissent son existence, et encore moins son histoire. Elle est passionnante.
Dans L’écho de l’Armor et l’Argoat de ce mercredi 24 août, nous vous racontons l’histoire de cet édifice hautement stratégique. Pourquoi a t-il été construit à cet endroit par les Allemands ? A quoi servait-il ? Pourquoi n’a-t-il pas été détruit après la guerre ?
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Le blockhaus de Guingamp a été construit par les Allemands en 1943. Après la guerre, il n'a pas été détruit. Mais savez-vous pourquoi ?
26/08/2016 à 11:39 par fanchlepivert
Sous l'occupation allemande, l'entrée de la kommandantur, alors propriété Riou, donnant sur l'actuelle boulevard Clemenceau
Le blockhaus de la rue Lorgeré, à Guingamp, a été construit par les Allemands à partir de janvier 1943. La date est écrite noir sur blanc dans un courrier écrit par la grand-tante d’Antoine Riou, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Cette missive était adressée au ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, chargé de gérer la remise en état du bâti endommagé ou détruit par fait de guerre. Ce qui était le cas de la propriété de la dame qui avait été réquisitionnée par l’occupant du 19 juillet 1940 au 7 août 1944. Et avait donc subi d’importantes modifications.
Quartier général des FFI
Pour la petite histoire, la demeure ne sera rendue à la famille que le 13 septembre 1944, après avoir servi de quartier général des Forces françaises de l’intérieur (FFI) pendant un mois, suite à la Libération de la ville.
Coup de théâtre une semaine plus tard. Le 20 septembre, la famille reçoit un courrier du ministère de la Guerre : le blockhaus est réquisitionné comme terrain militaire. La propriété Riou est donc scindée en deux. Elle sera vendue vers 1975.
Le blockhaus en copropriété
Aujourd’hui, le cadastre de la Ville de Guingamp nous apprend que le blockhaus fait partie de la copropriété qui gère les deux immeubles voisins. Selon toute vraisemblance, les entrées du blockhaus auraient été condamnées à la fin des années 60, suite à la construction de ces bâtiments.
Pourquoi le blockhaus n’a-t-il pas été démoli après la guerre ?
Si le monumental blockhaus n’a pas été détruit après-guerre, c’est parce qu’il était surplombé d’un bâtiment en bon état que les autorités de l’époque ont souhaité sauvegarder. Il s’agissait d’un casernement pour les troupes allemandes, construit à la hâte entre janvier et avril 1944.
Pour les réfugiés et les sans-abri
Au sortir de la guerre, le pays fait face à une pénurie de logements. Les constructions qui ont échappé aux bombardements sont précieuses. Le casernement de Guingamp est d’ailleurs réquisitionné par les autorités militaires.
Dans un premier temps, il est destiné à accueillir des réfugiés et des sans-abri. Puis, d’asile de nuit pour héberger les personnes avant de pouvoir prendre un train à la gare. Un peu plus tard encore, des salles de classe y ont été aménagées pour l’école des filles.
Le casernement a finalement été rasé dans les années 1960. Le blockhaus, lui, est toujours là.
Dernière édition par Admin le Mer 31 Aoû - 18:21, édité 2 fois
Re: Blockhaus de Guingamp : son histoire, de 1943 à nos jours
Antoine Riou est né 1958, à Guingamp. Il a grandi dans le quartier de la gare. L’arrière de la propriété Riou, où se situe le blockhaus, appartenait à sa famille. C’était son aire de jeu, comme celui de nombreux gamins de son âge.
« C’était un terrain de jeu pour les gosses du quartier », se souvient-il.
Il raconte :
“A l’époque, le parc n’était pas clos, on jouait à cache-cache sur ce vaste terrain qui était moins construit qu’aujourd’hui”
Et au milieu, le blockhaus.
“J’ai le souvenir d’une porte épaisse en acier à deux battants qui marquait l’entrée. La poignée était grande et ronde, comme dans un sous-marin pour fermer la porte d’un sas entre deux compartiments”
Antoine Riou est même rentré à l’intérieur. Avec prudence. « ll n’y avait pas de lumière, donc passé les premières pièces, on ne voyait plus rien. »
Au-delà de ses souvenirs personnels, Antoine Riou a aussi entendu ces aïeux parler du blockhaus, sous l’occupation.
Antoine Riou :
“La fameuse ligne de communication Brest-Berlin était souterraine et passait ici entre le blockhaus et la maison. Ma famille se souvient aussi avoir vu Rommel dans les jardins de la propriété.”
Le général allemand était, en 1944, chargé de la défense des côtes de la Manche et du Mur de l’Atlantique, dont faisait partie le blockhaus guingampais. Il a fait une tournée d’inspection du dispositif de défense en avril 1944. « Il a dormi au moins une nuit à Guingamp. »
Pour le Guingampais, membre actif de l’association Les Amis du patrimoine, sauvegarder ce blockhaus est un devoir.
“Il fait partie du patrimoine et même s’il rappelle des mauvais souvenirs, il raconte aussi une histoire
Re: Blockhaus de Guingamp : son histoire, de 1943 à nos jours
En ville, le blockhaus oublié livre ses secrets
L'imposant et mystérieux blockhaus datant de la Seconde Guerre mondiale se situe du côté du boulevard de la Marne, à Guingamp. Son histoire est méconnue.
Entre la gare et le boulevard de la Marne, en pleine ville de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor, ce blockhaus de la Seconde Guerre mondiale étonne par sa présence. Il suscite aussi des interrogations.
1 110 m3 de béton, 56,5 tonnes d’acier. 20,80 mètres de long sur 13,80 mètres de large… Des mensurations colossales, pourtant beaucoup de Guingampais ignorent l’existence de ce blockhaus.
Sous l’occupation allemande
Il se situe rue André-Lorgeré. A la vue de tous, mais dans une impasse. Ce qui explique qu’il soit peu connu. Son histoire l’est encore moins. Il avait pourtant une importance stratégique. Retour en arrière.
Nous sommes sous l’Occupation, au début des années 40. Les Allemands réquisitionnent immeubles et bâtiments pour se loger et organiser leur mainmise sur le territoire. Au plus fort de la présence de la Wehrmacht, la ville comptera près de 2 000 soldats et officiers.
Dans la propriété Riou
Ils sont installés à la caserne de la Tour d’Auvergne, au lycée Notre-Dame, dans le quartier de Montbareil… Mais aussi du côté de la gare. Ils y fixent leur kommandantur, où sont regroupés les services de commandement.
A Guingamp, il s’agissait précisément d’une kreiskommandantur qui était chargée de l’administration au niveau de l’arrondissement. Comme dans chaque sous-préfecture de la France occupée.
La kommandantur guingampaise occupe deux bâtiments : l’actuelle agence du Crédit Agricole et la propriété Riou, boulevard Clemenceau. Dans cet hôtel particulier, un peu à l’écart de la route, construit vers 1885 par Yves Riou, député-maire de la ville. Le blockhaus en question a été bâti dans le parc.
Sur la ligne Brest-Berlin
Mais à quoi servait-il ? Sa vocation défensive semble exclue, puisqu’il n’est mentionné à aucun moment dans les récits des libérateurs de la ville le 7 août 1944. Un document sur l’histoire du génie militaire allemand et les blockhaus nous éclaire davantage.
L’édifice guingampais, un Regelbau 618, abritait en fait un important poste de communication (radio, téléphone, télex) sur la ligne Brest-Berlin. Un site stratégiquement important donc, ce qui explique ses impressionnantes mensurations.
Un deuxième blockhaus
Ce blockhaus principal était d’ailleurs protégé par deux autres, plus petits, à proximité. Ils ont été détruits après la guerre pour permettre la construction des immeubles actuels.
Un peu plus loin, de l’autre côté du boulevard de la Marne, dans le parking situé à l’arrière du Crédit Agricole, il existe un autre blockhaus. Masqué par la végétation, on devine sa silhouette aujourd’hui encore.
Voici une photo prise pendant la guerre dans un blockhaus, qui servait de poste de communication (comme celui de Guingamp).
Le blockhaus de Guingamp est aujourd'hui entouré d'immeubles.
SUR LA PLAQUE Un document néerlandais sur les blockhaus montre qu'il a fallu 1110 m3 de béton et 56,5 tonnes d'acier pour construire l'édifice guingampais
Le plan de l'intérieur d'un blockhaus Regelbau 618 (modèle de celui de Guingamp). Il en existait 17 dans le dispositif militaire du Mur de l'Atlantique, dont neuf en France.
http://www.lechodelargoat.fr/2016/08/23/les-secrets-du-mysterieux-blockhaus-devoiles/
L'imposant et mystérieux blockhaus datant de la Seconde Guerre mondiale se situe du côté du boulevard de la Marne, à Guingamp. Son histoire est méconnue.
Entre la gare et le boulevard de la Marne, en pleine ville de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor, ce blockhaus de la Seconde Guerre mondiale étonne par sa présence. Il suscite aussi des interrogations.
1 110 m3 de béton, 56,5 tonnes d’acier. 20,80 mètres de long sur 13,80 mètres de large… Des mensurations colossales, pourtant beaucoup de Guingampais ignorent l’existence de ce blockhaus.
Sous l’occupation allemande
Il se situe rue André-Lorgeré. A la vue de tous, mais dans une impasse. Ce qui explique qu’il soit peu connu. Son histoire l’est encore moins. Il avait pourtant une importance stratégique. Retour en arrière.
Nous sommes sous l’Occupation, au début des années 40. Les Allemands réquisitionnent immeubles et bâtiments pour se loger et organiser leur mainmise sur le territoire. Au plus fort de la présence de la Wehrmacht, la ville comptera près de 2 000 soldats et officiers.
Dans la propriété Riou
Ils sont installés à la caserne de la Tour d’Auvergne, au lycée Notre-Dame, dans le quartier de Montbareil… Mais aussi du côté de la gare. Ils y fixent leur kommandantur, où sont regroupés les services de commandement.
A Guingamp, il s’agissait précisément d’une kreiskommandantur qui était chargée de l’administration au niveau de l’arrondissement. Comme dans chaque sous-préfecture de la France occupée.
La kommandantur guingampaise occupe deux bâtiments : l’actuelle agence du Crédit Agricole et la propriété Riou, boulevard Clemenceau. Dans cet hôtel particulier, un peu à l’écart de la route, construit vers 1885 par Yves Riou, député-maire de la ville. Le blockhaus en question a été bâti dans le parc.
Sur la ligne Brest-Berlin
Mais à quoi servait-il ? Sa vocation défensive semble exclue, puisqu’il n’est mentionné à aucun moment dans les récits des libérateurs de la ville le 7 août 1944. Un document sur l’histoire du génie militaire allemand et les blockhaus nous éclaire davantage.
L’édifice guingampais, un Regelbau 618, abritait en fait un important poste de communication (radio, téléphone, télex) sur la ligne Brest-Berlin. Un site stratégiquement important donc, ce qui explique ses impressionnantes mensurations.
Un deuxième blockhaus
Ce blockhaus principal était d’ailleurs protégé par deux autres, plus petits, à proximité. Ils ont été détruits après la guerre pour permettre la construction des immeubles actuels.
Un peu plus loin, de l’autre côté du boulevard de la Marne, dans le parking situé à l’arrière du Crédit Agricole, il existe un autre blockhaus. Masqué par la végétation, on devine sa silhouette aujourd’hui encore.
Voici une photo prise pendant la guerre dans un blockhaus, qui servait de poste de communication (comme celui de Guingamp).
Le blockhaus de Guingamp est aujourd'hui entouré d'immeubles.
SUR LA PLAQUE Un document néerlandais sur les blockhaus montre qu'il a fallu 1110 m3 de béton et 56,5 tonnes d'acier pour construire l'édifice guingampais
Le plan de l'intérieur d'un blockhaus Regelbau 618 (modèle de celui de Guingamp). Il en existait 17 dans le dispositif militaire du Mur de l'Atlantique, dont neuf en France.
http://www.lechodelargoat.fr/2016/08/23/les-secrets-du-mysterieux-blockhaus-devoiles/
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