Blockhaus de la Pointe du Guilben

Historique

Commentaire historique : La Pointe de Guilben commande les atterrages du port de Paimpol depuis le 18ème siècle. En 1943, l'occupant allemand décida de fortifier à son tour la presqu'île de Guilben, en édifiant une douzaine de constructions en béton armé. Quatorze blockhaus ont été repérés par un chercheur local, Alain Bohée, entre 1984 et 2006, sur le site de la Pointe du Guilben. Ces ouvrages défensifs sont datés de la seconde guerre mondiale. Certains de ces ouvrages ont été comblés ou ont disparu sous la végétation Aujourd'hui, la partie Ouest de la position au lieu-dit 'Guilben' est la plus intéressante, quoique située, sur des terrains privés dont les propriétaires s'évertuent à dissimuler ces appendices sous une couverture végétale. L'abri du type 501, possède toujours sa grille de protection de l'entrée, modèle 491-P2. Les blockhaus de la pointe de Mesquer ont été remblayés ou détruits lors de l'aménagement touristique du site, avec en corrolaire l'impossibilité de les identifier au regard du catalogue des constructions préétablies (Regelbau). Sur la presqu'île des Salles subsistent des vestiges d'une petite organisation défensive qui devait croiser ses feux avec les canons de la Pointe de Guilben.
Quatre ouvrages ont pu être repérés en 2009. Un seul a été étudié : le blockhaus abri type 622, pour deux groupes de combat.
Datation(s) principale(s) : 2e quart 20e siècle



Description


Commentaire descriptif : Les blockhaus repérés sont construits en flanc de falaise et dans différents endroits de la pointe de Guilben, pour défendre l'accès de la baie de Paimpol. Le 1er blockhaus est situé au niveau du parking. Le 2ème blockhaus est situé sur la pente abrupte de la falaise, caché par la végétation et défend la façade Ouest de la presqu'île. Il forme aujourd'hui un belvédère de 15 mètres de diamètre avec une plateforme en schiste, bordé d'un muret de 50 cm de hauteur. Le 4ème blockhaus, situé sur la côte Ouest, est en partie effondré. Ces blockhaus, de forme différente selon leur fonction, sont construits en béton armé. Ces blockhaus sont aujourd'hui désaffectés et envahis par la végétation.
Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre : béton
Etat de conservation : désaffecté ; inégal suivant les parties

Intérêt de l'oeuvre
Oeuvre repérée

Situation juridique
Statut de la propriété : propriété publique

Vue du 4ème blockhaus du type n° 667, repéré dans la micro-falaise

Annexes

1.Les fortifications allemandes de la Pointe de Guilben
(Stützpunkt Pointte Guilben)
Texte rédigé par Alain Bohée.
A toutes les époques de l'histoire la topographie a conditionné l'implantation des fortifications, à cet impératif, il faut ajouter l'amélioration des caractéristiques techniques des armements et la capacité des fortifications à encaisser des projectiles de plus en plus puissants.

La pointe de Guilben commande les atterrages du port de Paimpol. A la fin du 18ème siècle,
un corps de garde et un emplacement de batterie furent érigés à l'extrémité de ce promontoire. En 1801, l'armement de cette batterie consiste en un canon de 12 sur affût de côte. L'emplacement de tir se présente sous la forme d'un merlon incurvé constitué de pierres et de terre permettant le tir à barbette, c'est à dire que la pièce d'artillerie tire par dessus le parapet.

En 1943, l'occupant allemand décide de fortifier à son tour la pointe de Guilben, en édifiant une vingtaine de constructions en béton armé. Aujourd'hui la partie Ouest de la position au lieu-dit Guilben est la plus intéressante, quoique située sur des terrains privés dont les propriétaires s'évertuent à dissimuler ces appendices sous une couverture végétale.
Une étude géologique du Génie de Forteresse Allemand permet l'identification des abris destinés au personnel, de même qu'elle atteste de la présence d'une casemate antichar dont le toit est un cuirassement métallique.
Les blockhaus de la pointe de Mesquer ont été remblayés ou détruits lors de l'aménagement touristique du site, avec en corollaire l'impossibilité de les identifier avec certitude au regard du catalogue des constructions préétablies (Regelbau).

Sur la petite presqu'île des Salles subsistent des vestiges d'une batterie antiaérienne qui pouvait appuyer de ses feux la défense terrestre de la pointe de Guilben.

Légende du plan de l'implantation des constructions allemandes sur la pointe de Guilben.
- Repère 1 : poste de combat bétonné de forme hexagonale équipé de cuirassements pour arme individuelle. Il assurait la défense de l'accès terrestre de la position.
- Repère 2 : abri type 501 pour un groupe de combat, il possède toujours sa grille de protection de l'entrée, modèle 491-P2, à l'intérieur l'équipement pour filtrer l'air est toujours à poste.
- Repère 3 : abri type 621 pour un groupe de combat, sur lequel une habitation a été érigée..
- Repère 4 : abri type 621 pour un groupe de combat (comblé).
- Repère 5 : abri type 634 avec cloche à 6 embrasures pour armes automatiques.
- Repère 6 : abri type 621 pour un groupe de combat.
- Repère 7 : baraquement en bois.
- Repère 8 : tobrouk.
- Repère 9 : casemate type 669 pour canon de campagne sans locaux annexes.
- Repère 10 : casemate type 680 pour canon antichar de 75mm modèle 40 sans locaux annexes.
- Repère 11 : casemate type 626 avec toit blindé pour canon antichar de 75mm, détruite.
- Repère 12 : abri type 501 pour un groupe de combat.
- Repère 13 : cuve ou 'ringstand', type Vf.221 pour canon antichar de 50mm..
- Repère 14 : abri type 621 pour un groupe de combat.
- Repère 15 : abri type 622 pour deux groupes de combat.
- Repère 16 : casemate type 669 pour canon de campagne sans locaux annexes.
- Repère 17 : plate-forme permettant le tir tout azimut du canon de campagne de la casemate type 669. La plaque tournante qui permettait la rotation de la pièce d'artillerie est toujours à poste.
- Repère 18 : abri type 622 pour deux groupes de combat.
- Repère 19 : casemate type 667 pour canon antichar.
- Repère 20 : batterie anti-aérienne de la presqu'île des Salles.


2.Pointe de Guilben, extrait du descriptif des ouvrages fortifiés de la seconde guerre mondiale, d'après le plan n° 44/ livre IV du Mur de l'Atlantique, SHD, Marine, Vincennes
La Pointe de Guilben est excessivement fortifiée. Les gros ouvrages comprennent une grosse casemate avec un 105 tirant vers la baie de Saint-Brieuc et tenant sous son feu la jonction des chenaux de la Jument et du Denou. Une casemate avec un 75 mm Krupp dirigée vers Pors Even - une autre avec un 50 PAK flanquant la position. Une pièce isolée de campagne de 105 mm, placée à la base de la pointe couvre les grèves au Sud de l'anse. Parmi les bunkers qui abritent armement et munitions, un bunker muni d'une tourelle à périscope sert de PC à l'ouvrage. Des réseaux de barbelés soulignent le rivage et un profond champ de mines couvre l'extrême pointe.

plus de photos ici

http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/asp/inventaire/paimpol/Geoviewer/Data/HTML/IA22016775.html