Un caissier de Dia licencié pour 18 euros
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Un caissier de Dia licencié pour 18 euros
Publié le 05/09/2016 à 20:23 L'Humanité
Au magasin Dia, une faute d'inattention et c'est le licenciement assuré.
Photo : Bébert Bruno/Sipa
Après une caissière d’Auchan licenciée pour un écart de caisse de 85 centimes, c’est au tour de Franck d’être remercié par Dia pour une erreur de 18,17 euros.
Après Mulliez, Pinault ! C’est la lutte qui s’est organisée autour de Valérie, caissière d’Auchan City à Tourcoing licenciée pour un écart de caisse de 85 centimes d’euro, soldée par sa réintégration au sein de l’empire Mulliez, qui a décidé Franck à frapper à la porte de l’union locale CGT de Tourcoing, dans le Nord. La grande distribution de licenciements injustes continue !
Franck est employé d’un des deux magasins Dia de Tourcoing. À 57 ans, il vient d’être renvoyé pour une erreur de caisse de 18 euros. Il se bat, avec le syndicat, pour retrouver un emploi au sein du groupe Carrefour.
Flash-back. Le 9 juin dernier, il y a du ramdam dans la rue du Chêne-Houpline. Un camion bloque la circulation. Concert de Klaxon. Franck scanne les articles d’une cliente. Formalités de paiement par carte bancaire. La cliente prend son cabas et s’en va. Franck, distrait par l’ambiance de la rue, ne s’est pas aperçu que la transaction bancaire a été abandonnée. La somme due, 18,17 euros, s’ajoute automatiquement au compte de la cliente suivante. Ce n’est que le lendemain que celle-ci reviendra au magasin signaler l’erreur. La scène de la veille a été filmée par le réseau de caméras du magasin. C’est vrai, il y a eu une erreur. La cliente est remboursée. Franck, lui, écope d’une lettre de licenciement pour « cause réelle et sérieuse ». Bien sûr, le caissier reconnaît « avoir commis une erreur ». « J’étais prêt à rembourser de ma poche », avance-t-il, toujours aussi abasourdi par un tel mépris.
Au chômage depuis le 16 août
Car des erreurs, en onze ans d’ancienneté dans le groupe, Franck n’en a commis qu’une autre. Celle de n’avoir pas compté une bouteille de vin à une cliente pour compenser une promotion qu’il avait omis de lui facturer. Une aubaine pour la direction, alors que le magasin est promis à la restructuration pour intégrer le groupe Carrefour. Le virer, c’est un gars de moins à reclasser ! « Je ne suis plus tout jeune et forcément je suis devenu moins performant à leurs yeux », analyse l’homme, meurtri.
« C’est un homme humilié qui est arrivé au syndicat, en larmes », explique Samuel Meegens, secrétaire général de l’union locale CGT de Tourcoing. « J’ai repris confiance », nous assure Franck, qui demande à la direction de changer d’avis avant d’intenter une action auprès des prud’hommes. Depuis le 16 août, l’homme est au chômage. Une situation qu’il avait seulement connue pendant quelques mois depuis qu’il est entré dans la vie active. « C’était quelques mois après le rachat de Rank Xerox… » se souvient-il.
Un licenciement non motivé
« Cet été, j’ai découpé toutes les coupures de presse qui évoquaient le cas de la caissière d’Auchan. Je ne dis pas que c’est la même histoire, mais, au fond, je ressens le même sentiment d’injustice », explique Franck, qui est à douze trimestres de la retraite. Posé, pas du genre revendicatif, le salarié n’a pas d’autre alternative que de retrouver son emploi. « Mais pas au sein de ce magasin. Je ne pourrai plus. Ce serait impossible d’être serein après avoir vécu une telle chose. » Mais, dans n’importe quelle succursale du groupe, Franck ferait son travail, comme il le fait depuis toujours « consciencieusement ». « L’erreur est humaine, non ? » Relevons que le caissier n’a d’ailleurs pas été licencié « pour faute ». Son licenciement n’a donc pas à être explicitement motivé. De quoi motiver à nouveau les militants CGT tourquennois, dans tous les cas.
Franck demande sa réintégration au sein du groupe Carrefour, mais pas dans le même magasin.
Laurence Mauriaucourt
Au magasin Dia, une faute d'inattention et c'est le licenciement assuré.
Photo : Bébert Bruno/Sipa
Après une caissière d’Auchan licenciée pour un écart de caisse de 85 centimes, c’est au tour de Franck d’être remercié par Dia pour une erreur de 18,17 euros.
Après Mulliez, Pinault ! C’est la lutte qui s’est organisée autour de Valérie, caissière d’Auchan City à Tourcoing licenciée pour un écart de caisse de 85 centimes d’euro, soldée par sa réintégration au sein de l’empire Mulliez, qui a décidé Franck à frapper à la porte de l’union locale CGT de Tourcoing, dans le Nord. La grande distribution de licenciements injustes continue !
Franck est employé d’un des deux magasins Dia de Tourcoing. À 57 ans, il vient d’être renvoyé pour une erreur de caisse de 18 euros. Il se bat, avec le syndicat, pour retrouver un emploi au sein du groupe Carrefour.
Flash-back. Le 9 juin dernier, il y a du ramdam dans la rue du Chêne-Houpline. Un camion bloque la circulation. Concert de Klaxon. Franck scanne les articles d’une cliente. Formalités de paiement par carte bancaire. La cliente prend son cabas et s’en va. Franck, distrait par l’ambiance de la rue, ne s’est pas aperçu que la transaction bancaire a été abandonnée. La somme due, 18,17 euros, s’ajoute automatiquement au compte de la cliente suivante. Ce n’est que le lendemain que celle-ci reviendra au magasin signaler l’erreur. La scène de la veille a été filmée par le réseau de caméras du magasin. C’est vrai, il y a eu une erreur. La cliente est remboursée. Franck, lui, écope d’une lettre de licenciement pour « cause réelle et sérieuse ». Bien sûr, le caissier reconnaît « avoir commis une erreur ». « J’étais prêt à rembourser de ma poche », avance-t-il, toujours aussi abasourdi par un tel mépris.
Au chômage depuis le 16 août
Car des erreurs, en onze ans d’ancienneté dans le groupe, Franck n’en a commis qu’une autre. Celle de n’avoir pas compté une bouteille de vin à une cliente pour compenser une promotion qu’il avait omis de lui facturer. Une aubaine pour la direction, alors que le magasin est promis à la restructuration pour intégrer le groupe Carrefour. Le virer, c’est un gars de moins à reclasser ! « Je ne suis plus tout jeune et forcément je suis devenu moins performant à leurs yeux », analyse l’homme, meurtri.
« C’est un homme humilié qui est arrivé au syndicat, en larmes », explique Samuel Meegens, secrétaire général de l’union locale CGT de Tourcoing. « J’ai repris confiance », nous assure Franck, qui demande à la direction de changer d’avis avant d’intenter une action auprès des prud’hommes. Depuis le 16 août, l’homme est au chômage. Une situation qu’il avait seulement connue pendant quelques mois depuis qu’il est entré dans la vie active. « C’était quelques mois après le rachat de Rank Xerox… » se souvient-il.
Un licenciement non motivé
« Cet été, j’ai découpé toutes les coupures de presse qui évoquaient le cas de la caissière d’Auchan. Je ne dis pas que c’est la même histoire, mais, au fond, je ressens le même sentiment d’injustice », explique Franck, qui est à douze trimestres de la retraite. Posé, pas du genre revendicatif, le salarié n’a pas d’autre alternative que de retrouver son emploi. « Mais pas au sein de ce magasin. Je ne pourrai plus. Ce serait impossible d’être serein après avoir vécu une telle chose. » Mais, dans n’importe quelle succursale du groupe, Franck ferait son travail, comme il le fait depuis toujours « consciencieusement ». « L’erreur est humaine, non ? » Relevons que le caissier n’a d’ailleurs pas été licencié « pour faute ». Son licenciement n’a donc pas à être explicitement motivé. De quoi motiver à nouveau les militants CGT tourquennois, dans tous les cas.
Franck demande sa réintégration au sein du groupe Carrefour, mais pas dans le même magasin.
Laurence Mauriaucourt
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