Concoret : trop connu le chêne à Guillotin ?

Le chêne à Guillotin a représenté la Bretagne au concours de l'Arbre remarquable de France. Victime de son succès, il remporte la 3 place, le jury préférant donner la primeur à un arbre moins connu. Mais, bonne nouvelle, il obtiendra prochainement une distinction hors pair : celle d'Arbre remarquable de France.

17/11/2016 à 10:39 par maeva.dano


Pour la sixième année consécutive, chaque région de France métropolitaine et d’outre-mer a pu candidater pour faire élire un arbre représentatif de son patrimoine au titre d’« Arbre de l’année », concours organisé par l’Office national des forêts (ONF) et le magazine Terre sauvage. Pour les organisateurs, « en plus des caractéristiques naturalistes et esthétiques, le jury s’attache chaque année à l’intérêt constitué par l’histoire même de l’arbre, à son importance (culturelle, affective, sociale, symbolique, etc.) pour le groupe qui le présente. »

Age : 600 ans, taille : 9,50 m

Pour la Bretagne, c’est le chêne à Guillotin, situé en lisière de forêt de Brocéliande, à Concoret, qui a été choisi pour représenter la région, à l’initiative de Ronan Coignard, le maire de la commune. « J’ai pris connaissance de ce concours grâce aux réseaux sociaux, livre l’élu. Je me suis tout de suite dit que le chêne à Guillotin pouvait concourir… et même gagner ! »

Il faut dire que, dans le cadre d’un tel concours, le chêne à Guillotin cumule les particularités et signes distinctifs. « Par son âge d’abord, estimé à 600 ans par l’ONF », et à 1 000 ans par la légende ; par sa taille, « égale à 9,50 mètres » ; mais aussi et surtout, par son histoire, atypique. Preuve en est que son nom viendrait d’un prêtre réfractaire nommé Guillotin, et originaire de Concoret.

“ « Il se serait, dit-on, réfugié dans le creux de l‘arbre afin d‘échapper aux républicains pendant la période révolutionnaire. »
”

« Le jury a préféré un arbre moins connu »

Si cette dénomination lui a été attribuée, en 1970, par Henri Thébault, alors maire de Mauron, en mémoire de ce passé, il était auparavant appelé « Chêne de la rue Eon », du nom du célèbre Eon de l’Etoile, un brigand prédicateur qui terrorisa la Bretagne et la Normandie, pillard de monastères et abbayes, et dont le procès eut lieu en 1148.

Ses nombreuses caractéristiques et anecdotes ne lui ont malheureusement pas permis de remporter la première place du concours, dont les résultats ont récemment été dévoilés à Paris. « Le jury, qui connaissait déjà bien le chêne à Guillotin, a préféré valoriser un arbre moins connu, « le Platane de L‘aigle », situé en Normandie, précise Ronan Coignard. Disons que, d’une certaine manière, le chêne à Guillotin a été victime de son succès ! » Il s’est tout de même classé au 3e rang de sa catégorie.

Le jour de la remise des prix, Ronan Coignard a, après avoir rencontré les représentants de l’association « Arbres », pris connaissance d’une autre bonne nouvelle.

“ « Le chêne à Guillotin se verra bientôt attribuer une nouvelle distinction grâce à l’obtention du label « Arbre remarquable de France. »
”

Un palmarès qui s’ajoutera à celui, déjà établi, d’« Arbres remarquables du Morbihan ».

Maëva Dano

Le saviez-vous ? Situé sur un terrain appartenant à la communauté de communes, le chêne à Guillotin est entretenu par l’Office nationale des forêts. « La structure prévoit de bientôt remplacer ses élingues, ces gros câbles qui soutiennent les branches afin de le soulager », explique Ronan Coignard. D’après le dernier diagnostic établi, l’arbre est en très bon état. « Sûr que sa longévité dépassera la nôtre ! » s’amuse le maire.

http://foret-broceliande.fr/Le-chene-a-Guillotin

..........................................................................................................................................


http://broceliande.brecilien.org/Le-Chene-a-Guillotin