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Avec 2,4 millions de salariés, l'Économie sociale

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Message par Admin Lun 16 Jan - 19:54

Publié le 14/01/2017 à 18:31

Avec 2,4 millions de salariés, l'Économie sociale et solidaire veut peser dans la présidentielle
article msn le figaro




La Chine compte s'affirmer face à Trump au forum de Davos


Associations, fondations, mutuelles et coopératives emploient plus de 12% des salariés du privé. Le patronat du secteur veut faire entendre sa voix et publie ce jeudi un manifeste.

C'est un révélateur des changements profonds que connaît la France: l'économie sociale et solidaire(ESS), loin d'être un secteur marginal, pèse désormais plus de 12% de l'emploi privé. Pas moins de 2,4 millions de salariés y travaillent. La très grande majorité (1,8 million) sont employés par des associations: cela va de l'animateur de centre de loisirs à l'éducateur de jeunes enfants, en passant par le salarié d'une association d'aide à domicile. Le vieillissement de la population et la demande croissante de services ont dopé la croissance de ces associations, qui se sont professionnalisées.

Mais l'ESS, ce sont aussi les mutuelles, et leurs 130.000 employés. Ces dernières sont puissantes dans le domaine de l'assurance (Maif, Macif etc...) ou de la santé (groupe Istya incluant notamment la MGEN, Harmonie Mutuelle ...). L'ESS couvre en outre le secteur coopératif et ses 300.000 emplois. Nombreuses dans l'agriculture et l'agro-alimentaire, les coopératives sont présentes dans bien des secteurs. Le groupe «chèque-déjeuner», qui émet des tickets restaurant, est par exemple aussi une coopérative. Enfin, les 77.000 salariés des fondations font également partie de l'ESS.

«Les acteurs de l'ESS ont mieux résisté à la crise. Car chez nous, le profit individuel est proscrit et les résultats sont réinvestis dans des projets, si bien que nous avons une gestion de long terme. Et nous sommes sur des activités non délocalisables», souligne Hugues Victor, le président de l'Udes (Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire), l'organisation patronale qui couvre l'essentiel de l'ESS. De fait, depuis 2000, l'emploi privé dans l'ESS a progressé de 24%, alors qu'il n'a augmenté que de 4,5% dans le secteur privé classique.

Indéniablement, le secteur a réussi à percer sur le plan politique ces dernières années. Depuis 2012, il a été doté d'un ministre délégué (Benoît Hamon), puis d'un secrétariat d'État. Surtout, en 2014 a été votée une loi http://www.gouvernement.fr/action/l-economie-sociale-et-solidaire dédiée au secteur. Elle a ouvert en particulier le champ de l'ESS aux sociétés commerciales respectant ses principes, de gouvernance démocratique et d'encadrement de l'utilisation des bénéfices.

Forte de son nouveau poids, l'ESS entend bien peser dans la campagne présidentielle de 2017. «Des secteurs se développent, comme les services à la personne, l'économie circulaire, l'économie du partage. On veut accompagner ce mouvement, en poussant au développement d'acteurs proposant un modèle durable, résilient et impliquant le citoyen», explique Sébastien Darrigrand, le délégué général de l'Udes. L'organisation publie ce jeudi un manifeste défendant sa vision à long terme du secteur.

Certaines propositions de l'Udes sont similaires à celles d'autres organisations patronales. C'est le cas

notamment de celle consistant à transformer le CITE - http://www.lefigaro.fr/social/2016/10/19/20011-20161019ARTFIG00322-le-gouvernement-annonce-un-geste-fiscal-en-faveur-des-associations.php
le crédit d'impôt de taxe sur les salaires, similaire au CICE et dédié aux associations et autres organismes à but non lucratif - en baisse pérenne de charges sociales. Mais l'Udes veut aussi un CIR (crédit impôt recherche) dédié à la recherche et développement associatif. Et elle prône une TVA réduite pour les produits de l'économie circulaire (qui couvre le recyclage notamment). Autre cheval de bataille: obtenir une régulation des activités des plateformes numériques, qui font souvent une concurrence sauvage aux associations.

Surtout, l'Udes est favorable au revenu de base, une proposition qui fait bondir les autres organisations patronales. Et plus généralement, elle veut créer un «statut de l'actif», pour qu'il y ait un tronc commun de protection sociale entre les salariés et les indépendants. Un thème pour le coup repris par la plupart des candidats à la présidentielle. «Nous souhaitons que l'État délègue de façon plus large aux associations certaines politiques sociales. Cela s'est fait au Royaume-Uni», ajoute Sébastien Darrigrand. Là aussi, gageons que cette proposition sera controversée.




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