Charlotte Corday 1793 la kamikaze assume tout
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Charlotte Corday 1793 la kamikaze assume tout
Contexte historique
Le conflit entre les Girondins et les Montagnards à la Convention
Créée le 20 septembre 1792 pour succéder à l’Assemblée législative, la Convention fut dominée dès ses débuts par les affrontements entre le parti de la Gironde et celui de la Montagne. Tout semblait opposer ces deux factions : les Girondins, issus de la bourgeoisie provinciale des grands ports côtiers et dirigés par Brissot, Vergniaud, Pétion et Roland, se montraient attachés au libéralisme économique et, affichant des positions modérées, étaient peu enclins à prendre des mesures d’exception pour sauver la république ; les Montagnards, au contraire, que l’on appelait ainsi parce qu’ils siégeaient sur les plus hauts bancs de l’assemblée, se distinguaient par leurs positions beaucoup plus radicales et hostiles à la monarchie. Dominés par Robespierre, Danton, Marat et Saint-Just et s’appuyant sur le peuple, ils défendaient les revendications égalitaires des sans-culottes et furent les premiers à réclamer l’instruction du procès du roi et la guerre sans relâche contre les ennemis de l’intérieur.
Analyse des images
Charlotte Corday et l’assassinat de Marat
La première période de l’histoire de la Convention, du 21 septembre 1792 au 2 juin 1793, est marquée par cette rivalité entre Girondins et Montagnards. Si, à ses débuts, la Convention est majoritairement girondine, avec environ cent cinquante députés, les Montagnards connaissent leur apogée au printemps 1793, avec trois cents députés. La Gironde, très affaiblie par son manque d’unité lors du procès du roi et par les revers militaires (seconde invasion, soulèvement royaliste de la Vendée), poursuit sa lutte contre la Montagne en faisant arrêter l’un de ses principaux chefs de file, Jean-Paul Marat, le 13 avril 1793, mais ce dernier est bientôt acquitté et triomphalement reconduit à la Convention. Définitivement mise en minorité, la Gironde ne peut éviter l’insurrection qui secoue Paris du 31 mai au 2 juin et qui consacre sa chute. Décrétés en arrestation, certains députés réussissent cependant à quitter Paris pour Caen, où ils appellent au soulèvement de la province contre la Convention.
C’est ici qu’intervient le personnage de Charlotte Corday (1768-1793). Originaire du pays d’Auge, descendante de Pierre Corneille, Marie-Anne-Charlotte de Corday d’Armont est dans sa jeunesse pensionnaire de l’abbaye aux Dames de Caen, où elle reçoit une éducation soignée et lit les philosophes des Lumières comme Montesquieu ou Rousseau. La suppression des ordres religieux décrétée le 12 juillet 1790 par la loi sur la Constitution civile du clergé la contraint de retourner chez son père, loin de Caen. Mais, début juin 1791, elle revient vivre chez sa tante à Caen, où elle s’intéresse aux idées nouvelles, en particulier aux questions politiques et sociales. C’est ce que suggère ce portrait en pied qui la montre méditative, un livre ouvert à la main, le regard perdu dans le vague, et qu’a réalisé Tony Robert-Fleury, peintre académique du XIXe siècle spécialisé dans les compositions historiques et les portraits. En juin 1793, Charlotte Corday côtoie à Caen les milieux girondins en exil qui tiennent des assemblées pour appeler à l’insurrection fédéraliste contre la Convention. Le 9 juillet, elle quitte Caen pour Paris et, le 13, se rend au domicile de Marat, après lui avoir envoyé deux lettres. Le tenant pour le principal responsable de l’élimination de la Gironde, elle le poignarde dans son bain. Arrêtée immédiatement, Charlotte Corday est jugée par le Tribunal révolutionnaire et exécutée sur l’échafaud le 17 juillet, à vingt-cinq ans, entrant ainsi dans la légende des assassins célèbres de l’histoire.
Interprétation
L’élimination définitive de la Gironde
Comme bien d’autres femmes pendant la Révolution, Charlotte Corday souhaitait intervenir dans la vie politique, par sa présence aux séances des Girondins et par son acte qui était destiné à mettre fin à la guerre civile qui ravageait la France : « J’ai tué un homme pour en sauver cent mille », déclara-t-elle à ses juges. L’assassinat de l’« Ami du peuple » qu’était Marat la fit passer pour un monstre fanatique aux yeux des révolutionnaires, qui refusaient d’accorder aux femmes une place dans l’espace politique, craignant des débordements de violence. Du reste, malgré son geste, Charlotte Corday ne put sauver les Girondins : la rébellion des provinces fédéralistes fut sévèrement réprimée par la Convention, qui fit pourchasser et arrêter les Girondins hors la loi. Ceux-ci, parmi lesquels figuraient Brissot et Vergniaud, furent jugés le 30 octobre 1793 par le Tribunal révolutionnaire et guillotinés le lendemain. Ceux qui échappèrent aux arrestations vécurent dans la clandestinité jusqu’à ce qu’ils soient finalement rappelés à la Convention par les décrets des 18 frimaire et 18 ventôse an III (8 décembre 1794 et 8 mars 1795). Cette élimination de leurs principaux adversaires permit aux Montagnards d’instaurer au nom du « salut public » et de la « sûreté générale » une politique répressive plus radicale, fondée sur la Terreur et le dirigisme économique, afin de faire face aux dangers qui menaçaient la République à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières.
https://www.histoire-image.org/etudes/charlotte-corday
ps le geste de Corday n'a pas freiné la terreur : au contraire la chase à la noblesse se transforme en chasse à toute opposition politique ,explique Hélene Maurice Keymer auteure du roman de charlotte corday .Jusqu'en juillet 1794 on compte près de 300000 guillotinés .
Le conflit entre les Girondins et les Montagnards à la Convention
Créée le 20 septembre 1792 pour succéder à l’Assemblée législative, la Convention fut dominée dès ses débuts par les affrontements entre le parti de la Gironde et celui de la Montagne. Tout semblait opposer ces deux factions : les Girondins, issus de la bourgeoisie provinciale des grands ports côtiers et dirigés par Brissot, Vergniaud, Pétion et Roland, se montraient attachés au libéralisme économique et, affichant des positions modérées, étaient peu enclins à prendre des mesures d’exception pour sauver la république ; les Montagnards, au contraire, que l’on appelait ainsi parce qu’ils siégeaient sur les plus hauts bancs de l’assemblée, se distinguaient par leurs positions beaucoup plus radicales et hostiles à la monarchie. Dominés par Robespierre, Danton, Marat et Saint-Just et s’appuyant sur le peuple, ils défendaient les revendications égalitaires des sans-culottes et furent les premiers à réclamer l’instruction du procès du roi et la guerre sans relâche contre les ennemis de l’intérieur.
Analyse des images
Charlotte Corday et l’assassinat de Marat
La première période de l’histoire de la Convention, du 21 septembre 1792 au 2 juin 1793, est marquée par cette rivalité entre Girondins et Montagnards. Si, à ses débuts, la Convention est majoritairement girondine, avec environ cent cinquante députés, les Montagnards connaissent leur apogée au printemps 1793, avec trois cents députés. La Gironde, très affaiblie par son manque d’unité lors du procès du roi et par les revers militaires (seconde invasion, soulèvement royaliste de la Vendée), poursuit sa lutte contre la Montagne en faisant arrêter l’un de ses principaux chefs de file, Jean-Paul Marat, le 13 avril 1793, mais ce dernier est bientôt acquitté et triomphalement reconduit à la Convention. Définitivement mise en minorité, la Gironde ne peut éviter l’insurrection qui secoue Paris du 31 mai au 2 juin et qui consacre sa chute. Décrétés en arrestation, certains députés réussissent cependant à quitter Paris pour Caen, où ils appellent au soulèvement de la province contre la Convention.
C’est ici qu’intervient le personnage de Charlotte Corday (1768-1793). Originaire du pays d’Auge, descendante de Pierre Corneille, Marie-Anne-Charlotte de Corday d’Armont est dans sa jeunesse pensionnaire de l’abbaye aux Dames de Caen, où elle reçoit une éducation soignée et lit les philosophes des Lumières comme Montesquieu ou Rousseau. La suppression des ordres religieux décrétée le 12 juillet 1790 par la loi sur la Constitution civile du clergé la contraint de retourner chez son père, loin de Caen. Mais, début juin 1791, elle revient vivre chez sa tante à Caen, où elle s’intéresse aux idées nouvelles, en particulier aux questions politiques et sociales. C’est ce que suggère ce portrait en pied qui la montre méditative, un livre ouvert à la main, le regard perdu dans le vague, et qu’a réalisé Tony Robert-Fleury, peintre académique du XIXe siècle spécialisé dans les compositions historiques et les portraits. En juin 1793, Charlotte Corday côtoie à Caen les milieux girondins en exil qui tiennent des assemblées pour appeler à l’insurrection fédéraliste contre la Convention. Le 9 juillet, elle quitte Caen pour Paris et, le 13, se rend au domicile de Marat, après lui avoir envoyé deux lettres. Le tenant pour le principal responsable de l’élimination de la Gironde, elle le poignarde dans son bain. Arrêtée immédiatement, Charlotte Corday est jugée par le Tribunal révolutionnaire et exécutée sur l’échafaud le 17 juillet, à vingt-cinq ans, entrant ainsi dans la légende des assassins célèbres de l’histoire.
Interprétation
L’élimination définitive de la Gironde
Comme bien d’autres femmes pendant la Révolution, Charlotte Corday souhaitait intervenir dans la vie politique, par sa présence aux séances des Girondins et par son acte qui était destiné à mettre fin à la guerre civile qui ravageait la France : « J’ai tué un homme pour en sauver cent mille », déclara-t-elle à ses juges. L’assassinat de l’« Ami du peuple » qu’était Marat la fit passer pour un monstre fanatique aux yeux des révolutionnaires, qui refusaient d’accorder aux femmes une place dans l’espace politique, craignant des débordements de violence. Du reste, malgré son geste, Charlotte Corday ne put sauver les Girondins : la rébellion des provinces fédéralistes fut sévèrement réprimée par la Convention, qui fit pourchasser et arrêter les Girondins hors la loi. Ceux-ci, parmi lesquels figuraient Brissot et Vergniaud, furent jugés le 30 octobre 1793 par le Tribunal révolutionnaire et guillotinés le lendemain. Ceux qui échappèrent aux arrestations vécurent dans la clandestinité jusqu’à ce qu’ils soient finalement rappelés à la Convention par les décrets des 18 frimaire et 18 ventôse an III (8 décembre 1794 et 8 mars 1795). Cette élimination de leurs principaux adversaires permit aux Montagnards d’instaurer au nom du « salut public » et de la « sûreté générale » une politique répressive plus radicale, fondée sur la Terreur et le dirigisme économique, afin de faire face aux dangers qui menaçaient la République à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières.
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