Pourquoi il faudrait fusionner la Sécurité sociale et les mutuelles
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Pourquoi il faudrait fusionner la Sécurité sociale et les mutuelles
Le 19.03.2017 à 14h58
Le système français, qui fait cohabiter assurance-maladie et mutuelles, est injuste et inefficace. La solution pour Didier Tabuteau, responsable de la Chaire Santé de Sciences Po Paris: créer une « Sécu » universelle, plus simple et moins coûteuse
Les soins optiques sont surtout couverts par les mutuelles, peu accessibles aux ménages les plus modestes.
SOURCE : DREES
Par Didier Tabuteau, responsable de la Chaire Santé à Sciences Po Paris
On ne peut que s'en féliciter : la santé est très présente dans le débat de la campagne présidentielle. Ce n'était pas arrivé depuis 1988, lorsque le plan Séguin avait fait couler beaucoup d'encre. Cette fois, c'est une proposition de François Fillon visant à concentrer l'assurance-maladie sur les maladies lourdes qui a provoqué des débats animés et conduit le candidat Les Républicains à revoir son projet. Cet épisode électoral a mis en lumière le désengagement progressif sur plusieurs décennies de la Sécurité sociale dans le remboursement des soins courants des Français. Si les maladies les plus graves et les hospitalisations restent prises en charge à plus de 90 % par l'assurance-maladie, les soins du quotidien le sont à moins de 50
Ce système est injuste. Il impose des assurances complémentaires coûteuses qui pénalisent les personnes âgées, les familles nombreuses et les ménages modestes, en raison des modes de calcul de leurs cotisations. Ce système est inefficient. Bien des personnes aux revenus modestes renoncent à des soins courants mal remboursés, quitte à souffrir de maladies aggravées à terme et plus chères pour la collectivité. Il génère aussi un surcoût de 6 à 7 milliards d’euros, lié aux doubles frais de gestion assumés par l’assurance-maladie et les assurances complémentaires pour les dossiers des mêmes patients, ainsi qu’aux dépenses de publicité des assurances complémentaires.
Dès lors, pourquoi ne pas créer une assurance-maladie universelle ? Outre l’économie des frais de gestion, cela simplifierait l’administratif. Chaque patient n’aurait qu’un régime pour ses remboursements. Les hôpitaux n’auraient plus à consacrer du temps et du personnel à vérifier les soins pris en charge par les mutuelles.
Et la généralisation du tiers payant a, elle, buté sur la complexité de l’étendre à des centaines de mutuelles et assurances complémentaires. Moins de charges administratives, c’est plus d’argent et de temps pour les soins ! Certes, une assurance-maladie universelle exigerait de lever deux obstacles. Les dépassements d’honoraires, qui disparaîtraient en contrepartie d’une revalorisation des tarifs obsolètes, financée par le « transfert » des prélèvements des complémentaires à l’assurance-maladie. Puis, le reclassement du personnel des mutuelles qui rejoindrait la Sécu, confrontée à nombre de départs à la retraite, et des institutions sanitaires et médico-sociales. Bref, la création d’une « Sécurité sociale universelle » est une réforme possible. Et pertinente tant en termes d’économies que de qualité des soins.
https://www.challenges.fr/entreprise/sante-et-pharmacie/pourquoi-il-faudrait-fusionner-la-securite-sociale-et-les-mutuelles_461089
Le système français, qui fait cohabiter assurance-maladie et mutuelles, est injuste et inefficace. La solution pour Didier Tabuteau, responsable de la Chaire Santé de Sciences Po Paris: créer une « Sécu » universelle, plus simple et moins coûteuse
Les soins optiques sont surtout couverts par les mutuelles, peu accessibles aux ménages les plus modestes.
SOURCE : DREES
Par Didier Tabuteau, responsable de la Chaire Santé à Sciences Po Paris
On ne peut que s'en féliciter : la santé est très présente dans le débat de la campagne présidentielle. Ce n'était pas arrivé depuis 1988, lorsque le plan Séguin avait fait couler beaucoup d'encre. Cette fois, c'est une proposition de François Fillon visant à concentrer l'assurance-maladie sur les maladies lourdes qui a provoqué des débats animés et conduit le candidat Les Républicains à revoir son projet. Cet épisode électoral a mis en lumière le désengagement progressif sur plusieurs décennies de la Sécurité sociale dans le remboursement des soins courants des Français. Si les maladies les plus graves et les hospitalisations restent prises en charge à plus de 90 % par l'assurance-maladie, les soins du quotidien le sont à moins de 50
Ce système est injuste. Il impose des assurances complémentaires coûteuses qui pénalisent les personnes âgées, les familles nombreuses et les ménages modestes, en raison des modes de calcul de leurs cotisations. Ce système est inefficient. Bien des personnes aux revenus modestes renoncent à des soins courants mal remboursés, quitte à souffrir de maladies aggravées à terme et plus chères pour la collectivité. Il génère aussi un surcoût de 6 à 7 milliards d’euros, lié aux doubles frais de gestion assumés par l’assurance-maladie et les assurances complémentaires pour les dossiers des mêmes patients, ainsi qu’aux dépenses de publicité des assurances complémentaires.
Dès lors, pourquoi ne pas créer une assurance-maladie universelle ? Outre l’économie des frais de gestion, cela simplifierait l’administratif. Chaque patient n’aurait qu’un régime pour ses remboursements. Les hôpitaux n’auraient plus à consacrer du temps et du personnel à vérifier les soins pris en charge par les mutuelles.
Et la généralisation du tiers payant a, elle, buté sur la complexité de l’étendre à des centaines de mutuelles et assurances complémentaires. Moins de charges administratives, c’est plus d’argent et de temps pour les soins ! Certes, une assurance-maladie universelle exigerait de lever deux obstacles. Les dépassements d’honoraires, qui disparaîtraient en contrepartie d’une revalorisation des tarifs obsolètes, financée par le « transfert » des prélèvements des complémentaires à l’assurance-maladie. Puis, le reclassement du personnel des mutuelles qui rejoindrait la Sécu, confrontée à nombre de départs à la retraite, et des institutions sanitaires et médico-sociales. Bref, la création d’une « Sécurité sociale universelle » est une réforme possible. Et pertinente tant en termes d’économies que de qualité des soins.
https://www.challenges.fr/entreprise/sante-et-pharmacie/pourquoi-il-faudrait-fusionner-la-securite-sociale-et-les-mutuelles_461089
Re: Pourquoi il faudrait fusionner la Sécurité sociale et les mutuelles
On pourrait déja passé tout la France sous le régime de l' Alsace -Lorraine dont une plus grosse partie est gérée par la sécurité sociale , sécurité sociale qui a moins de frais de gestion en pourcentage
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