La robotisation détruit plus d'emplois
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La robotisation détruit plus d'emplois
Publié le 30/03/2017 à 18:30 article le figaro
La robotisation détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée, selon une étude
Un robot installe un toit en verre sur une Tesla Model S, à Fremont (Californie). Crédits photo : Steve Jurvetson
Deux chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) et de la Boston University viennent de publier une étude sur les effets de la robotisation sur l'emploi. Contrairement à leurs précédentes recherches, leurs conclusions sont assez inquiétantes.
Les robots tuent-ils nos jobs? En passant de la théorie à l'analyse empirique sur l'évolution du secteur industriel, deux chercheurs du MIT et de la Boston University sont largement revenus sur leurs conclusions. En mai 2016, la publication de Daron Acemoglu et Pascual Restrepo affirmait que l'apparition des robots dans un secteur se traduirait par une création d'emplois qualifiés qui recyclerait les anciens métiers manuels, et que la transition serait bénéfique pour le niveau de rémunération. Leurs nouveaux travaux, publiés ce mois de mars 2017, prennent appui sur une observation de l'emploi industriel aux Etats-Unis entre 1990 et 2007. Les résultats semblent contredire largement les théories précédentes, les deux chercheurs affirmant désormais: «nous constatons un effet négatif sérieux et marqué des robots sur l'emploi et les salaires».
Plus précisément, la création d'emplois liés à la robotisation n'arrive pas à compenser la perte qui survient lorsque des postes d'ouvriers sont supprimés. Les robots créent des postes, pour leur propre entretien, leur gestion opérationnelle et même la gestion financière de l'investissement. Mais le gain de productivité se trouve malgré tout essentiellement logé dans la suppression de main-d'oeuvre. Sur la période d'observation, les robots seraient responsables de la disparition nette de 670.000 postes. La règle dégagée est que l'installation d'un robot pour 1000 ouvriers entraîne la disparition de 6,2 postes dans la zone concernée. Or, les robots sont entrés dans une phase de développement très rapide, et les usines s'équipent bien plus vite que les ouvriers ne passeront de diplômes, ce qui inquiète les deux chercheurs pour les années à venir.
Plus inquiétant encore, l'apparition de robots a participé à la baisse des salaires observés dans la région étudiée. Cette baisse de 0,7% s'explique par le moindre besoin de main d'oeuvre, et la baisse de demande sur le marché du travail. De même, les travailleurs mis au chômage baissent le niveau de consommation du bassin d'emploi et donc l'attractivité générale. Popularisée à partir des années 1960, au départ pour des tâches simples de manutention, la robotique entrent depuis quelques années dans une phase exponentielle de développement, à la fois quantitative avec une généralisation dans l'industrie, et qualitative avec de plus en plus de métiers robotisés (finance, agriculture, transports, médecine...).
En France, les politiques se sont emparés de la question. Benoît Hamon préconise notamment une «taxe robot», en accord avec un rapport de la commission européenne,http://www.lefigaro.fr/societes/2017/01/13/20005-20170113ARTFIG00141-le-parlement-europeen-preconise-la-creation-d-une-taxe-robot.php
lui-même inspiré par Bill Gates selon un principe simple: «si un travailleur humain produit, disons, une richesse de 50 000 dollars dans une usine, ce revenu est taxé, expose-t-il. Si une machine vient et fait la même chose, on pourrait penser que l'on impose le robot à un niveau similaire». Mais le périmètre reste difficile à définir. Le débat reste entier entre les observateurs de la paupérisation des emplois, et les tenants d'une réinvention de la notion de travail.
La robotisation détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée, selon une étude
Un robot installe un toit en verre sur une Tesla Model S, à Fremont (Californie). Crédits photo : Steve Jurvetson
Deux chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) et de la Boston University viennent de publier une étude sur les effets de la robotisation sur l'emploi. Contrairement à leurs précédentes recherches, leurs conclusions sont assez inquiétantes.
Les robots tuent-ils nos jobs? En passant de la théorie à l'analyse empirique sur l'évolution du secteur industriel, deux chercheurs du MIT et de la Boston University sont largement revenus sur leurs conclusions. En mai 2016, la publication de Daron Acemoglu et Pascual Restrepo affirmait que l'apparition des robots dans un secteur se traduirait par une création d'emplois qualifiés qui recyclerait les anciens métiers manuels, et que la transition serait bénéfique pour le niveau de rémunération. Leurs nouveaux travaux, publiés ce mois de mars 2017, prennent appui sur une observation de l'emploi industriel aux Etats-Unis entre 1990 et 2007. Les résultats semblent contredire largement les théories précédentes, les deux chercheurs affirmant désormais: «nous constatons un effet négatif sérieux et marqué des robots sur l'emploi et les salaires».
Plus précisément, la création d'emplois liés à la robotisation n'arrive pas à compenser la perte qui survient lorsque des postes d'ouvriers sont supprimés. Les robots créent des postes, pour leur propre entretien, leur gestion opérationnelle et même la gestion financière de l'investissement. Mais le gain de productivité se trouve malgré tout essentiellement logé dans la suppression de main-d'oeuvre. Sur la période d'observation, les robots seraient responsables de la disparition nette de 670.000 postes. La règle dégagée est que l'installation d'un robot pour 1000 ouvriers entraîne la disparition de 6,2 postes dans la zone concernée. Or, les robots sont entrés dans une phase de développement très rapide, et les usines s'équipent bien plus vite que les ouvriers ne passeront de diplômes, ce qui inquiète les deux chercheurs pour les années à venir.
Plus inquiétant encore, l'apparition de robots a participé à la baisse des salaires observés dans la région étudiée. Cette baisse de 0,7% s'explique par le moindre besoin de main d'oeuvre, et la baisse de demande sur le marché du travail. De même, les travailleurs mis au chômage baissent le niveau de consommation du bassin d'emploi et donc l'attractivité générale. Popularisée à partir des années 1960, au départ pour des tâches simples de manutention, la robotique entrent depuis quelques années dans une phase exponentielle de développement, à la fois quantitative avec une généralisation dans l'industrie, et qualitative avec de plus en plus de métiers robotisés (finance, agriculture, transports, médecine...).
En France, les politiques se sont emparés de la question. Benoît Hamon préconise notamment une «taxe robot», en accord avec un rapport de la commission européenne,http://www.lefigaro.fr/societes/2017/01/13/20005-20170113ARTFIG00141-le-parlement-europeen-preconise-la-creation-d-une-taxe-robot.php
lui-même inspiré par Bill Gates selon un principe simple: «si un travailleur humain produit, disons, une richesse de 50 000 dollars dans une usine, ce revenu est taxé, expose-t-il. Si une machine vient et fait la même chose, on pourrait penser que l'on impose le robot à un niveau similaire». Mais le périmètre reste difficile à définir. Le débat reste entier entre les observateurs de la paupérisation des emplois, et les tenants d'une réinvention de la notion de travail.
Re: La robotisation détruit plus d'emplois
Luc Ferry : «Les robots vont-ils tuer l'emploi ?»
http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2017/01/11/31007-20170111ARTFIG00343-lus-ferry-les-robots-vont-ils-tuer-l-emploi.phpRobotisation, immigration, précarisation: désintégration?
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/03/14/31003-20160314ARTFIG00304-robotisation-immigration-precarisation-desintegration.php
Les robots nous volent-ils nos boulots?
http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2017/02/16/29002-20170216ARTFIG00009-les-robots-nous-volent-ils-nos-boulots.php
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