Le homard tout bleu échappe à la casserole
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Le homard tout bleu échappe à la casserole
Par Anne KIESEL mardi 18 avril 2017
Un homard bleu, très rare, a été pêché à Saint-Quay-Portrieux, dans les Côtes-d’Armor. Émerveillé par sa découverte, le pêcheur l’a sauvé de la casserole. Le homard finira ses jours à Océanopolis, le grand aquarium de Brest.
Le premier acte se déroule en mer, à bord du bateau de Mickaël Gault. Ce marin-pêcheur de Saint-Quay-Portrieux (Côtes-d’Armor) d’une quarantaine d’années, est spécialisé dans le homard. Il pose ses casiers dans des endroits fréquentés par le roi des crustacés.
La semaine dernière, en remontant une filière de casiers, il découvre un homard extraordinaire d’un bleu pétant. Une rareté, un joyau.
Sébastien Cadiou, d’Océanopolis, à Brest, et Martial Labbé, le propriétaire du restaurant La Cabane à Crabes, à Binic, montrent le homard bleu. Il sera bientôt visible par le public. (Photo : David Adémas/Ouest-France)
Un homard hors norme
Acte deux. Mickaël Gault n’est pas dévoré par l’envie d’en tirer le maximum d’argent. Il décide de le donner ! Pas à n’importe qui, mais à celui qui lui achète une partie de sa production. Martial Labbé, le patron de La Cabane à Crabes, sur le port de Binic (Côtes-d’Armor), est ravi. « On travaille en direct avec des pêcheurs. Quand ils ont des produits hors norme, ils arrivent ici. Nous devenons amis avec ceux qui nous fournissent. C’est comme cela que, naturellement, Michaël nous a offert ce homard qui lui semblait rare. » Et voilà le deuxième acte de notre histoire.
VIDEO ICI http://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/987/reader/reader.html#!preferred/1/package/987/pub/988/page/10
La bête est une pure merveille. À la lumière du soleil, sa carapace, d’un bleu profond, resplendit comme une fine porcelaine de Chine. Le restaurateur et son épouse sont éblouis. « C’est du bleu Klein, du bleu Majorelle, on le dirait peint par Mathurin Méheut ! On ne peut pas créer cette couleur. Seuls certains artistes en sont capables. »
L’émerveillement est sans limite : « Même ses antennes sont bleues ! s’exclame Martial Labbé. Et puis ces petites taches blanches sur le rostre ! Et les points blancs sur le bord des pinces ! » L’animal est d’une beauté très émouvante. Du haut de ses 700 g, il fascine les clients du restaurant qui ont eu la chance de le contempler.
Troisième séquence : que va décider le restaurateur ? En faire l’attraction de son commerce, tout au bout du port de Binic ? Lui construire un aquarium et faire sa publicité autour de cet hôte extraordinaire ? Pas du tout. Lui aussi décide de le donner.
Oxygéné et chouchouté
Martial Labbé a auparavant travaillé, dans un tout autre domaine, à Brest (Finistère). Il contacte un ami, qui connaît le conservateur d’Océanopolis, le centre de culture scientifique consacré aux océans. Le conservateur accepte bien volontiers le don que lui propose Martial Labbé. Et il lui conseille de ne plus manipuler le homard et de ne plus le sortir du vivier du restaurant. L’animal risque de mourir, à cause du stress et des manipulations !
Plus personne ne touche alors à la merveille. Jusqu’à ce mardi midi, quand Sébastien Cadiou, au volant d’un véhicule d’Océanopolis, vient chercher le homard. Pour le voyage vers Brest, il est déposé dans un vivier d’eau de mer, oxygéné, chouchouté.
« Je le transporte dans une eau à 6 °C, fraîche, pour une meilleure conservation, explique Sébastien Cadiou. Ensuite, progressivement, il sera acclimaté à une eau à 14 °C, pour être présenté au public. » C’est une opération rapide, qui sera terminée demain mercredi. « L’autre paramètre important est la salinité, dit-il. Les crustacés sont très sensibles à ses variations. » Là aussi, la transition se fera en douceur. « Il sera exposé chez nous dans la zone « Mini-lab », où les animaux sont présentés au public par des animateurs. »
Le scientifique n’a jamais vu de homard d’un bleu aussi profond. « On dit que les homards bretons sont bleus, mais leurs nuances tirent vers le brun, l’orange, le blanc, pour se confondre avec le milieu naturel. Celui-ci était vraiment extrêmement visible pour ses prédateurs ! »
Voilà le homard chargé dans la camionnette d’Océanopolis. Dites-nous, Martial Labbé, ça fait quoi de voir partir ce homard extraordinaire ? « Ça fait plaisir ! Beaucoup de gens désormais vont pouvoir l’admirer. S’ils ont le même bonheur que moi, je suis vraiment content. »
« Mais il n’est pas à vendre ! »
Lui non plus n’était pas torturé par l’intention d’en tirer du profit. Il raconte un coup de téléphone, reçu il y a trois jours :
« Il paraît que vous avez un homard bleu, me dit l’interlocuteur. Ça vaut combien, au kilo ?
- 40 € à 50 €.
- Je vous en donne 100 €.
- Mais il n’est pas à vendre !
- 200 € et on n’en parle plus…
- Je ne le vends pas.
- 400 €, j’ai un aquarium d’eau de mer, réfrigéré, de 1 200 litres, je vous assure qu’on ne mangera pas.
- Il n’est pas à vendre.
- Je vous en offre 800 €… »
Eh bien non, décidément, c’est le public qui le contemplera, et non pas un riche particulier de la côte du Goëlo.
Un homard bleu, très rare, a été pêché à Saint-Quay-Portrieux, dans les Côtes-d’Armor. Émerveillé par sa découverte, le pêcheur l’a sauvé de la casserole. Le homard finira ses jours à Océanopolis, le grand aquarium de Brest.
Le premier acte se déroule en mer, à bord du bateau de Mickaël Gault. Ce marin-pêcheur de Saint-Quay-Portrieux (Côtes-d’Armor) d’une quarantaine d’années, est spécialisé dans le homard. Il pose ses casiers dans des endroits fréquentés par le roi des crustacés.
La semaine dernière, en remontant une filière de casiers, il découvre un homard extraordinaire d’un bleu pétant. Une rareté, un joyau.
Sébastien Cadiou, d’Océanopolis, à Brest, et Martial Labbé, le propriétaire du restaurant La Cabane à Crabes, à Binic, montrent le homard bleu. Il sera bientôt visible par le public. (Photo : David Adémas/Ouest-France)
Un homard hors norme
Acte deux. Mickaël Gault n’est pas dévoré par l’envie d’en tirer le maximum d’argent. Il décide de le donner ! Pas à n’importe qui, mais à celui qui lui achète une partie de sa production. Martial Labbé, le patron de La Cabane à Crabes, sur le port de Binic (Côtes-d’Armor), est ravi. « On travaille en direct avec des pêcheurs. Quand ils ont des produits hors norme, ils arrivent ici. Nous devenons amis avec ceux qui nous fournissent. C’est comme cela que, naturellement, Michaël nous a offert ce homard qui lui semblait rare. » Et voilà le deuxième acte de notre histoire.
VIDEO ICI http://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/987/reader/reader.html#!preferred/1/package/987/pub/988/page/10
La bête est une pure merveille. À la lumière du soleil, sa carapace, d’un bleu profond, resplendit comme une fine porcelaine de Chine. Le restaurateur et son épouse sont éblouis. « C’est du bleu Klein, du bleu Majorelle, on le dirait peint par Mathurin Méheut ! On ne peut pas créer cette couleur. Seuls certains artistes en sont capables. »
L’émerveillement est sans limite : « Même ses antennes sont bleues ! s’exclame Martial Labbé. Et puis ces petites taches blanches sur le rostre ! Et les points blancs sur le bord des pinces ! » L’animal est d’une beauté très émouvante. Du haut de ses 700 g, il fascine les clients du restaurant qui ont eu la chance de le contempler.
Troisième séquence : que va décider le restaurateur ? En faire l’attraction de son commerce, tout au bout du port de Binic ? Lui construire un aquarium et faire sa publicité autour de cet hôte extraordinaire ? Pas du tout. Lui aussi décide de le donner.
Oxygéné et chouchouté
Martial Labbé a auparavant travaillé, dans un tout autre domaine, à Brest (Finistère). Il contacte un ami, qui connaît le conservateur d’Océanopolis, le centre de culture scientifique consacré aux océans. Le conservateur accepte bien volontiers le don que lui propose Martial Labbé. Et il lui conseille de ne plus manipuler le homard et de ne plus le sortir du vivier du restaurant. L’animal risque de mourir, à cause du stress et des manipulations !
Plus personne ne touche alors à la merveille. Jusqu’à ce mardi midi, quand Sébastien Cadiou, au volant d’un véhicule d’Océanopolis, vient chercher le homard. Pour le voyage vers Brest, il est déposé dans un vivier d’eau de mer, oxygéné, chouchouté.
« Je le transporte dans une eau à 6 °C, fraîche, pour une meilleure conservation, explique Sébastien Cadiou. Ensuite, progressivement, il sera acclimaté à une eau à 14 °C, pour être présenté au public. » C’est une opération rapide, qui sera terminée demain mercredi. « L’autre paramètre important est la salinité, dit-il. Les crustacés sont très sensibles à ses variations. » Là aussi, la transition se fera en douceur. « Il sera exposé chez nous dans la zone « Mini-lab », où les animaux sont présentés au public par des animateurs. »
Le scientifique n’a jamais vu de homard d’un bleu aussi profond. « On dit que les homards bretons sont bleus, mais leurs nuances tirent vers le brun, l’orange, le blanc, pour se confondre avec le milieu naturel. Celui-ci était vraiment extrêmement visible pour ses prédateurs ! »
Voilà le homard chargé dans la camionnette d’Océanopolis. Dites-nous, Martial Labbé, ça fait quoi de voir partir ce homard extraordinaire ? « Ça fait plaisir ! Beaucoup de gens désormais vont pouvoir l’admirer. S’ils ont le même bonheur que moi, je suis vraiment content. »
« Mais il n’est pas à vendre ! »
Lui non plus n’était pas torturé par l’intention d’en tirer du profit. Il raconte un coup de téléphone, reçu il y a trois jours :
« Il paraît que vous avez un homard bleu, me dit l’interlocuteur. Ça vaut combien, au kilo ?
- 40 € à 50 €.
- Je vous en donne 100 €.
- Mais il n’est pas à vendre !
- 200 € et on n’en parle plus…
- Je ne le vends pas.
- 400 €, j’ai un aquarium d’eau de mer, réfrigéré, de 1 200 litres, je vous assure qu’on ne mangera pas.
- Il n’est pas à vendre.
- Je vous en offre 800 €… »
Eh bien non, décidément, c’est le public qui le contemplera, et non pas un riche particulier de la côte du Goëlo.
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