Dans cette entreprise, les salariés décident de tout
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Dans cette entreprise, les salariés décident de tout
Par Thierry HAMEAU vendredi 21 avril 2017
La petite entreprise industrielle de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) laisse ses salariés décider de tout, en prenant leurs responsabilités. Le patron se voit plutôt comme un chef d’orchestre.
« Dans une entreprise, normalement, tout est décidé d’en haut comme une pyramide. Chez nous, c’est le contraire. » Dans son petit bureau, en charge des devis, Philippe Ruel est le plus ancien salarié de l’usine Chouteau Atlantique, sur deux sites près de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
Une PME industrielle de 39 salariés qui a subi un électrochoc en entrant dans le giron du groupe Hervé, en 2008. « Avant, les idées, on les gardait pour nous, c’était : « Fais ce qu’on te dit et réfléchis pas » », résume Julien Baron, 38 ans, mécanicien usineur arrivé en 2000. Aujourd’hui, le nouveau propriétaire installé à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) laisse ses équipes décider.
Réunions mensuelles
L’entreprise de chaudronnerie tôlerie pratique depuis 2008 ce qu’on appelle le management concertatif. « Une fois par mois, les salariés de chaque atelier se réunissent sur leur temps de travail pour débattre de ce qu’ils veulent, à condition que ça concerne l’entreprise », détaille Lionel Fontange, le directeur du site. C’est le cœur du processus de décision.
Anaël (intérimaire), Julien Baron (référent métier) et Pierre Deniaud (serrurier) dans l’atelier de Donges près de Saint-Nazaire. (Photo : Ouest-France)
Pas plus de 15 personnes, et deux à trois heures à chaque fois. « On peut y parler des nouveaux investissements, du papier des toilettes, de la santé d’un salarié. Il y a parfois un sujet, parfois cinquante. Ils peuvent y décider de faire appel à des intérimaires, de les embaucher ou de passer provisoirement au travail en 2 x 8 si c’est nécessaire. »
Le patron, lui, n’est jamais présent. Ce sont les managers des groupes qui l’informent des décisions : « Je suis juste un chef d’orchestre et je leur apporte mon point de vue en retour mais je ne tranche pas. »
On apprend à marcher en tombant »
Comment décider si on n’a pas tous les éléments nécessaires ? « Justement, on est transparent : tout ce qui concerne Chouteau Atlantique est accessible aux salariés sur l’intranet, poursuit le dirigeant. Le chiffre d’affaires mois par mois, les bénéfices, l’argent dépensé… » En connaissance de cause, chaque atelier fixe ses objectifs et décide des moyens. Un peu comme dans une coopérative sauf que les salariés ne sont pas actionnaires. « Il peut y avoir des demandes fantaisistes mais ce n’est pas gênant. Cela crée le débat. On apprend à marcher en tombant. »
Eric De Souza et Anthony Cerclé, serruriers-mécaniciens (Photo : Ouest-France)
Voilà trois mois, les salariés ont estimé nécessaire d’avoir une nouvelle presse horizontale. Tout le monde a été d’accord pour cet investissement de… 25 000 € ! « Ça s’est construit dans le temps. »
Côté organisation, chacun réfléchit aussi. Avec goût. « On a tous décidé d’avoir un gars à temps plein pour débiter la ferraille, du coup on a moins de casse et c’est plus fluide, raconte Julien Baron. C’est stimulant. On se sent intéressé par le business. »
Pour les salaires, c’est un peu différent quand même : ce sont les managers de groupe qui décident en fonction de leur enveloppe. Mais eux-mêmes sont évalués tous les ans par la base, en plus de l’auto-évaluation avec le patron.
Ce fonctionnement passe visiblement bien chez les salariés. Au gré des ateliers, les commentaires sont aussi spontanés que positifs. Depuis 2010, le chiffre d’affaires de Chouteau Atlantique a été multiplié par trois (5,6 millions d’euros) et les effectifs par deux (trois embauches en 2016).
ouest france
La petite entreprise industrielle de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) laisse ses salariés décider de tout, en prenant leurs responsabilités. Le patron se voit plutôt comme un chef d’orchestre.
« Dans une entreprise, normalement, tout est décidé d’en haut comme une pyramide. Chez nous, c’est le contraire. » Dans son petit bureau, en charge des devis, Philippe Ruel est le plus ancien salarié de l’usine Chouteau Atlantique, sur deux sites près de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
Une PME industrielle de 39 salariés qui a subi un électrochoc en entrant dans le giron du groupe Hervé, en 2008. « Avant, les idées, on les gardait pour nous, c’était : « Fais ce qu’on te dit et réfléchis pas » », résume Julien Baron, 38 ans, mécanicien usineur arrivé en 2000. Aujourd’hui, le nouveau propriétaire installé à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) laisse ses équipes décider.
Réunions mensuelles
L’entreprise de chaudronnerie tôlerie pratique depuis 2008 ce qu’on appelle le management concertatif. « Une fois par mois, les salariés de chaque atelier se réunissent sur leur temps de travail pour débattre de ce qu’ils veulent, à condition que ça concerne l’entreprise », détaille Lionel Fontange, le directeur du site. C’est le cœur du processus de décision.
Anaël (intérimaire), Julien Baron (référent métier) et Pierre Deniaud (serrurier) dans l’atelier de Donges près de Saint-Nazaire. (Photo : Ouest-France)
Pas plus de 15 personnes, et deux à trois heures à chaque fois. « On peut y parler des nouveaux investissements, du papier des toilettes, de la santé d’un salarié. Il y a parfois un sujet, parfois cinquante. Ils peuvent y décider de faire appel à des intérimaires, de les embaucher ou de passer provisoirement au travail en 2 x 8 si c’est nécessaire. »
Le patron, lui, n’est jamais présent. Ce sont les managers des groupes qui l’informent des décisions : « Je suis juste un chef d’orchestre et je leur apporte mon point de vue en retour mais je ne tranche pas. »
On apprend à marcher en tombant »
Comment décider si on n’a pas tous les éléments nécessaires ? « Justement, on est transparent : tout ce qui concerne Chouteau Atlantique est accessible aux salariés sur l’intranet, poursuit le dirigeant. Le chiffre d’affaires mois par mois, les bénéfices, l’argent dépensé… » En connaissance de cause, chaque atelier fixe ses objectifs et décide des moyens. Un peu comme dans une coopérative sauf que les salariés ne sont pas actionnaires. « Il peut y avoir des demandes fantaisistes mais ce n’est pas gênant. Cela crée le débat. On apprend à marcher en tombant. »
Eric De Souza et Anthony Cerclé, serruriers-mécaniciens (Photo : Ouest-France)
Voilà trois mois, les salariés ont estimé nécessaire d’avoir une nouvelle presse horizontale. Tout le monde a été d’accord pour cet investissement de… 25 000 € ! « Ça s’est construit dans le temps. »
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