Contrôle technique. Il devrait coûter plus cher en 2018

La directive européenne va faire grincer des dents. A compter de mai 2018, 400 points seront contrôlés sur les véhicules, contre 124 aujourd'hui. Ce qui va mécaniquement augmenter la durée des contrôles et - sans doute - leur prix.
En 2018, passer le contrôle technique de sa voiture devrait coûter plus cher. La raison ? Une directive européenne qui va très fortement augmenter, dès mai 2018, le nombre de points de contrôle technique, rapporte Europe 1.http://www.europe1.fr/societe/les-controles-techniques-vont-etre-plus-muscles-des-2018-3398891

Actuellement, 124 éléments sont inspectés lors d'un contrôle technique, https://www.automobile-club.org/ma-voiture-et-ma-mobilite/controle-technique/points-de-controle

certains impliquant, en cas d'avarie, une obligation de réparation. En mai 2018, ce nombre passera à 400. Le calcul est alors simple : le temps passé par les contrôleurs techniques sur un véhicule va augmenter, donc le tarif devrait logiquement faire de même.

Comme aujourd'hui, un certain nombre de ces points de contrôle impliquera une obligation de réparation en cas de problème. Mais la directive va plus loin en intégrant la notion de "défauts critiques". Au nombre de 126, ils entraîneront l'interdiction (quasi) immédiate d'utiliser le véhicule. Si un défaut critique est découvert - "un plastique en-dessous d'un moteur qui serait prêt à tomber et c'est une interdiction de circuler", indique par exemple un professionnel à Europe 1 - le conducteur reçoit une vignette à accoler sur le pare-brise. Celle-ci l'autorise à utiliser son véhicule une journée, le temps de l'emmener au garage. Au-delà de ce délai, le conducteur s'exposera à une amende de 135 €.

Pollution auto. Votre voiture est-elle concernée ?

partir de 2019, les contrôles techniques pollution des véhicules diesel et essence deviendront plus draconiens. Notamment sur l'oxyde d'azote, ce qui sera une première en Europe. Mais tout reste à tester et à mettre en place.  
Bientôt fini le temps de la simple mesure de l'opacité des gaz d'échappement. Tellement simple que 99 % des véhicules contrôlés sont déclarés conformes, quel que soit leur âge ou leur état. Le décret du 17 juin dernier - article 65 de la loi de transition énergétique - impose désormais une analyse plus précise des particules fines et de plusieurs gaz. Ce qui permettra de mesurer plus réellement le niveau d'encrassement, et donc de pollution, des moteurs.



Les gaz analysés


Ces analyses concerneront, s'agissant des diesels, outre les particules, les monoxydes d'azote (NOx) et de carbone, le dioxyde de carbone et les hydrocarbures imbrûlés. Pour les voitures à essence, déjà analysées sur les autres points, seul le NOx fera l'objet de contrôles supplémentaires. Le principe est posé. Reste, d'ici le 1e r janvier 2019, à valider les dispositifs qui seront retenus et à fixer les seuils et valeurs qui devront être pris en compte pour les éventuelles contre-visites et mises en conformité. Dans ce but, des centres de contrôles techniques agréés et volontaires vont être chargés de tester les matériels. Les données seront confiées à l'Utac (Union technique de l'automobile, du motocycle et du cycle) qui aura pour mission de choisir les appareils de contrôle http://www.letelegramme.fr/tag/controle  et de fixer les valeurs de référence.



Un vaste défi

La démarche est complexe sur le plan technique et économique. Le challenge consiste à homologuer des appareils de contrôle fiables et efficaces. Il ne suffit pas, en effet, d'adapter les modèles prévus pour les moteurs essence au diesel. Par ailleurs, il faudra concevoir des dispositifs financièrement à la portée des centres de contrôle ; et que ces nouveaux contrôles pollution ne soient pas hors de prix pour les propriétaires de véhicules. Bref, les deux ans et demi qui précèdent leur mise en application (*) ne seront pas de trop, sachant que 6.300 centres seront à équiper.


Selon l'âge

Ceci étant posé, quelles seront les conséquences pour les véhicules qui ne sont pas du dernier cri ? Cette réforme ne constitue-t-elle pas l'occasion ou le prétexte de mettre à la casse des autos de 10-15 ans et plus ? « On ne peut décemment pas demander à un véhicule d'être plus propre qu'à sa sortie d'usine » assure-t-on au ministère de l'Environnement. On peut donc penser que les références tiendront compte de l'âge des véhicules. Sachant, de toute façon, que les autos les plus récentes (euro 4 et 5) sont plus sensibles que leurs grandes soeurs à l'encrassement en ville et lorsqu'elles n'effectuent que des petits trajets.

Éco entretien

En cas de dépassement des seuils, les automobilistes seront soumis à des contre-visites et à la nécessité de se livrer à un éco-entretien dans un garage : système d'injection, filtre à particules... Toutes ces opérations auront un coût. En contrepartie, elles devraient contribuer à une diminution de la consommation et à prévenir des pannes. Enfin, ces contrôles devraient mettre fin à la neutralisation de la vanne EGR (recyclage des gaz d'échappement) ou à la suppression du filtre à particules diesel, pratiques de plus en plus courantes, notamment chez certains professionnels.

(*) Les dispositifs de contrôle et les valeurs de référence seront en principe fixés par arrêté ministériel en mars 2017.


http://www.letelegramme.fr/france/pollution-auto-un-virage-en-2019-20-08-2016-11187890.php