Obsèques. Faut-il éloigner les familles de la crémation ?
Page 1 sur 1
Obsèques. Faut-il éloigner les familles de la crémation ?
Publié le 30 octobre 2017 à 00h00 JEAN LUC PADELLEC
Modifié le 30 octobre 2017 à 10h25
Le réaménagement des locaux du centre funéraire du Vern a éloigné les familles de la crémation
Mis en service en septembre, les nouveaux locaux du crématorium du Vern, à Brest, ne permettent plus aux proches d'assister à la crémation. «Cette demande est en constante diminution», argue Renaud Sarabezolles, le président du Sivu, même si certaines familles restent attachées à ce moment
L'inhumation, la crémation, un moment forcément douloureux pour les familles endeuillées. Et une responsabilité immense pour les professionnels chargés d'accompagner cette épreuve. Alors que chacun réagit différemment face à la mort, il n'est pas toujours évident de répondre à toutes les attentes.
C'est ainsi qu'au crématorium du Vern, où de nouveaux locaux ont été mis en service, en septembre dernier, le choix a été fait de ne plus permettre aux proches d'assister au départ du cercueil vers le four, comme cela était possible auparavant à travers une vitre.
Mais priver les familles de ce moment, n'est-ce pas leur enlever la possibilité de commencer leur deuil ? Ce couple du Relecq-Kerhuon, dont la femme a perdu sa mère la semaine dernière, est de cet avis.
S'ils n'ont rien à redire sur le professionnalisme des agents ou sur la qualité des locaux, ils déplorent de ne pas avoir pu aller au bout de l'accompagnement de l'être cher, comme ils le souhaitaient. « C'est pour nous une frustration extrême. On est restés derrière une porte, et c'est comme si on était partis sans lui dire au revoir. On en sort avec le sentiment que la journée de recueillement a été gâchée. Il manquera toujours la scène finale de cet engagement qui aurait permis de commencer sereinement notre deuil ».
« Une image très violente »
Le couple s'en est ému auprès du centre funéraire et du président du Sivu qui en est le propriétaire, Renaud Sarabezolles. Ce dernier se dit sincèrement désolé que la nouvelle façon de faire a été très mal vécue par cette famille dans la peine. « Mais ce besoin est très minoritaire aujourd'hui. Avant de lancer les travaux, un questionnaire avait été adressé aux familles qui avaient fait appel au centre ces dernières années. On a constaté que cette image du cercueil qui rentre dans le feu est ressentie de façon très violente par une forte majorité des gens ».
Cela serait aussi de plus en plus vrai pour les mises en terre. « Aujourd'hui, de plus en plus de personnes s'éloignent de plusieurs mètres lorsque les fossoyeurs descendent le cercueil ». C'est l'une des raisons pour laquelle le Sivu, qui regroupe 39 communes autour de Brest, a décidé, lors de la reconfiguration des locaux, de dissocier les pièces techniques de la salle de recueillement. D'où l'impossibilité de conserver la vitre qui permettait de visualiser l'entrée du cercueil dans le four. En lieu et place, un écran diffuse des images apaisantes.
L'installation d'une caméra à l'étude
L'autre raison de cette reconfiguration tient à la sécurité. Si beaucoup de crématoriums autorisent encore les très proches du défunt à entrer dans la salle de départ pour déposer des fleurs, « c'est un endroit dangereux qui n'est absolument pas destiné à accueillir le public. On est sur des températures très élevées, et le risque de retour de flammes existe », souligne le président du Sivu.
S'il regrette de ne pas avoir été en mesure de satisfaire le couple relecquois, l'élu assure que ce mauvais retour d'expérience va être pris en compte. « Ils m'ont dit que s'il y avait eu une caméra filmant le départ du cercueil, ils n'auraient pas ressenti la même frustration. On va étudier la proposition, afin que les familles aient cette possibilité à l'avenir. Notre souci est évidemment que tout le monde soit satisfait par la prestation », conclut-il.
http://www.letelegramme.fr/finistere/brest/obseques-faut-il-eloigner-les-familles-de-la-cremation-30-10-2017-11721536.php
Modifié le 30 octobre 2017 à 10h25
Le réaménagement des locaux du centre funéraire du Vern a éloigné les familles de la crémation
Mis en service en septembre, les nouveaux locaux du crématorium du Vern, à Brest, ne permettent plus aux proches d'assister à la crémation. «Cette demande est en constante diminution», argue Renaud Sarabezolles, le président du Sivu, même si certaines familles restent attachées à ce moment
L'inhumation, la crémation, un moment forcément douloureux pour les familles endeuillées. Et une responsabilité immense pour les professionnels chargés d'accompagner cette épreuve. Alors que chacun réagit différemment face à la mort, il n'est pas toujours évident de répondre à toutes les attentes.
C'est ainsi qu'au crématorium du Vern, où de nouveaux locaux ont été mis en service, en septembre dernier, le choix a été fait de ne plus permettre aux proches d'assister au départ du cercueil vers le four, comme cela était possible auparavant à travers une vitre.
Mais priver les familles de ce moment, n'est-ce pas leur enlever la possibilité de commencer leur deuil ? Ce couple du Relecq-Kerhuon, dont la femme a perdu sa mère la semaine dernière, est de cet avis.
S'ils n'ont rien à redire sur le professionnalisme des agents ou sur la qualité des locaux, ils déplorent de ne pas avoir pu aller au bout de l'accompagnement de l'être cher, comme ils le souhaitaient. « C'est pour nous une frustration extrême. On est restés derrière une porte, et c'est comme si on était partis sans lui dire au revoir. On en sort avec le sentiment que la journée de recueillement a été gâchée. Il manquera toujours la scène finale de cet engagement qui aurait permis de commencer sereinement notre deuil ».
« Une image très violente »
Le couple s'en est ému auprès du centre funéraire et du président du Sivu qui en est le propriétaire, Renaud Sarabezolles. Ce dernier se dit sincèrement désolé que la nouvelle façon de faire a été très mal vécue par cette famille dans la peine. « Mais ce besoin est très minoritaire aujourd'hui. Avant de lancer les travaux, un questionnaire avait été adressé aux familles qui avaient fait appel au centre ces dernières années. On a constaté que cette image du cercueil qui rentre dans le feu est ressentie de façon très violente par une forte majorité des gens ».
Cela serait aussi de plus en plus vrai pour les mises en terre. « Aujourd'hui, de plus en plus de personnes s'éloignent de plusieurs mètres lorsque les fossoyeurs descendent le cercueil ». C'est l'une des raisons pour laquelle le Sivu, qui regroupe 39 communes autour de Brest, a décidé, lors de la reconfiguration des locaux, de dissocier les pièces techniques de la salle de recueillement. D'où l'impossibilité de conserver la vitre qui permettait de visualiser l'entrée du cercueil dans le four. En lieu et place, un écran diffuse des images apaisantes.
L'installation d'une caméra à l'étude
L'autre raison de cette reconfiguration tient à la sécurité. Si beaucoup de crématoriums autorisent encore les très proches du défunt à entrer dans la salle de départ pour déposer des fleurs, « c'est un endroit dangereux qui n'est absolument pas destiné à accueillir le public. On est sur des températures très élevées, et le risque de retour de flammes existe », souligne le président du Sivu.
S'il regrette de ne pas avoir été en mesure de satisfaire le couple relecquois, l'élu assure que ce mauvais retour d'expérience va être pris en compte. « Ils m'ont dit que s'il y avait eu une caméra filmant le départ du cercueil, ils n'auraient pas ressenti la même frustration. On va étudier la proposition, afin que les familles aient cette possibilité à l'avenir. Notre souci est évidemment que tout le monde soit satisfait par la prestation », conclut-il.
http://www.letelegramme.fr/finistere/brest/obseques-faut-il-eloigner-les-familles-de-la-cremation-30-10-2017-11721536.php
Sujets similaires
» Vrai / Faux : savez-vous tout sur la crémation ?
» Organisation des obsèques : que faire en cas de désaccord dans la famille ?
» Obsèques : de gros écarts de prix selon les établissements
» Des familles dénoncent les pratiques illégales des MDPH
» « Des familles détruites en quelques jours » : en 1866 à Brest, l’épidémie oubliée
» Organisation des obsèques : que faire en cas de désaccord dans la famille ?
» Obsèques : de gros écarts de prix selon les établissements
» Des familles dénoncent les pratiques illégales des MDPH
» « Des familles détruites en quelques jours » : en 1866 à Brest, l’épidémie oubliée
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum