Caroline Langlade Sortie(s) de secours (Robert laffon).
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Caroline Langlade Sortie(s) de secours (Robert laffon).
Publié le 09/11/2017 à 20:33 article la montagne
Caroline Langlade
"De la merde, du terro, faire sortir des fleurs"
Elle a survécu à l'attentat du Bataclan. Pendant 2 ans, elle a présidé l'association de victimes Life for Paris. Caroline Langlade raconte et se dévoile dans un livre fort : Sortie(s) de secours (Robert laffon).
Toute la journée du 13 novembre 2015, Caroline Langlade a eu en poche son billet pour une belle fête ; en début de soirée, elle a retrouvé son compagnon au Bataclan, pour le concert des Eagles of Death Metal.
Après, plus rien n’a été comme avant dans la vie de cette trentenaire parisienne, jolie blonde pleine de vie et d’énergie. Sensible aux autres par atavisme familial, engagée jusque-là auprès des réfugiés de la place de la République, elle est devenue, à son corps défendant, l’une des fondatrices de Life for Paris, l’une des associations de victimes des attentats parisiens.
Deux ans d’engagement collectif (*), de bataille humaine et juridique. Deux ans depuis cette funeste soirée à tenter de dire l’inaudible, de révéler ce qui ne peut être vu. Deux ans à recevoir la douleur des autres au point, parfois, d’en négliger la sienne. « On est devenu une grande famille, sourit-elle, de 750 personnes... Il y a beaucoup de bienveillance entre nous et il y a aussi des jours où on s’engueule. En fait, je viens de passer deux jours dans une école de vie, ça fait un bien fou ».
A l’aune de ce qu’elle a vécu, ce 13 novembre 2015, ce bien fou est relatif. Pendant plus de 3 heures, elle est restée claquemurée dans une loge de 7 m2 avec 39 autres personnes, otages des terroristes qui font feu à quelques centimètres d’eux. Tous sortiront vivants, pas indemnes.
Le lendemain, j'avais la tête des terroristes, les yeux vides d'humanité
« Le lendemain, j’avais la tête qu’avaient les terroristes, les yeux vides d’humanité. La preuve la plus parlante que nous étions des victimes était inscrite en gros sur nos visages. Nous avions aussi besoin de nous toucher, c’était très doux, très naturel entre nous ; une façon de dire “130 personnes ne sont plus là, mais tous les autres, si” ».
De là sans doute, et de toute l’énergie qui les a entourés le soir-même de l’attentat - énergie anonyme, gratuite, bienveillante -, des valeurs humanistes portées par sa famille aussi, est né son engagement dans Life for Paris. Une bataille difficile, autant pour dire ce qui avait été vécu ce soir-là que pour être entendue. « J’ai perdu la moitié de moi-même ce soir-là, celle qui souriait, qui était une grande optimiste, qui se projetait dans l’avenir, qui n’avait pas peur. Et je sais intimement qu’elle ne reviendra jamais. Après, on construira une nouvelle partie... Nous, les rescapés, nous avons cette sur-conscience que tout peut s’arrêter tout de suite, la croyance en la bonté des hommes a disparu. Mais on a gagné d’autres forces à la place. La force du collectif, je l’ai mise dans ce trou laissé vide par la moitié de moi que j’ai perdue au Bataclan ».
Réparer les vivants
C’est ainsi que Caroline Langlade s’est mobilisée, de jour comme de nuit, pour « réparer les vivants ». « Je suis devenue fleuriste, glisse-t-elle joliment. Pour, de la merde, du "terro", faire sortir des fleurs. Ça prend une vie entière, reconnaît-elle. Tous les jours. Ça s’allège petit à petit... Comme dans le cas d’autres traumatismes, il faut prendre soin des gens qui vivent des choses difficiles. Ce ne sont pas des faibles. Il faut les assister, mais pour leur permettre d’être un peu plus maîtres d’eux-même ».
Pour cela, il fallait des outils ; Life for Paris a contribué à les créer, à instaurer un statut réel pour les victimes, qui leur donne des droits. « Hollande a vraiment essayé de trouver ces outils. Il est l’une des personnes les plus humaines que j’ai pu rencontrer. Je suis contente que ce soit arrivé quand il était président, même si dans ce qu’il a essayé, tout n’était pas parfait ».
Et le livre dans tout ce fatras d’horreurs. « Une étape nécessaire, une belle opportunité offerte d’exessayer d’expliquer et de prendre le temps. Cela va raviver les choses, mais je suis contente en même temps d’avoir cet espace pour apporter ma petite pierre à l’édifice. Je parle enfin de moi, alors que je ne m’y suis jamais autorisée depuis 2 ans. ce livre, c’est un moyen qu’il me reste quelque chose ».
(*) Caroline Langlade a laissé la présidence de Life for Paris, en 2017.
Caroline Langlade
"De la merde, du terro, faire sortir des fleurs"
Elle a survécu à l'attentat du Bataclan. Pendant 2 ans, elle a présidé l'association de victimes Life for Paris. Caroline Langlade raconte et se dévoile dans un livre fort : Sortie(s) de secours (Robert laffon).
Toute la journée du 13 novembre 2015, Caroline Langlade a eu en poche son billet pour une belle fête ; en début de soirée, elle a retrouvé son compagnon au Bataclan, pour le concert des Eagles of Death Metal.
Après, plus rien n’a été comme avant dans la vie de cette trentenaire parisienne, jolie blonde pleine de vie et d’énergie. Sensible aux autres par atavisme familial, engagée jusque-là auprès des réfugiés de la place de la République, elle est devenue, à son corps défendant, l’une des fondatrices de Life for Paris, l’une des associations de victimes des attentats parisiens.
Deux ans d’engagement collectif (*), de bataille humaine et juridique. Deux ans depuis cette funeste soirée à tenter de dire l’inaudible, de révéler ce qui ne peut être vu. Deux ans à recevoir la douleur des autres au point, parfois, d’en négliger la sienne. « On est devenu une grande famille, sourit-elle, de 750 personnes... Il y a beaucoup de bienveillance entre nous et il y a aussi des jours où on s’engueule. En fait, je viens de passer deux jours dans une école de vie, ça fait un bien fou ».
A l’aune de ce qu’elle a vécu, ce 13 novembre 2015, ce bien fou est relatif. Pendant plus de 3 heures, elle est restée claquemurée dans une loge de 7 m2 avec 39 autres personnes, otages des terroristes qui font feu à quelques centimètres d’eux. Tous sortiront vivants, pas indemnes.
Le lendemain, j'avais la tête des terroristes, les yeux vides d'humanité
« Le lendemain, j’avais la tête qu’avaient les terroristes, les yeux vides d’humanité. La preuve la plus parlante que nous étions des victimes était inscrite en gros sur nos visages. Nous avions aussi besoin de nous toucher, c’était très doux, très naturel entre nous ; une façon de dire “130 personnes ne sont plus là, mais tous les autres, si” ».
De là sans doute, et de toute l’énergie qui les a entourés le soir-même de l’attentat - énergie anonyme, gratuite, bienveillante -, des valeurs humanistes portées par sa famille aussi, est né son engagement dans Life for Paris. Une bataille difficile, autant pour dire ce qui avait été vécu ce soir-là que pour être entendue. « J’ai perdu la moitié de moi-même ce soir-là, celle qui souriait, qui était une grande optimiste, qui se projetait dans l’avenir, qui n’avait pas peur. Et je sais intimement qu’elle ne reviendra jamais. Après, on construira une nouvelle partie... Nous, les rescapés, nous avons cette sur-conscience que tout peut s’arrêter tout de suite, la croyance en la bonté des hommes a disparu. Mais on a gagné d’autres forces à la place. La force du collectif, je l’ai mise dans ce trou laissé vide par la moitié de moi que j’ai perdue au Bataclan ».
Réparer les vivants
C’est ainsi que Caroline Langlade s’est mobilisée, de jour comme de nuit, pour « réparer les vivants ». « Je suis devenue fleuriste, glisse-t-elle joliment. Pour, de la merde, du "terro", faire sortir des fleurs. Ça prend une vie entière, reconnaît-elle. Tous les jours. Ça s’allège petit à petit... Comme dans le cas d’autres traumatismes, il faut prendre soin des gens qui vivent des choses difficiles. Ce ne sont pas des faibles. Il faut les assister, mais pour leur permettre d’être un peu plus maîtres d’eux-même ».
Pour cela, il fallait des outils ; Life for Paris a contribué à les créer, à instaurer un statut réel pour les victimes, qui leur donne des droits. « Hollande a vraiment essayé de trouver ces outils. Il est l’une des personnes les plus humaines que j’ai pu rencontrer. Je suis contente que ce soit arrivé quand il était président, même si dans ce qu’il a essayé, tout n’était pas parfait ».
Et le livre dans tout ce fatras d’horreurs. « Une étape nécessaire, une belle opportunité offerte d’exessayer d’expliquer et de prendre le temps. Cela va raviver les choses, mais je suis contente en même temps d’avoir cet espace pour apporter ma petite pierre à l’édifice. Je parle enfin de moi, alors que je ne m’y suis jamais autorisée depuis 2 ans. ce livre, c’est un moyen qu’il me reste quelque chose ».
(*) Caroline Langlade a laissé la présidence de Life for Paris, en 2017.
Re: Caroline Langlade Sortie(s) de secours (Robert laffon).
SORTIES DE SECOURS
Caroline LANGLADE
Préface de
François HOLLANDE
« Elle aurait pu garder son chagrin pour elle et chercher une sortie en solitaire. Elle a choisi un autre destin. Porter à la fois le souvenir des morts et la parole des vivants. Se battre, pour la dignité. » François Hollande.
Le 13 novembre 2015, au Bataclan, Caroline Langlade est l'une des quarante personnes qui vont se retrouver otages des terroristes dans une loge de sept mètres carrés pendant plus de trois heures d'une attente effroyable. Elle en sort vivante, mais « bien amochée », comme elle dit pudiquement. Un mois plus tard, avec d'autres rescapés, elle fonde l'association Life for Paris, qui va regrouper plus de sept cents victimes du 13 Novembre. Parce que « aider les autres, c'est s'aider soi-même ».
Et il y a tant à faire pour guérir les blessures visibles ou invisibles de cette nuit en enfer... Sur le parcours de prise en charge, la reconnaissance des droits, les devoirs de l'État envers les victimes d'hier et, potentiellement, celles de demain.
Comment réapprendre à vivre quand on a ainsi fait face à la mort ? Du sidérant huis clos pendant l'attaque au combat quotidien que mène cette jeune femme hors norme, depuis, voici un témoignage d'une rare intensité. Cash, rock et généreux, il est aussi une magnifi que histoire de solidarité. De celles, fragiles mais portées par un coeur énorme, qui redonnent foi en l'humanité.
BIOGRAPHIE
Jeune Parisienne d'une trentaine d'années, Caroline Langlade est passionnée par l'écriture depuis l'enfance. Après avoir passé les vingt premières années de sa vie à raconter des histoires en images, et ses débuts professionnels comme réalisatrice audiovisuelle, elle nous livre aujourd'hui son premier récit en mots.
Une façon pour elle de répondre aux maux laissés par l'expérience du 13 novembre 2015. Rescapée du Bataclan, cofondatrice puis présidente bénévole pendant près de deux ans de Life for Paris, qui regroupe plus de sept cents victimes du 13 Novembre, elle développe aujourd'hui un projet destiné à améliorer la gestion du stress post-traumatique.
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