Maisons de retraite, n’attendons pas le drame de trop
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Maisons de retraite, n’attendons pas le drame de trop
Éric Yapoudjian, directeur général de la Fondation de l’Armée du salut.
Il nous alerte sur la situation alarmante des Maisons de retraite
Une personne agée jouant au loto au Centre Montgre, établissement d’hébergement pour personnes ages dépendantes, à Lens, dans le nord de la France en décembre 2013. / Philippe Huguen/AFP
Au gré d’incidents et de rapports se dessine le portrait de maisons de retraite médicalisées (les Ehpad) où il ne ferait pas bon vieillir.
C’est dans ce même contexte qu’a été confiée cet été à la députée Monique Iborra une mission « flash » pour constater la situation des Ehpad en France. Responsable de nombreux établissements accueillant plus de 1 000 personnes âgées, la Fondation de l’Armée du salut ne pouvait que partager les constats de cette mission, tout en souhaitant apporter sa part de vérité au débat.
En 2015, ce sont plus de 700 000 personnes qui vivaient en Ehpad, et dont le tiers sont âgées de plus de 90 ans (1). Avec le temps et la progression du maintien à domicile, le profil des personnes accueillies a profondément changé. Aujourd’hui les personnes qui entrent en maison de retraite médicalisée ont en moyenne plus de 85 ans et sont souvent en fin de vie, du fait de pathologies multiples.
Ceci tend à uniquement transformer les Ehpad en unités de soin. Le problème est que cette évolution nécessite des prises en charge lourdes, sans que les moyens financiers et humains nécessaires n’aient été alloués par les financeurs publics.
Hélas les résidents des maisons de retraite ne sont plus en âge d’occuper les réseaux sociaux pour être au cœur de toutes les attentions ou de bloquer le pays pour se faire entendre.
La conséquence de ce manque de personnel, reconnue par de nombreux rapports, est la nécessité d’intensifier les cadences et de rationaliser à l’extrême chaque minute de la journée. En découle un épuisement des professionnels en proie aux risques psychosociaux. Les équipes doivent en effet tout faire, très vite, quelques fois à la place des résidents et au détriment de la relation humaine. La mission « flash » pointe elle-même un taux d’absentéisme de 10 % ; un absentéisme qui reflète le malaise des salariés autant qu’il l’entretient en désorganisant les établissements.
Pour une aide-soignante, faire quatorze toilettes de personnes âgées en une matinée représente une énorme pression et un stress considérable, avec parfois pour corollaire des conditions d’accompagnement des résidents qui laissent à désirer. Ceci n’est acceptable ni pour les résidents, ni pour leurs familles, ni pour les professionnels.
Il n’est néanmoins pas possible de s’élever contre les conditions actuelles d’accueil dans les Ehpad, sans augmenter le nombre de salariés de ces établissements et sans les valoriser. Cela sous-entend d’investir massivement pour couvrir l’évolution des coûts de nos structures et des moyens nécessaires : une récente étude de la Drees établit que les dépenses de prise en charge pourraient doubler d’ici à 2060 pour atteindre 2,78 points de PIB (2). L’objectif serait d’atteindre le taux d’encadrement d’un salarié par personne âgée accueillie, le renfort portant sur les équipes au contact des personnes âgées.
À cela s’ajoutent selon nous une nécessité de simplifier les financements des Ehpad, de renforcer les formations des différentes professions et la qualification de tous les personnels, sans distinction. Nos portes restent bien entendu ouvertes pour accueillir tous ceux qui voudront bien découvrir notre réalité et réfléchir avec nous à ce que serait l’Ehpad de demain, entre plateforme de service à disposition des personnes vivant à leur domicile et lieu de vie et de soin ouvert sur l’extérieur.
Aujourd’hui, nous nous devons d’être la voix de résidents trop âgés pour se faire entendre et de salariés souvent éreintés par leurs conditions de travail. Nous avons le devoir de répondre aux besoins de tous, sans les opposer, mais au contraire en montrant qu’ils souffrent d’un même mal : le refus de la France de se voir vieillir et d’apporter à ce vieillissement les réponses adéquates. N’attendons pas que des drames se produisent pour ouvrir les yeux.
JOURNAL LA CROIX 26.12.2017
Il nous alerte sur la situation alarmante des Maisons de retraite
Une personne agée jouant au loto au Centre Montgre, établissement d’hébergement pour personnes ages dépendantes, à Lens, dans le nord de la France en décembre 2013. / Philippe Huguen/AFP
Au gré d’incidents et de rapports se dessine le portrait de maisons de retraite médicalisées (les Ehpad) où il ne ferait pas bon vieillir.
C’est dans ce même contexte qu’a été confiée cet été à la députée Monique Iborra une mission « flash » pour constater la situation des Ehpad en France. Responsable de nombreux établissements accueillant plus de 1 000 personnes âgées, la Fondation de l’Armée du salut ne pouvait que partager les constats de cette mission, tout en souhaitant apporter sa part de vérité au débat.
En 2015, ce sont plus de 700 000 personnes qui vivaient en Ehpad, et dont le tiers sont âgées de plus de 90 ans (1). Avec le temps et la progression du maintien à domicile, le profil des personnes accueillies a profondément changé. Aujourd’hui les personnes qui entrent en maison de retraite médicalisée ont en moyenne plus de 85 ans et sont souvent en fin de vie, du fait de pathologies multiples.
Ceci tend à uniquement transformer les Ehpad en unités de soin. Le problème est que cette évolution nécessite des prises en charge lourdes, sans que les moyens financiers et humains nécessaires n’aient été alloués par les financeurs publics.
Hélas les résidents des maisons de retraite ne sont plus en âge d’occuper les réseaux sociaux pour être au cœur de toutes les attentions ou de bloquer le pays pour se faire entendre.
La conséquence de ce manque de personnel, reconnue par de nombreux rapports, est la nécessité d’intensifier les cadences et de rationaliser à l’extrême chaque minute de la journée. En découle un épuisement des professionnels en proie aux risques psychosociaux. Les équipes doivent en effet tout faire, très vite, quelques fois à la place des résidents et au détriment de la relation humaine. La mission « flash » pointe elle-même un taux d’absentéisme de 10 % ; un absentéisme qui reflète le malaise des salariés autant qu’il l’entretient en désorganisant les établissements.
Pour une aide-soignante, faire quatorze toilettes de personnes âgées en une matinée représente une énorme pression et un stress considérable, avec parfois pour corollaire des conditions d’accompagnement des résidents qui laissent à désirer. Ceci n’est acceptable ni pour les résidents, ni pour leurs familles, ni pour les professionnels.
Il n’est néanmoins pas possible de s’élever contre les conditions actuelles d’accueil dans les Ehpad, sans augmenter le nombre de salariés de ces établissements et sans les valoriser. Cela sous-entend d’investir massivement pour couvrir l’évolution des coûts de nos structures et des moyens nécessaires : une récente étude de la Drees établit que les dépenses de prise en charge pourraient doubler d’ici à 2060 pour atteindre 2,78 points de PIB (2). L’objectif serait d’atteindre le taux d’encadrement d’un salarié par personne âgée accueillie, le renfort portant sur les équipes au contact des personnes âgées.
À cela s’ajoutent selon nous une nécessité de simplifier les financements des Ehpad, de renforcer les formations des différentes professions et la qualification de tous les personnels, sans distinction. Nos portes restent bien entendu ouvertes pour accueillir tous ceux qui voudront bien découvrir notre réalité et réfléchir avec nous à ce que serait l’Ehpad de demain, entre plateforme de service à disposition des personnes vivant à leur domicile et lieu de vie et de soin ouvert sur l’extérieur.
Aujourd’hui, nous nous devons d’être la voix de résidents trop âgés pour se faire entendre et de salariés souvent éreintés par leurs conditions de travail. Nous avons le devoir de répondre aux besoins de tous, sans les opposer, mais au contraire en montrant qu’ils souffrent d’un même mal : le refus de la France de se voir vieillir et d’apporter à ce vieillissement les réponses adéquates. N’attendons pas que des drames se produisent pour ouvrir les yeux.
JOURNAL LA CROIX 26.12.2017
Re: Maisons de retraite, n’attendons pas le drame de trop
Une situation « intenable » dans les maisons de retraite
Dans une lettre à Emmanuel Macron, plusieurs organisations dénoncent le manque de moyens dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Des soignants en souffrance évoquent pour leur part un « travail à la chaîne » et un risque de « maltraitance institutionnelle ».
En ce moment, Emmanuel Macron reçoit un abondant courrier concernant les personnes âgées. De la part de ceux qui s’occupent d’elles au quotidien. Jeudi 19 octobre, le président de la République a ainsi été destinataire d’une lettre de l’Association des directeurs des maisons de retraite (AD-PA). Signée également par cinq centrales syndicales, cette lettre dénonce une situation « explosive et intenable ».
De manière plus discrète, deux soignantes ont aussi adressé plusieurs missives à l’Élysée ces dernières semaines pour évoquer une pétition en ligne qu’elles ont lancée en juin afin d’alerter sur les « conditions déplorables » d’accompagnement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
« Nous avons le sentiment de glisser vers de la maltraitance imposée par nos tutelles », écrivent dans cette pétition Gaëlle Schwab, psychologue, et Claudine Champion, cadre de santé. « L’Ehpad n’est pas un hôpital. C’est un lieu de vie qui est en train de disparaître, balayant en même temps toutes les convictions que nous pouvions avoir au sujet des personnes âgées », ajoutent les deux soignantes.
Un manque de personnel
Cet été, les médias ont largement couvert la longue grève – 117 jours au total – d’aides-soignantes de l’Ehpad privé des Opalines à Foucherans (Jura). Un conflit destiné à dénoncer le manque de moyens et réclamer une revalorisation salariale.
Ces derniers mois, d’autres maisons de retraite ont connu des tensions, notamment celle de Paimbœuf (Loire-Atlantique), où une partie du personnel a mené une grève d’une semaine. « Le matin, on compte cinq aides-soignantes pour effectuer 58 toilettes. Résultat : nos collègues font du travail à la chaîne », déplore Sandra Pinel, déléguée CGT à l’hôpital du Pays de Retz, dont dépend cette maison de retraite.
Son directeur, Thierry Fillaut, reconnaît qu’il lui faudrait davantage de personnel. « Le nombre de nos aides-soignantes est fixé par une convention tripartite avec l’État et le département, explique-t-il. Et nous ne pouvons pas le dépasser. Par ailleurs, nous rencontrons de vraies difficultés à recruter. Travailler auprès des personnes âgées est peu valorisé et les jeunes aides-soignantes préfèrent des services hospitaliers plus techniques, comme les urgences. »
Certes, cela fait des années que la situation est tendue dans les maisons de retraite. « Mais cela s’aggrave notamment à cause d’une réforme qui instaure une convergence des tarifs de la dépendance et va entraîner des réductions budgétaires », affirme Pascal Champvert, le président de l’AD-PA.
Des accidents du travail en hausse
Le secteur des personnes âgées, en établissement ou à domicile, se mobilise aussi pour garder ses emplois aidés. « Ils jouent un rôle clé dans les activités d’animation, de restauration ou d’accompagnement des personnes. Le gouvernement dit qu’il veut les remplacer par de vrais emplois. Mais il oublie que ces contrats ont servi pendant des années à compenser le sous-financement de notre secteur », poursuit-il.
Dans leur lettre au président de la République, syndicats et directeurs évoquent aussi les chiffres des accidents du travail chez les professionnels du grand âge. « Leur fréquence a augmenté de 45 % en dix ans, alors qu’elle est en baisse dans tous les autres secteurs », note Pascal Champvert, convaincu qu’une bonne partie de ces accidents est liée à un manque de moyens. « Une aide-soignante qui doit aller vite lors d’une toilette risque de ne pas adopter la bonne posture pour déplacer une personne âgée. Et se faire un tour de reins ou une dorsalgie », ajoute-t-il.
Des blessures physiques mais aussi morales. « Tous les jours, on se bat pour continuer à faire de belles choses pour les personnes que nous accompagnons, affirme Gaëlle Schwab. Mais le risque de maltraitance institutionnelle est réel, car les moyens diminuent, alors que le profil des résidents accueillis en Ehpad a changé. Désormais, ces derniers sont de plus en plus souvent atteints de troubles cognitifs ou psychiatriques. Et une personne très agitée, il faut du temps pour s’en occuper. C’est pour cela qu’on fait ce métier. Pas pour recourir à la contention ou distribuer des psychotropes à la chaîne. »
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Un taux d’absentéisme de 10 % dans les Ehpad
Des conditions de travail « difficiles ». Le taux d’absentéisme est en moyenne de 10 % dans les Ehpad, selon une « communication » parlementaire rendue publique en septembre par la députée (LRM) de Haute-Garonne Monique Iborra.
Les difficultés de recrutement. Selon ce document, en Occitanie, on déplore une chute de 30 % des candidatures à l’obtention du diplôme d’aide-soignant. « Ce manque de personnel entraîne des recrutements de “faisant-fonction” dont la qualification est insuffisante au regard des personnes accueillies. On observe des glissements de tâches préjudiciables à la qualité des soins, et sources d’inquiétudes pour les soignants, conduits à exercer des tâches pour lesquelles ils ne sont pas formés », écrit Monique Iborra.
Re: Maisons de retraite, n’attendons pas le drame de trop
EHPAD, maisons de retraite… La colère des aides-soignants
[MAGAZINE PÈLERIN] Partout en France, des soignants à bout de souffle se mobilisent à la fois pour dénoncer leurs conditions de travail et la dégradation du service aux personnes âgées. Un phénomène qui interpelle sur la prise en charge des aînés dans notre société.
Jeudi 27 juillet après-midi, au téléphone, Anne-Sophie Pelletier pleure de joie. « Après 117 jours de combat, nous avons finalement gagné ! » clame l’aide-soignante à l’Éhpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) des Opalines à Foucherans (Doubs) (1).
Le 3 avril, après des mois et des mois de frustrations et de culpabilité, une dizaine d’aides-soignants avaient décidé de se mettre en grève. « Je ne supportais plus de “mal traiter” mes patients. Avec mes collègues, nous ne nous reconnaissions plus dans notre métier. Chaque jour, l’un de nous commençait son travail en larmes », confie Anne-Sophie Pelletier.
Un observatoire du bien-être au sein de l’Ehpad
Le conflit social a fini par trouver un dénouement. Toutes les revendications des soignants n’ont pas été entendues. Il n’y aura pas de hausse de 100 euros du salaire mensuel, comme ils l’avaient demandé, et pas non plus de bonus pour le travail le dimanche.
Mais certains efforts ont été consentis : une prime de 450 euros assortie à trois semaines de congés payés exceptionnelles pour les grévistes, ainsi que la promesse d’embaucher deux aides-soignants supplémentaires et de remplacer systématiquement les absences. Surtout, les salariés ont obtenu la création d’un observatoire du bien-être au sein de leur établissement.
« Une douche toutes les six semaines »
L’ampleur de ce conflit – l’une des plus longues grèves actuellement en France – a permis de mettre l’accent sur les difficultés rencontrées dans les maisons de retraite. Partout, le même constat de manque se fait sentir : des équipes en sous-effectifs et épuisées, notamment à cause d’absences pour arrêt maladie non remplacées (burn-out, accidents du travail…), des salaires peu élevés et une déconsidération plus générale de la profession…
Autant de facteurs qui aboutissent à une dégradation des soins et à la souffrance des uns et des autres, car qualité de vie des résidents et qualité de travail des aidants vont de pair. Charline (2), aide-soignante, témoigne : « Dans mon Éhpad, nous douchons nos patients une fois toutes les six semaines à cause du manque du temps. Voilà la réalité du terrain. C’est terrible. Quand j’ai commencé ce métier, il y a 25 ans, c’était pour moi une vocation. Aujourd’hui, je suis en arrêt maladie et je n’ai plus aucune envie d’y retourner. »
Nicolas Lemour, aide-soignant aux Opalines, a quant à lui craqué un soir, alors qu’il était seul pour gérer vingt-deux couchers. « Entre la fatigue et la pression, j’avais tellement peur de mal faire les choses, de me tromper dans la médication… Cela a été mon déclic pour rejoindre la mobilisation. »
Manque de moyens et patients toujours plus dépendants
Ces six derniers mois, d’autres mouvements de grève se sont succédé dans les maisons de retraite. À Lyon (69), Romorantin (41), Carhaix (29), Domme (24), Bruz et Châteaugiron (35) ou encore, en région parisienne, à Châtenay-Malabry (92) et à Argenteuil (95) – 31 jours de grève en juin ! –, des soignants à bout ont élevé la voix contre leurs conditions de travail.
Comment en est-on arrivé là ? Pour Gilles Berrut, professeur de médecine gériatrique à l’université de Nantes et président du Gérontopole des Pays de la Loire, tout remonte à la réforme des Éhpad de 1999. « Une partie des budgets des établissements a été définie en fonction de la dépendance des résidents. Les Éhpad se sont mis à accepter plus de personnes dépendantes afin d’obtenir plus d’argent, sans que les aides-soignants aient été formés spécifiquement ou leur travail revalorisé, déplore-t-il. La prise en charge des patients est de plus en plus lourde, physiquement et psychologiquement, et les équipes ne sont pas suffisamment accompagnées. »
Un phénomène aussi lié au vieillissement de la population. « Les patients entrent plus tardivement dans les Éhpad, et sont donc souvent plus dépendants. Mécaniquement, la charge de travail augmente », analyse Vincent Chagué, médiateur lors du conflit des Opalines.
Une « prestation autonomie » financée par les droits de succession
Des problèmes qui risquent d’être aggravés par la nouvelle réforme de la tarification des Éhpad, entrée en vigueur en janvier dernier. « Celle-ci vise à égaliser le tarif dépendance versé par les départements aux établissements, c’est-à-dire qu’on supprime des postes dans certaines structures pour les redonner à d’autres. Cela aboutira à terme à une diminution de 200 millions d’euros de leur dotation, explique Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées. Sauf qu’aucun Éhpad n’est surdoté ! Les conditions de travail vont devenir encore plus difficiles dans certains établissements. »
Selon lui, il faudrait plutôt trouver de nouveaux leviers financiers afin de faciliter le quotidien des maisons de retraite. « Le Conseil économique, social et environnemental a déjà préconisé de faire appel à une “prestation autonomie”, financée par une taxe sur les droits de succession. il faut se lancer ! »
Le problème du vieillissement de la population
Le manque de moyens financiers ne représente toutefois qu’une partie du problème. « Ce n’est pas parce qu’il y aura davantage de personnel que cela fonctionnera mieux. Nous n’avons de toute façon pas assez de gens formés qui arrivent sur le marché du travail, souligne Vincent Chagué. Il faut faire avec les moyens du bord mais différemment, en manageant mieux les équipes. Cadres de santé, directeurs et coordinateurs doivent s’organiser autrement pour être plus présents sur le terrain, à proximité de leurs salariés. »
Un avis partagé par le gériatre Gilles Berrut. « Au-delà des problèmes de financements, ces mouvements brassent de nombreux sujets : le personnel, sa répartition, sa formation… En réalité, nous sommes arrivés au bout de la logique de l’Éhpad. Ce système n’est plus adapté aujourd’hui », assure-t-il.
De plus en plus de spécialistes appellent donc à un large débat national sur la prise en charge du vieillissement de la population. À l’image de Pascal Champvert, qui conclut : « Notre pays s’occupe mal des personnes âgées et des aidants. Ces grèves débouchent généralement sur une ou deux créations de poste, mais pas sur une réflexion globale. Espérons que le conflit des Opalines provoque cette fois-ci un déclic du côté des pouvoirs publics. Ils doivent comprendre que ce n’est pas seulement un problème local, mais bel et bien un enjeu au niveau national. »
Lauriane Clément
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