L'AFFAIRE THOMAS CROWN/The Thomas Crown Affair (1968), musique de MICHEL LEGRAND
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L'AFFAIRE THOMAS CROWN/The Thomas Crown Affair (1968), musique de MICHEL LEGRAND
L'AFFAIRE THOMAS CROWN/The Thomas Crown Affair (1968), musique de MICHEL LEGRAND
Le thème de la musique du film est caractéristique de l’œuvre de Michel Legrand, un musicien extraordinaire qui aura fortement et durablement marqué les cœurs et les âmes en obtenant l'Oscar pour sa composition, avant sa seconde récompense quelques années plus tard pour « Un été 42 ». Sa technique fondamentale repose sur un usage parfois immodéré de la marche harmonique (ou marche d'harmonie), une manière élégante qu'il maîtrise à la perfection afin de ne jamais laisser mourir la mélodie.
À l’origine le thème de « L'affaire Thomas Crown » était chanté en anglais mais les paroles françaises lui donneront une seconde vie en tant que chanson de variété : « Comme une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau… », des mots et des phrases éloignées du scénario reposant sur un cambriolage pas banal mais qui fusionnent parfaitement avec la musique : il s'agit en fait d'une histoire d'amour terriblement romantique et ça, Michel Legrand sait parfaitement les mettre en musique. Calme, plus agitée, marche harmonique ascendante en crescendo, point culminant, marche harmonique descendante en decrescendo, retour au calme, la musique du film possède les qualités de base d’une composition classique qui évoque d’une certaine manière la vie (de la naissance au décès), un roman (du prologue à l’épilogue) ou pourquoi pas l’acte sexuel avec tout les élans que cela implique...
Les deux acteurs principaux du film, très à l’aise dans leur rôle, n’en demandaient pas tant : Steve Mac Queen et Faye Dunaway s’embrasseront à l’écran jusqu’à s’en étouffer, une rencontre mise en image sur plusieurs fenêtres exposées simultanément, une technique innovante à l’époque mais qui n’a pas retenu bien longtemps l’attention des réalisateurs : loin de décupler l’intérêt de l’action, elle démultiplie son impact sur le spectateur qui ne dispose en effet que d’une paire d’yeux et d’un seul cerveau. De deux oreilles et d'un jugement honnête sur la définition de ce qu'est une grande musique de film aussi : Michel Legrand est bien « le monstre sacré » que l'on connaît.
Ajoutée le 2 avr. 2009
Une chanson incontournable, des paroles émouvantes, et la musique sublime de Michel Legrand...
J'y ai ajouté quelques images dans un slide show modeste mais fait avec cœur...
Je la dédie à celles que j'aime, celles qui se reconnaitront, pour les emmener dans le tourbillon des moulins de mon coeur...
Le thème de la musique du film est caractéristique de l’œuvre de Michel Legrand, un musicien extraordinaire qui aura fortement et durablement marqué les cœurs et les âmes en obtenant l'Oscar pour sa composition, avant sa seconde récompense quelques années plus tard pour « Un été 42 ». Sa technique fondamentale repose sur un usage parfois immodéré de la marche harmonique (ou marche d'harmonie), une manière élégante qu'il maîtrise à la perfection afin de ne jamais laisser mourir la mélodie.
À l’origine le thème de « L'affaire Thomas Crown » était chanté en anglais mais les paroles françaises lui donneront une seconde vie en tant que chanson de variété : « Comme une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau… », des mots et des phrases éloignées du scénario reposant sur un cambriolage pas banal mais qui fusionnent parfaitement avec la musique : il s'agit en fait d'une histoire d'amour terriblement romantique et ça, Michel Legrand sait parfaitement les mettre en musique. Calme, plus agitée, marche harmonique ascendante en crescendo, point culminant, marche harmonique descendante en decrescendo, retour au calme, la musique du film possède les qualités de base d’une composition classique qui évoque d’une certaine manière la vie (de la naissance au décès), un roman (du prologue à l’épilogue) ou pourquoi pas l’acte sexuel avec tout les élans que cela implique...
Les deux acteurs principaux du film, très à l’aise dans leur rôle, n’en demandaient pas tant : Steve Mac Queen et Faye Dunaway s’embrasseront à l’écran jusqu’à s’en étouffer, une rencontre mise en image sur plusieurs fenêtres exposées simultanément, une technique innovante à l’époque mais qui n’a pas retenu bien longtemps l’attention des réalisateurs : loin de décupler l’intérêt de l’action, elle démultiplie son impact sur le spectateur qui ne dispose en effet que d’une paire d’yeux et d’un seul cerveau. De deux oreilles et d'un jugement honnête sur la définition de ce qu'est une grande musique de film aussi : Michel Legrand est bien « le monstre sacré » que l'on connaît.
Ajoutée le 2 avr. 2009
Une chanson incontournable, des paroles émouvantes, et la musique sublime de Michel Legrand...
J'y ai ajouté quelques images dans un slide show modeste mais fait avec cœur...
Je la dédie à celles que j'aime, celles qui se reconnaitront, pour les emmener dans le tourbillon des moulins de mon coeur...
Re: L'AFFAIRE THOMAS CROWN/The Thomas Crown Affair (1968), musique de MICHEL LEGRAND
Michel LEGRAND, compositeur
Impossible d'évoquer la musique de film sans penser à lui. Impossible d’écouter une musique de film sans se souvenir d’une de ses mélodies. Impossible de parler orchestration sans se référer à ses arrangements colossaux. Son nom : Legrand, Michel Legrand. Dès l’âge de quatre ans, un film avec Tino Rossi en chef d'orchestre lui fait choisir sa voie. Il n’en démordra plus. C’est que bon sang ne saurait mentir : son père, Raymond Legrand, professionnel reconnu dans la musique instrumentale, va lui permet de faire ses premières armes dans le métier. Sa mère est la sœur de Jacques Hélian, qui fit lui-même partie de l'orchestre de Ray Ventura, un oncle célèbre dans le milieu de la musique de genre. De sérieuses études musicales à la clé, « le petit jeune qui promet » travaille comme un forcené ; vous savez, c’est ce genre d’investissement personnel que seuls les vrais passionnés romantiques peuvent connaître.
Ce n’est pas l’arrivisme qui le pousse en avant, c’est le rêve et l’espoir qui le projettent dans le futur. Puis vint le réalisateur François Reichenbach qui lui ouvra les voies du succès avec le documentaire « L’Amérique insolite » ; dès 1959 le Spoutnik Legrand sera lancé sur orbite et quelque part c’était sûrement écrit, La Nouvelle vague du cinéma français ne pourrait plus se concevoir sans lui.
Camarade, il ne le fut pas que sur le papier à musique ; les amitiés du compositeur avec les meilleurs réalisateurs mondiaux de films et la reconnaissance de son immense talent permettront de créer les occasions nécessaires vers l’explosion de ses énormes capacités artistiques. Tel « Une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau » (paroles françaises de la chanson « Les moulins de mon cœur » du film « L’affaire Thomas Crown »), Michel Legrand rebondit sur les commandes, plonge dans l’inspiration et ressort toujours la tête hors de l’eau.
Lassé par La nouvelle vague du cinéma français, il ne se noierait pas pour autant dans le déferlement de l’Océan Pacifique qui allait naturellement monter au galop tout en prenant le risque de le voir changer sa nature, ses convictions et sa personnalité. Michel Legrand est resté plus fort que le chant des sirènes hollywoodiennes, il est devenu un raz-de-marée qui submerge tout sur son passage et même les plus récalcitrants resteront marqués par son génie. C’est que personne n’y croyait, en France, au film « Les parapluies de Cherbourg » mais la ténacité des copains de l’époque (le grand Francis Lemarque faisait partie de la bande) et l'estime du public déboucheront sur d’autres amitiés, américaines celles-là :
Henry Mancini le prendra sous son aile protectrice. Recommandé à Norman Jewison, il écrira cette fameuse musique du film « L’affaire Thomas Crown », non pas en calquant plusieurs fragments mélodiques sur les images du montage mais en écrivant une heure trente de musique sur lesquels le montage sera réalisé. Ce film repose sur les compositions de Michel Legrand et non l'inverse ! Le frenchy débutant aux States obtiendra immédiatement son Oscar et le succès planétaire le propulsera vers de nombreuses autres sollicitations. Continuellement à la recherche de nouvelle idées et de défis à relever (comme la composition du film « Un été 42 » réalisée en quelques heures et qui demeure un vrai bijou pour les oreilles), ce voyageur des cinq continents, pianiste de jazz émérite, jouera avec les plus grands. C'est que Legrand et les grands sont unis pour toujours !
Mais seul sur scène pendant deux heures de temps avec un piano, le spectacle est déjà suffocant, étourdissant, jubilatoire. C’est un monstre de virtuosité et de facilité. En représentation, Michel Legrand est plus que déconcertant, il est insolent. Alors un parcours exceptionnel et une carrière brillantissime non achevée justifiaient amplement le CD « Le cinéma de Michel Legrand ».
C’est encore l'ami Stéphane Lerouge qui nous propose la saga mélodique et harmonique d’un homme entré de son vivant au Panthéon des meilleurs musiciens. Ceux qui ont l’âme pure d’un être sensible et le cœur d’un amoureux de la vie, des belles choses et du travail bien fait. En fait, c’est l’album d'un artiste complet. Ils sont si rares...
Parmi ses meilleures musiques, il faut retenir en priorité « Picasso summer » du film « Un été 42 » de Robert Mulligan en 1971. Assurément l'une des plus belles musiques de films jamais composée pour le cinéma avec une mélodie magnifique et son harmonisation d'une très grande originalité, c'est de toute beauté. Comme bon nombre des compositions de Michel Legrand, cette composition est constituée d'une marche harmonique (ou marche d'harmonie).
Un court fragment mélodique et harmonique répété plusieurs fois, en montant ou en descendant la gamme (l'exemple le plus flagrant est celui de la musique du film « Le renard » de Lalo Schifrin reprise comme thème fétiche des collants de la marque Dim.
De l'extrême sophistication à l'épurement il faut citer les cinq notes de trompette répétées en écho (mi do do si do) toutes les heures au moment des infos avec lesquelles on se réveille le matin si on écoute la station de radio RTL.
Quant au dessin animé « Oum le dauphin » et son thème mélodique joué au saxophone soprano (surnommé la carotte), ses thèmes sont inoubliables et déclament la marque de fabrique de cet artisan surdoué. Parfois lorsqu'il chante ou quand il démarre ses onomatopées, là, parfois, il nous fait un peu trop son Legrand mais comment pourrait-on lui reprocher, à Michel, lui qui ne connaît pas le sens du mot « petit » ?
Impossible d'évoquer la musique de film sans penser à lui. Impossible d’écouter une musique de film sans se souvenir d’une de ses mélodies. Impossible de parler orchestration sans se référer à ses arrangements colossaux. Son nom : Legrand, Michel Legrand. Dès l’âge de quatre ans, un film avec Tino Rossi en chef d'orchestre lui fait choisir sa voie. Il n’en démordra plus. C’est que bon sang ne saurait mentir : son père, Raymond Legrand, professionnel reconnu dans la musique instrumentale, va lui permet de faire ses premières armes dans le métier. Sa mère est la sœur de Jacques Hélian, qui fit lui-même partie de l'orchestre de Ray Ventura, un oncle célèbre dans le milieu de la musique de genre. De sérieuses études musicales à la clé, « le petit jeune qui promet » travaille comme un forcené ; vous savez, c’est ce genre d’investissement personnel que seuls les vrais passionnés romantiques peuvent connaître.
Ce n’est pas l’arrivisme qui le pousse en avant, c’est le rêve et l’espoir qui le projettent dans le futur. Puis vint le réalisateur François Reichenbach qui lui ouvra les voies du succès avec le documentaire « L’Amérique insolite » ; dès 1959 le Spoutnik Legrand sera lancé sur orbite et quelque part c’était sûrement écrit, La Nouvelle vague du cinéma français ne pourrait plus se concevoir sans lui.
Camarade, il ne le fut pas que sur le papier à musique ; les amitiés du compositeur avec les meilleurs réalisateurs mondiaux de films et la reconnaissance de son immense talent permettront de créer les occasions nécessaires vers l’explosion de ses énormes capacités artistiques. Tel « Une pierre que l’on jette dans l’eau vive d’un ruisseau et qui laisse derrière elle des milliers de ronds dans l’eau » (paroles françaises de la chanson « Les moulins de mon cœur » du film « L’affaire Thomas Crown »), Michel Legrand rebondit sur les commandes, plonge dans l’inspiration et ressort toujours la tête hors de l’eau.
Lassé par La nouvelle vague du cinéma français, il ne se noierait pas pour autant dans le déferlement de l’Océan Pacifique qui allait naturellement monter au galop tout en prenant le risque de le voir changer sa nature, ses convictions et sa personnalité. Michel Legrand est resté plus fort que le chant des sirènes hollywoodiennes, il est devenu un raz-de-marée qui submerge tout sur son passage et même les plus récalcitrants resteront marqués par son génie. C’est que personne n’y croyait, en France, au film « Les parapluies de Cherbourg » mais la ténacité des copains de l’époque (le grand Francis Lemarque faisait partie de la bande) et l'estime du public déboucheront sur d’autres amitiés, américaines celles-là :
Henry Mancini le prendra sous son aile protectrice. Recommandé à Norman Jewison, il écrira cette fameuse musique du film « L’affaire Thomas Crown », non pas en calquant plusieurs fragments mélodiques sur les images du montage mais en écrivant une heure trente de musique sur lesquels le montage sera réalisé. Ce film repose sur les compositions de Michel Legrand et non l'inverse ! Le frenchy débutant aux States obtiendra immédiatement son Oscar et le succès planétaire le propulsera vers de nombreuses autres sollicitations. Continuellement à la recherche de nouvelle idées et de défis à relever (comme la composition du film « Un été 42 » réalisée en quelques heures et qui demeure un vrai bijou pour les oreilles), ce voyageur des cinq continents, pianiste de jazz émérite, jouera avec les plus grands. C'est que Legrand et les grands sont unis pour toujours !
Mais seul sur scène pendant deux heures de temps avec un piano, le spectacle est déjà suffocant, étourdissant, jubilatoire. C’est un monstre de virtuosité et de facilité. En représentation, Michel Legrand est plus que déconcertant, il est insolent. Alors un parcours exceptionnel et une carrière brillantissime non achevée justifiaient amplement le CD « Le cinéma de Michel Legrand ».
C’est encore l'ami Stéphane Lerouge qui nous propose la saga mélodique et harmonique d’un homme entré de son vivant au Panthéon des meilleurs musiciens. Ceux qui ont l’âme pure d’un être sensible et le cœur d’un amoureux de la vie, des belles choses et du travail bien fait. En fait, c’est l’album d'un artiste complet. Ils sont si rares...
Parmi ses meilleures musiques, il faut retenir en priorité « Picasso summer » du film « Un été 42 » de Robert Mulligan en 1971. Assurément l'une des plus belles musiques de films jamais composée pour le cinéma avec une mélodie magnifique et son harmonisation d'une très grande originalité, c'est de toute beauté. Comme bon nombre des compositions de Michel Legrand, cette composition est constituée d'une marche harmonique (ou marche d'harmonie).
Un court fragment mélodique et harmonique répété plusieurs fois, en montant ou en descendant la gamme (l'exemple le plus flagrant est celui de la musique du film « Le renard » de Lalo Schifrin reprise comme thème fétiche des collants de la marque Dim.
De l'extrême sophistication à l'épurement il faut citer les cinq notes de trompette répétées en écho (mi do do si do) toutes les heures au moment des infos avec lesquelles on se réveille le matin si on écoute la station de radio RTL.
Quant au dessin animé « Oum le dauphin » et son thème mélodique joué au saxophone soprano (surnommé la carotte), ses thèmes sont inoubliables et déclament la marque de fabrique de cet artisan surdoué. Parfois lorsqu'il chante ou quand il démarre ses onomatopées, là, parfois, il nous fait un peu trop son Legrand mais comment pourrait-on lui reprocher, à Michel, lui qui ne connaît pas le sens du mot « petit » ?
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