Polémique autour d’un trésor médiéval au Mont Saint-Michel
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Polémique autour d’un trésor médiéval au Mont Saint-Michel
Par François BOSCHER 20.04.2018 ouest france
Ce livre du XIIe siècle devait être vendu aux enchères à Alençon (Orne). L’État interdit la vente, estimant que ce manuscrit a été volé à la Révolution. La justice tranchera.
À Alençon, l’étude Orne Enchères s’est taillé une belle renommée en matière de vente d’art sacré. Il y a deux ans, Patrice Biget a notamment vendu – à l’État – un reliquaire en émail du XIVe siècle pour 450 000 €. Le 5 mai, un autre trésor médiéval aurait dû susciter l’intérêt des collectionneurs du monde entier : un ensemble de manuscrits rédigés aux XIIe et XIIIe siècles au sein du scriptorium du Mont Saint-Michel. On y trouve notamment un traité de musique, un hommage au fondateur du Mont, un traité de géographie, un poème…
Trésor médiéval
Ce document présenté dans un état exceptionnel de conservation lui a été amené par son propriétaire, un collectionneur demeurant dans le Grand Ouest, qui souhaite rester anonyme. « Cela fait 150 ans qu’un manuscrit du Mont n’est pas passé en vente aux enchères, explique le commissaire-priseur. La plupart sont à la bibliothèque d’Avranches, c’est peut-être le dernier en mains privées… » Mis à prix 50 000 €, l’ensemble aurait pu atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.
Mais l’État vient de s’en mêler, en envoyant une lettre recommandée à l’étude d’Alençon pour interdire la vente. Le ministère de la Culture estime que le manuscrit fait partie des biens volés pendant la Révolution française, et qu’en l’espèce le collectionneur doit le restituer à l’État. Un décret révolutionnaire stipule en effet que les biens du clergé antérieurs à 1789 appartiennent à l’État.
Objets religieux revendiqués par l’État
Le manuscrit concerné « figure dans un catalogue dressé en 1795, conservé à la bibliothèque patrimoniale d’Avranches », souligne le ministère de la Culture. Pas si simple, estime Patrice Biget : « Les manuscrits du Mont répertoriés en 1795 ont été tamponnés, pas le nôtre ! »
Le site internet de référence La Tribune de l’Art craint que l’attitude de l’État fragilise le marché de l’art. Car tous les objets religieux antérieurs à la Révolution sont susceptibles d’être revendiqués par l’État. « À terme, cela encourage la dissimulation des découvertes et les exportations frauduleuses ».
La justice se chargera de trancher l’affaire car le commissaire-priseur et le vendeur ont mandaté un avocat spécialisé pour contester la demande de l’État. « Je m’occupe d’une affaire similaire qui a débuté en 2006 et toujours pas réglée », soupire Me Corinne Hershkovitch.
Ce livre du XIIe siècle devait être vendu aux enchères à Alençon (Orne). L’État interdit la vente, estimant que ce manuscrit a été volé à la Révolution. La justice tranchera.
À Alençon, l’étude Orne Enchères s’est taillé une belle renommée en matière de vente d’art sacré. Il y a deux ans, Patrice Biget a notamment vendu – à l’État – un reliquaire en émail du XIVe siècle pour 450 000 €. Le 5 mai, un autre trésor médiéval aurait dû susciter l’intérêt des collectionneurs du monde entier : un ensemble de manuscrits rédigés aux XIIe et XIIIe siècles au sein du scriptorium du Mont Saint-Michel. On y trouve notamment un traité de musique, un hommage au fondateur du Mont, un traité de géographie, un poème…
Trésor médiéval
Ce document présenté dans un état exceptionnel de conservation lui a été amené par son propriétaire, un collectionneur demeurant dans le Grand Ouest, qui souhaite rester anonyme. « Cela fait 150 ans qu’un manuscrit du Mont n’est pas passé en vente aux enchères, explique le commissaire-priseur. La plupart sont à la bibliothèque d’Avranches, c’est peut-être le dernier en mains privées… » Mis à prix 50 000 €, l’ensemble aurait pu atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros.
Mais l’État vient de s’en mêler, en envoyant une lettre recommandée à l’étude d’Alençon pour interdire la vente. Le ministère de la Culture estime que le manuscrit fait partie des biens volés pendant la Révolution française, et qu’en l’espèce le collectionneur doit le restituer à l’État. Un décret révolutionnaire stipule en effet que les biens du clergé antérieurs à 1789 appartiennent à l’État.
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