Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau
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Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau
Ne pas affirmer qu’on ne fera jamais une chose
Ce proverbe fait allusion à l’aventure, consignée dans un fabliau du Moyen Age, d’un ivrogne qui avait juré qu’il ne boirait jamais d’eau et qui se noya dans le bassin d’une fontaine. On le cite comme un conseil donné à quiconque ne veut participer à aucune des pratiques usitées dans les affaires et ne jamais s’adresser à des gens qui lui sont antipathiques. On cherche à lui faire comprendre qu’il peut dans l’avenir avoir besoin de revenir aux choses ou aux personnes dont il avait résolu de se tenir éloigné.
En voici la traduction : Il fuyait l’eau comme le poison et le sang de la vipère, autant qu’il est possible de les fuir. Cependant il y laissa la vie et sa plus grande douleur fut de sentir qu’il mourait dans l’eau.
La moralité à tirer de ce proverbe peut se résumer ainsi : Qu’on ne peut affirmer que toute la vie on gardera les mêmes opinions et les mêmes pensées ; que, par conséquent, on ne peut se tracer trop à l’avance une ligne de conduite de laquelle on s’engagerait à ne pas s’écarter. Les incidents imprévus de l’existence, la nécessité des circonstances nous contraignent souvent à faire des choses qu’on avait, dans d’autres temps, rejetées bien loin de sa pensée.
A l’appui de l’emploi de cette expression, on cite également une anecdote se déroulant sous le règne de François Ier : il parut à la cour un charlatan italien qui se faisait annoncer sous le nom pompeux del signor Fontani, possesseur d’une eau merveilleuse pour la guérison de toutes les maladies qui affligent l’humanité. Un vieux courtisan, qui jamais n’avait eu la moindre infirmité, se moquait de ceux qui avaient recours à ce remède, et disait à qui voulait l’entendre : Cettui qui oncques n’a cogneu la maladie, peut bien dire que oncques ne boira de l’eau del signor Fontani.
Peu de temps après il tomba malade, et, soit faiblesse , soit condescendance pour sa famille, se laissa soigner par le médecin ; en sorte que celui-ci, reconnaissant l’homme qui avait tourné sa science en ridicule, commença par lui administrer un grand verre de sa liqueur, et lui aurait fait, dans sa langue, un reproche traduit par la suite de cette manière : On ne doit jamais dire, Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.
Ce proverbe fait allusion à l’aventure, consignée dans un fabliau du Moyen Age, d’un ivrogne qui avait juré qu’il ne boirait jamais d’eau et qui se noya dans le bassin d’une fontaine. On le cite comme un conseil donné à quiconque ne veut participer à aucune des pratiques usitées dans les affaires et ne jamais s’adresser à des gens qui lui sont antipathiques. On cherche à lui faire comprendre qu’il peut dans l’avenir avoir besoin de revenir aux choses ou aux personnes dont il avait résolu de se tenir éloigné.
L’Arioste, célèbre poète italien du XVe siècle, raconte ainsi le cas de l’ivrogne :
Comme veleno e sangue yiperino,
L’acqua fuggia, quanto fuggir si puote.
Or quivi muore, e quel che piu l’annoia
El sentir, che nell’acqua sine muoia.
Comme veleno e sangue yiperino,
L’acqua fuggia, quanto fuggir si puote.
Or quivi muore, e quel che piu l’annoia
El sentir, che nell’acqua sine muoia.
En voici la traduction : Il fuyait l’eau comme le poison et le sang de la vipère, autant qu’il est possible de les fuir. Cependant il y laissa la vie et sa plus grande douleur fut de sentir qu’il mourait dans l’eau.
La moralité à tirer de ce proverbe peut se résumer ainsi : Qu’on ne peut affirmer que toute la vie on gardera les mêmes opinions et les mêmes pensées ; que, par conséquent, on ne peut se tracer trop à l’avance une ligne de conduite de laquelle on s’engagerait à ne pas s’écarter. Les incidents imprévus de l’existence, la nécessité des circonstances nous contraignent souvent à faire des choses qu’on avait, dans d’autres temps, rejetées bien loin de sa pensée.
A l’appui de l’emploi de cette expression, on cite également une anecdote se déroulant sous le règne de François Ier : il parut à la cour un charlatan italien qui se faisait annoncer sous le nom pompeux del signor Fontani, possesseur d’une eau merveilleuse pour la guérison de toutes les maladies qui affligent l’humanité. Un vieux courtisan, qui jamais n’avait eu la moindre infirmité, se moquait de ceux qui avaient recours à ce remède, et disait à qui voulait l’entendre : Cettui qui oncques n’a cogneu la maladie, peut bien dire que oncques ne boira de l’eau del signor Fontani.
Peu de temps après il tomba malade, et, soit faiblesse , soit condescendance pour sa famille, se laissa soigner par le médecin ; en sorte que celui-ci, reconnaissant l’homme qui avait tourné sa science en ridicule, commença par lui administrer un grand verre de sa liqueur, et lui aurait fait, dans sa langue, un reproche traduit par la suite de cette manière : On ne doit jamais dire, Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.
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