Les dix slogans qui ont fait Mai-68 et qui sont restés
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Les dix slogans qui ont fait Mai-68 et qui sont restés
Par Ronan PLANCHON ouest france
La période de manifestations étudiantes et de grèves générales en mai 1968 a inspiré une multitude de slogans et d’affiches. Jusqu’au 20 mai, les Beaux-arts de Paris proposent d’ailleurs Affiches en lutte, une exposition des images qui ont fleuri sur les murs de Paris.
Il y a cinquante ans, les étudiants descendaient dans la rue, les ouvriers se mettaient en grève et la France se retrouvait totalement paralysée. À l’époque, le bouillonnement créatif de Mai-68 s’est exprimé par un florilège de slogans et d’affiches révolutionnaires qui sont, encore aujourd’hui, dans les mémoires de tous.
Graffiti dans la ville de Menton (Côte d’Azur). (Photo : Wikimédia)
Slogan libertaire par excellence, « Il est interdit d’interdire » est devenu la phrase emblématique de Mai-68. La légende dit que la formule a été lancée sur le ton de la dérision par l’humoriste Jean Yanne au micro de RTL, avant d’être ensuite reprise sur les murs de la Sorbonne, puis déclinée en affiches.
Cependant, aucun enregistrement de la sortie en direct de Jean Yanne n’est disponible. Par la suite, la phrase a été détournée en publicité commerciale.
« Sois jeune et tais-toi »
Affiche placardée lors du mouvement étudiant. (Photo : archives AFP)
Cette affiche montrant De Gaulle muselant la bouche d’un jeune homme a été produite par les étudiants des Beaux-arts à Paris. Elle est le symbole de la contestation au général, alors accusé de ne pas écouter les revendications de sa jeunesse et de la censurer. « Sois jeune et tais-toi » illustre aussi plus largement la lutte contre l’autorité.
Des années plus tard, cette phrase refait surface lors de la mobilisation étudiante contre la réforme de l’accès à l’université.
« CRS = SS »
Dans un pays encore marqué par la guerre, le slogan « CRS SS » avait choqué. (Photo : archives AFP)
C’est l’histoire d’un slogan de Mai-68… qui date de 1948. En effet, « CRS SS » qui refleurit régulièrement lors de diverses manifestations a été utilisé pour la première fois par la journaliste Simone Téry dans l’édition du 5 novembre 1948 de L’Humanité. L’article traite la grève des mineurs qui a démarré un mois plus tôt et qui avait été vivement réprimée par les forces de l’ordre.
« Sous les pavés, la plage »
Le slogan « Sous les pavés, la plage » a été imaginé par des publicitaires. (Photo : capture d’écran Youtube)
Cette expression, née au moment des premières barricades, fait référence aux pavés lancés sur les CRS lors des mouvements de contestation. Elle a été inventée par Bernard Cousin, à l’époque étudiant en médecine qui travaillait en parallèle dans une agence de publicité.
Dans son livre, « Pourquoi j’ai écrit "Sous les pavés la plage" » l’ex-manifestant explique que lui et ses amis, qui réfléchissent à un slogan percutant, pensent d’abord à écrire « Il y a de l’herbe sous les pavés » avant de remplacer l’herbe en plage. Les publicitaires en herbe taguent ensuite le slogan sur tous les murs de Paris.
Quel sens donner à sa vie ? C’est à cette question philosophique que les acteurs de Mai-68 répondent par cette formule, symbole de la contestation du capitalisme, elle est régulièrement réutilisée pour rappeler que l’argent n’est pas une finalité.
« La chienlit c’est lui »
De Gaulle n’a pas été épargné pendant cette période. « Chienlit », qui signifie désordre, pagaille, anarchie, est une allocution du Président lui-même.
Selon le Premier ministre de l’époque Georges Pompidou, Charles de Gaulle aurait démarré une réunion ministérielle par la formule : « La réforme oui, la chienlit non ! » De quoi donner du grain à moudre aux soixante-huitards qui placardent sur tous les murs cette affiche devenue célèbre où l’on voit De Gaulle, reconnaissable à son képi, qui lève les bras et arbore le « V » de la victoire.
« Cache-toi objet »
Au-delà du capitalisme, « Cache-toi objet » dénonce plus spécifiquement la société de consommation et de l’american way of life. Ce slogan a aussi inspiré « objet cache-toi, l’une des œuvres les plus célèbres de l’artiste contemporain Mario Merz, qui représente un igloo.
« Soyez réalistes, demandez l’impossible »
Cette formule, recopiée sur les murs de la faculté de Censier, serait née d’une discussion à l’usine Renault. Un syndicaliste aurait dit « : « Il faut être réaliste, il ne faut pas demander l’impossible. »
Difficile d’affirmer si cette phrase a vraiment été prononcée à cette occasion, mais une chose est sûre : elle reste l’une des plus célèbres de Mai-68. « Voilà le plus beau slogan de Mai-68. […] Il peut être répété à n’importe quel moment. Il n’a pas une ride », écrivait l’écrivain Philippe Sollers en 1998.
« Cours camarade, le vieux monde est derrière toi »
Le slogan le plus oublié de Mai-68 est pourtant l’un de ceux qui traduisent le mieux ce mouvement. Il traduit cette volonté de « progressisme » et de volonté des jeunes d’aller de l’avant et une critique de ceux qui se complaisaient dans la nostalgie de temps révolus.
Léo Ferré. (Photo : archives AFP)
Rendu célèbre par la chanson de Léo Ferré, Ni dieu ni maître, est à l’origine du révolutionnaire socialiste Auguste Blanqui. Devenue au fil du temps l’une des devises du mouvement anarchiste, cette phrase est une critique virulente de toute forme d’autorité.
La période de manifestations étudiantes et de grèves générales en mai 1968 a inspiré une multitude de slogans et d’affiches. Jusqu’au 20 mai, les Beaux-arts de Paris proposent d’ailleurs Affiches en lutte, une exposition des images qui ont fleuri sur les murs de Paris.
Il y a cinquante ans, les étudiants descendaient dans la rue, les ouvriers se mettaient en grève et la France se retrouvait totalement paralysée. À l’époque, le bouillonnement créatif de Mai-68 s’est exprimé par un florilège de slogans et d’affiches révolutionnaires qui sont, encore aujourd’hui, dans les mémoires de tous.
« Il est interdit d’interdire »
Graffiti dans la ville de Menton (Côte d’Azur). (Photo : Wikimédia)
Slogan libertaire par excellence, « Il est interdit d’interdire » est devenu la phrase emblématique de Mai-68. La légende dit que la formule a été lancée sur le ton de la dérision par l’humoriste Jean Yanne au micro de RTL, avant d’être ensuite reprise sur les murs de la Sorbonne, puis déclinée en affiches.
Cependant, aucun enregistrement de la sortie en direct de Jean Yanne n’est disponible. Par la suite, la phrase a été détournée en publicité commerciale.
« Sois jeune et tais-toi »
Affiche placardée lors du mouvement étudiant. (Photo : archives AFP)
Cette affiche montrant De Gaulle muselant la bouche d’un jeune homme a été produite par les étudiants des Beaux-arts à Paris. Elle est le symbole de la contestation au général, alors accusé de ne pas écouter les revendications de sa jeunesse et de la censurer. « Sois jeune et tais-toi » illustre aussi plus largement la lutte contre l’autorité.
Des années plus tard, cette phrase refait surface lors de la mobilisation étudiante contre la réforme de l’accès à l’université.
« CRS = SS »
Dans un pays encore marqué par la guerre, le slogan « CRS SS » avait choqué. (Photo : archives AFP)
C’est l’histoire d’un slogan de Mai-68… qui date de 1948. En effet, « CRS SS » qui refleurit régulièrement lors de diverses manifestations a été utilisé pour la première fois par la journaliste Simone Téry dans l’édition du 5 novembre 1948 de L’Humanité. L’article traite la grève des mineurs qui a démarré un mois plus tôt et qui avait été vivement réprimée par les forces de l’ordre.
« Sous les pavés, la plage »
Le slogan « Sous les pavés, la plage » a été imaginé par des publicitaires. (Photo : capture d’écran Youtube)
Cette expression, née au moment des premières barricades, fait référence aux pavés lancés sur les CRS lors des mouvements de contestation. Elle a été inventée par Bernard Cousin, à l’époque étudiant en médecine qui travaillait en parallèle dans une agence de publicité.
Dans son livre, « Pourquoi j’ai écrit "Sous les pavés la plage" » l’ex-manifestant explique que lui et ses amis, qui réfléchissent à un slogan percutant, pensent d’abord à écrire « Il y a de l’herbe sous les pavés » avant de remplacer l’herbe en plage. Les publicitaires en herbe taguent ensuite le slogan sur tous les murs de Paris.
« Je ne veux pas perdre ma vie à la gagner »
Quel sens donner à sa vie ? C’est à cette question philosophique que les acteurs de Mai-68 répondent par cette formule, symbole de la contestation du capitalisme, elle est régulièrement réutilisée pour rappeler que l’argent n’est pas une finalité.
« La chienlit c’est lui »
De Gaulle n’a pas été épargné pendant cette période. « Chienlit », qui signifie désordre, pagaille, anarchie, est une allocution du Président lui-même.
Selon le Premier ministre de l’époque Georges Pompidou, Charles de Gaulle aurait démarré une réunion ministérielle par la formule : « La réforme oui, la chienlit non ! » De quoi donner du grain à moudre aux soixante-huitards qui placardent sur tous les murs cette affiche devenue célèbre où l’on voit De Gaulle, reconnaissable à son képi, qui lève les bras et arbore le « V » de la victoire.
« Cache-toi objet »
Au-delà du capitalisme, « Cache-toi objet » dénonce plus spécifiquement la société de consommation et de l’american way of life. Ce slogan a aussi inspiré « objet cache-toi, l’une des œuvres les plus célèbres de l’artiste contemporain Mario Merz, qui représente un igloo.
« Soyez réalistes, demandez l’impossible »
Cette formule, recopiée sur les murs de la faculté de Censier, serait née d’une discussion à l’usine Renault. Un syndicaliste aurait dit « : « Il faut être réaliste, il ne faut pas demander l’impossible. »
Difficile d’affirmer si cette phrase a vraiment été prononcée à cette occasion, mais une chose est sûre : elle reste l’une des plus célèbres de Mai-68. « Voilà le plus beau slogan de Mai-68. […] Il peut être répété à n’importe quel moment. Il n’a pas une ride », écrivait l’écrivain Philippe Sollers en 1998.
« Cours camarade, le vieux monde est derrière toi »
Le slogan le plus oublié de Mai-68 est pourtant l’un de ceux qui traduisent le mieux ce mouvement. Il traduit cette volonté de « progressisme » et de volonté des jeunes d’aller de l’avant et une critique de ceux qui se complaisaient dans la nostalgie de temps révolus.
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Léo Ferré. (Photo : archives AFP)
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