Marcel Le Nohaic. Le sculpteur sort du bois
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Marcel Le Nohaic. Le sculpteur sort du bois
Marcel Le Nohaic. Le sculpteur sort du bois
Là où Marcel voit un simple passe-temps, beaucoup verraient de l'art. D'un bout de bois vert, le Callacois âgé de 89 ans sort des personnages et miniatures d'une impressionnante précision. De la veine d'artiste. Rencontre. La veille, en appelant Marcel Le Nohaic pour demander à le rencontrer pour parler de sa passion, le Callacois s'était d'abord étonné. « Pourquoi tu veux faire un article dans le journal ? Y'a pas grand-chose à dire... » Force est de constater, en ce mardi après-midi - « Pas possib'le mercredi, je vais au club ! » - que le talent du gars de Kerroux Vian vaut tout de même le détour.
Des miniatures en bois de hêtre
Passée la porte d'entrée, près de laquelle les boutoù coat attendent leur prochaine virée au jardin, les oeuvres de Marcel tiennent une bonne place dans le salon. Des sculptures et maquettes en bois réalisées depuis des décennies par le presque nonagénaire. « Regarde le moulin, même pas besoin d'eau pour faire tourner la roue », explique-t-il en actionnant le mécanisme de cette miniature ressemblant à une maison de poupées, avec ses lumières et son mobilier intégré. Inutile de lui demander combien de temps cela lui a pris, le retraité ne compte plus les heures passées à tailler, sculpter ou vernir ces bouts de bois. Sous ses doigts, le hêtre vert se transforme et prend vie, tels ces joueurs de carte - « qui ne trichent pas » - attablés au club des beloteurs. « À l'époque, ma femme leur avait même donné des noms », sourit Marcel en rajustant sa casquette.
« Le secret, c'est d'avoir un bon couteau »
« J'ai commencé à sculpter le bois à 12-13 ans, pendant la guerre, explique Marcel. À l'époque, tout le monde avait un canif dans la poche. Je taillais des pipes pendant que je gardais les vaches. » Depuis, l'ancien chauffeur livreur n'a jamais vraiment arrêté de travailler le bois. « Le secret, c'est d'avoir un bon outil », glisse-t-il en passant le doigt sur la lame d'un de ses couteaux de sculpteur. Son inspiration, le retraité ne va pas la chercher très loin.
Jouant avec les veines du bois, il recrée des scènes de la vie quotidienne : les travaux des champs, son camion de livraison de fioul, avec lequel il effectuait ses tournées, une calèche croisée lors de vacances dans l'Aveyron, ou encore un intérieur de maison bretonne, plus vrai que nature. « Regarde, il y a même de la vaisselle dans le bahut et le balancier de l'horloge, réalisé avec un morceau de cuir, bouge lui aussi. » Une reconstitution impressionnante de précision pour un artiste qui reste modeste.
« Ça passe le temps »
« Si je fais ça, c'est surtout pour passer le temps. Ça m'occupe », ajoute-t-il devant son Télégramme, ouvert sur la table de la cuisine, à la page des sudokus. « Là ça va, c'est niveau moyen, je vais en venir à bout. Mais j'ai dû me tromper quelque part entre les 8 et les 9 », sourit-il en raturant son journal. « Ce n'est pas grave, j'ai tout mon temps ! J'finirai ça tout à l'heure, en revenant du pain à La Chapelle-Neuve », ajoute-t-il avant de rejoindre son atelier. « T'as de la chance, j'ai balayé ce matin », précise Marcel entre deux machines outils débordant de sciure. « Celle-là, je me la suis offerte d'occas'pour mes 80 ans et le tour, là-bas, je l'ai bricolé avec un vieux moteur de 2CV. »
Des deudeuches « made by » Marcel
Des deudeuches qu'il n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de reproduire en miniature, sur l'insistance de ses petits-enfants. « Ils m'en avaient ramené un petit modèle en me disant " Vas-y pépé, fais-nous des 2CV ! ". Du coup, j'en ai fait toute une série », explique le fier papy, qui offre l'essentiel de sa production aux membres de sa famille et à quelques « très bons copains ». Pas question d'en faire commerce. La sculpture du bois est et restera une passion. Passion tout de même dévoilée au public l'année passée, quand il a exposé quelques-unes de ses oeuvres lors d'une exposition de Callac Culture. « Une ancienne voisine m'avait alors dit qu'elle n'en revenait pas d'avoir si longtemps côtoyé un artiste, sans le savoir. » Pas de doute, Marcel est un artiste !
http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/guingamp/marcel-le-nohaic-le-sculpteur-sort-du-bois-08-05-2018-11951849.php
Là où Marcel voit un simple passe-temps, beaucoup verraient de l'art. D'un bout de bois vert, le Callacois âgé de 89 ans sort des personnages et miniatures d'une impressionnante précision. De la veine d'artiste. Rencontre. La veille, en appelant Marcel Le Nohaic pour demander à le rencontrer pour parler de sa passion, le Callacois s'était d'abord étonné. « Pourquoi tu veux faire un article dans le journal ? Y'a pas grand-chose à dire... » Force est de constater, en ce mardi après-midi - « Pas possib'le mercredi, je vais au club ! » - que le talent du gars de Kerroux Vian vaut tout de même le détour.
Des miniatures en bois de hêtre
Passée la porte d'entrée, près de laquelle les boutoù coat attendent leur prochaine virée au jardin, les oeuvres de Marcel tiennent une bonne place dans le salon. Des sculptures et maquettes en bois réalisées depuis des décennies par le presque nonagénaire. « Regarde le moulin, même pas besoin d'eau pour faire tourner la roue », explique-t-il en actionnant le mécanisme de cette miniature ressemblant à une maison de poupées, avec ses lumières et son mobilier intégré. Inutile de lui demander combien de temps cela lui a pris, le retraité ne compte plus les heures passées à tailler, sculpter ou vernir ces bouts de bois. Sous ses doigts, le hêtre vert se transforme et prend vie, tels ces joueurs de carte - « qui ne trichent pas » - attablés au club des beloteurs. « À l'époque, ma femme leur avait même donné des noms », sourit Marcel en rajustant sa casquette.
« Le secret, c'est d'avoir un bon couteau »
« J'ai commencé à sculpter le bois à 12-13 ans, pendant la guerre, explique Marcel. À l'époque, tout le monde avait un canif dans la poche. Je taillais des pipes pendant que je gardais les vaches. » Depuis, l'ancien chauffeur livreur n'a jamais vraiment arrêté de travailler le bois. « Le secret, c'est d'avoir un bon outil », glisse-t-il en passant le doigt sur la lame d'un de ses couteaux de sculpteur. Son inspiration, le retraité ne va pas la chercher très loin.
Jouant avec les veines du bois, il recrée des scènes de la vie quotidienne : les travaux des champs, son camion de livraison de fioul, avec lequel il effectuait ses tournées, une calèche croisée lors de vacances dans l'Aveyron, ou encore un intérieur de maison bretonne, plus vrai que nature. « Regarde, il y a même de la vaisselle dans le bahut et le balancier de l'horloge, réalisé avec un morceau de cuir, bouge lui aussi. » Une reconstitution impressionnante de précision pour un artiste qui reste modeste.
« Ça passe le temps »
« Si je fais ça, c'est surtout pour passer le temps. Ça m'occupe », ajoute-t-il devant son Télégramme, ouvert sur la table de la cuisine, à la page des sudokus. « Là ça va, c'est niveau moyen, je vais en venir à bout. Mais j'ai dû me tromper quelque part entre les 8 et les 9 », sourit-il en raturant son journal. « Ce n'est pas grave, j'ai tout mon temps ! J'finirai ça tout à l'heure, en revenant du pain à La Chapelle-Neuve », ajoute-t-il avant de rejoindre son atelier. « T'as de la chance, j'ai balayé ce matin », précise Marcel entre deux machines outils débordant de sciure. « Celle-là, je me la suis offerte d'occas'pour mes 80 ans et le tour, là-bas, je l'ai bricolé avec un vieux moteur de 2CV. »
Des deudeuches « made by » Marcel
Des deudeuches qu'il n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de reproduire en miniature, sur l'insistance de ses petits-enfants. « Ils m'en avaient ramené un petit modèle en me disant " Vas-y pépé, fais-nous des 2CV ! ". Du coup, j'en ai fait toute une série », explique le fier papy, qui offre l'essentiel de sa production aux membres de sa famille et à quelques « très bons copains ». Pas question d'en faire commerce. La sculpture du bois est et restera une passion. Passion tout de même dévoilée au public l'année passée, quand il a exposé quelques-unes de ses oeuvres lors d'une exposition de Callac Culture. « Une ancienne voisine m'avait alors dit qu'elle n'en revenait pas d'avoir si longtemps côtoyé un artiste, sans le savoir. » Pas de doute, Marcel est un artiste !
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