Pourquoi il y a de moins en moins d’oiseaux en Bretagne
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Pourquoi il y a de moins en moins d’oiseaux en Bretagne
Par Serge POIROT vendredi 11 mai 2018
Mésanges, alouettes, hirondelles… La Bretagne n’est pas épargnée par le déclin accéléré des oiseaux communs. En cause : l’urbanisation, la pollution et la disparition de leurs habitats.
Un quart d’oiseaux en moins
En Bretagne, le nombre des oiseaux communs – ceux qu’on voit dans les jardins, les villes, les champs, les forêts – a diminué de 23 % en 15 ans. Ce déclin, qui touche toute la France et les pays européens, s’élève en moyenne, en Bretagne, à 18 % en zones agricoles, 34 % en milieu urbain et 32 % en forêt. Certaines espèces se sont presque ou totalement éteintes.
Un comptage bénévole et scientifique
Ce bilan préoccupant est issu du programme Stoc (Suivi temporel des oiseaux communs) mené dans toute la France, depuis 1989, à l’initiative du Muséum national d’histoire naturelle. Chaque année, au printemps, au moment où les oiseaux se fixent sur un territoire pour nicher, des centaines de bénévoles vont les compter, sur les mêmes parcelles, et avec la même méthode. Des scientifiques analysent ensuite les données collectées. Ainsi, d’année en année, se confirme le déclin. Hirondelles, alouettes, mésanges, martinets – plus d’une cinquantaine d’espèces au total, en Bretagne – sont de moins en moins nombreux.
Un signe de changement
« La baisse touche principalement les oiseaux spécialistes, commente François Siorat, de l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB). http://www.bretagne-environnement.org/ Ils dépendent de conditions spécifiques, comme le bouvreuil qui a besoin de haies ou le moineau friquet qui niche dans les trous des murs de pierre. Ils nous disent que le milieu est en train de changer. Ce sont les premiers à réagir. C’est un signal d’alarme : les changements peuvent aussi avoir des répercussions sur nous, notamment sur notre santé. »
Manque d’habitats
L’une des causes de ce déclin tient à la raréfaction des endroits où les oiseaux peuvent installer leur nid et se reproduire. En ville, les constructions en béton, métal, verre n’offrent plus d’anfractuosités, de possibilités de s’accrocher. Et au niveau du sol, les chats rôdent et provoquent des hécatombes.
Les forêts, soumises à une exploitation rapide, n’ont pas le temps de laisser les arbres vieillir, offrant des trous dans les troncs, du bois mort et une riche biodiversité. Le Centre national de la propriété forestière vient d’ailleurs de publier une brochure de recommandations à l’intention des propriétaires et sylviculteurs (Gilles Pichard, « Oiseaux et forêts, une alliance naturelle »). Dans les campagnes, le remembrement des parcelles, l’arasement des talus et des haies sont une tragédie pour l’alouette ou la chouette chevêche.
Les pesticides en cause
Mais c’est la crise alimentaire qui est le premier fléau pointé par les scientifiques. Si les oiseaux se nourrissent, selon les espèces, de graines ou d’insectes, ils donnent tous des insectes à leurs petits avant qu’ils ne prennent leur envol. Or, note Alain Butet, chercheur en écologie au CNRS et à l’Université de Rennes 1, « une étude allemande a montré que 80 % des insectes ailés ont disparu, en Europe, en 30 ans. L’augmentation de l’utilisation des produits phytosanitaires, depuis les années 1960, est une cause évidente de ce déclin ».
Verdier d’Europe
Depuis trois-quatre ans est constatée une mortalité inhabituelle chez les oiseaux des jardins, principalement chez le verdier d’Europe, espèce en déclin en France. Afin d’évaluer l’importance de cette mortalité anormale, vous pouvez transmettre toute observation à l’adresse e-mail:
bougezpourlanature@orange.fr ou sur le site
Geoca.fr. https://www.geoca.fr/
Depuis 10 ans, François compte les oiseaux
Depuis 10 ans, quand arrive le premier week-end de mai, François Thoumy attrape ses jumelles, chausse ses bottes et part compter les oiseaux. Il est le vice-président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) https://www.lpo.fr/ en Ille-et-Vilaine, qui compte 800 adhérents, dont une cinquantaine de bénévoles actifs.
Il s’est porté volontaire pour participer au programme Stoc (Suivi temporel des oiseaux communs), lancé en 1989 par le Muséum national d’histoire naturelle. « Le Muséum m’a attribué un carré de 2 km sur 2 km, dans la campagne entre Romillé et La-Chapelle-Chaussée, explique ce passionné de 58 ans, par ailleurs ingénieur en électronique. Je dois positionner dix points et, deux fois par ans, aller sur chaque point pour noter ce que j’entends. J’y vais début mai, puis j’y retourne quatre semaines plus tard... »
« Sur une fiche, avec trois cercles, je note ce que j’entends, à 25 m, 100 m et 200 m. Au total, j’identifie entre 15 et 20 oiseaux par point. » Mais ce relevé méthodique qui lui prend deux bonnes heures, c’est la partie de plaisir. Le côté fastidieux de la mission, dit-il, « c’est quand il faut, ensuite entrer les relevés sur le site informatique du Muséum. Ça c’est le plus pénible ! »
Mésanges, alouettes, hirondelles… La Bretagne n’est pas épargnée par le déclin accéléré des oiseaux communs. En cause : l’urbanisation, la pollution et la disparition de leurs habitats.
Un quart d’oiseaux en moins
En Bretagne, le nombre des oiseaux communs – ceux qu’on voit dans les jardins, les villes, les champs, les forêts – a diminué de 23 % en 15 ans. Ce déclin, qui touche toute la France et les pays européens, s’élève en moyenne, en Bretagne, à 18 % en zones agricoles, 34 % en milieu urbain et 32 % en forêt. Certaines espèces se sont presque ou totalement éteintes.
Un comptage bénévole et scientifique
Ce bilan préoccupant est issu du programme Stoc (Suivi temporel des oiseaux communs) mené dans toute la France, depuis 1989, à l’initiative du Muséum national d’histoire naturelle. Chaque année, au printemps, au moment où les oiseaux se fixent sur un territoire pour nicher, des centaines de bénévoles vont les compter, sur les mêmes parcelles, et avec la même méthode. Des scientifiques analysent ensuite les données collectées. Ainsi, d’année en année, se confirme le déclin. Hirondelles, alouettes, mésanges, martinets – plus d’une cinquantaine d’espèces au total, en Bretagne – sont de moins en moins nombreux.
Un signe de changement
« La baisse touche principalement les oiseaux spécialistes, commente François Siorat, de l’Observatoire de l’environnement en Bretagne (OEB). http://www.bretagne-environnement.org/ Ils dépendent de conditions spécifiques, comme le bouvreuil qui a besoin de haies ou le moineau friquet qui niche dans les trous des murs de pierre. Ils nous disent que le milieu est en train de changer. Ce sont les premiers à réagir. C’est un signal d’alarme : les changements peuvent aussi avoir des répercussions sur nous, notamment sur notre santé. »
Manque d’habitats
L’une des causes de ce déclin tient à la raréfaction des endroits où les oiseaux peuvent installer leur nid et se reproduire. En ville, les constructions en béton, métal, verre n’offrent plus d’anfractuosités, de possibilités de s’accrocher. Et au niveau du sol, les chats rôdent et provoquent des hécatombes.
Les forêts, soumises à une exploitation rapide, n’ont pas le temps de laisser les arbres vieillir, offrant des trous dans les troncs, du bois mort et une riche biodiversité. Le Centre national de la propriété forestière vient d’ailleurs de publier une brochure de recommandations à l’intention des propriétaires et sylviculteurs (Gilles Pichard, « Oiseaux et forêts, une alliance naturelle »). Dans les campagnes, le remembrement des parcelles, l’arasement des talus et des haies sont une tragédie pour l’alouette ou la chouette chevêche.
Les pesticides en cause
Mais c’est la crise alimentaire qui est le premier fléau pointé par les scientifiques. Si les oiseaux se nourrissent, selon les espèces, de graines ou d’insectes, ils donnent tous des insectes à leurs petits avant qu’ils ne prennent leur envol. Or, note Alain Butet, chercheur en écologie au CNRS et à l’Université de Rennes 1, « une étude allemande a montré que 80 % des insectes ailés ont disparu, en Europe, en 30 ans. L’augmentation de l’utilisation des produits phytosanitaires, depuis les années 1960, est une cause évidente de ce déclin ».
Verdier d’Europe
Depuis trois-quatre ans est constatée une mortalité inhabituelle chez les oiseaux des jardins, principalement chez le verdier d’Europe, espèce en déclin en France. Afin d’évaluer l’importance de cette mortalité anormale, vous pouvez transmettre toute observation à l’adresse e-mail:
bougezpourlanature@orange.fr ou sur le site
Geoca.fr. https://www.geoca.fr/
Depuis 10 ans, François compte les oiseaux
Depuis 10 ans, quand arrive le premier week-end de mai, François Thoumy attrape ses jumelles, chausse ses bottes et part compter les oiseaux. Il est le vice-président de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) https://www.lpo.fr/ en Ille-et-Vilaine, qui compte 800 adhérents, dont une cinquantaine de bénévoles actifs.
Il s’est porté volontaire pour participer au programme Stoc (Suivi temporel des oiseaux communs), lancé en 1989 par le Muséum national d’histoire naturelle. « Le Muséum m’a attribué un carré de 2 km sur 2 km, dans la campagne entre Romillé et La-Chapelle-Chaussée, explique ce passionné de 58 ans, par ailleurs ingénieur en électronique. Je dois positionner dix points et, deux fois par ans, aller sur chaque point pour noter ce que j’entends. J’y vais début mai, puis j’y retourne quatre semaines plus tard... »
« Sur une fiche, avec trois cercles, je note ce que j’entends, à 25 m, 100 m et 200 m. Au total, j’identifie entre 15 et 20 oiseaux par point. » Mais ce relevé méthodique qui lui prend deux bonnes heures, c’est la partie de plaisir. Le côté fastidieux de la mission, dit-il, « c’est quand il faut, ensuite entrer les relevés sur le site informatique du Muséum. Ça c’est le plus pénible ! »
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