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Pourquoi tant de gens croient aux théories du complot

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Message par Admin Ven 24 Aoû - 22:43

Par Clémence Labasse ouest france

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Les idées complotistes, si farfelues soient-elles, fascinent. Parfois, on est tenté d’y croire et on a l’impression qu’elles contiennent « un fond de vérité ». C’est parce que nous avons tous en commun un défaut de raisonnement, une façon de penser instinctive, qui est à l’origine de croyances illogiques.

« Rien n’arrive par hasard… » « Ça ne peut pas être une coïncidence… » Que ce soit dans un dialogue de film ou dans une conversation ordinaire à la maison, les petites phrases de ce genre, nous les avons déjà tous entendues. Parfois, nous les avons même pensées et répétées. Méfiance : cette façon de penser instinctive peut mener à des idées farfelues, voire carrément fumeuses et dangereuses.

Un raisonnement erroné

Le raisonnement instinctif dont il est question ici, c’est ce que les scientifiques appellent la « pensée téléologique », c’est-à-dire une tendance à voir un but profond, une intention, une finalité, voire un dessein caché, dans des événements naturels, aléatoires, banals. C’est un biais cognitif, un raccourci de la pensée, qui semble logique mais est souvent à la base de jugements erronés.

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Alex Jones, l’un des complotistes les plus connus des États-Unis a récemment été banni de nombreux réseaux sociaux comme YouTube, Facebook et Twitter. (Photo : Eric Baradat / AFP)

« Nous y avons tous recours à un certain degré, explique le professeur de statistiques et de psychologie Pascal Wagner-Egger de l’Université de Fribourg, en Suisse. Par exemple, quand nous étions enfants en voiture et que l’on était persuadé le soleil ou la lune nous suivait… Nous donnons une explication immédiate, instinctive, à ce que nous ne pouvons pas expliquer. »


Le refus du hasard


Dans une étude franco-suisse publiée le 20 août dernier dans la revue scientifique Current Biology, le professeur Wagner-Egger et trois de ses collègues chercheurs démontrent notamment que cette façon de penser instinctive est à l’origine de deux croyances : le conspirationnisme et le créationnisme.

Les conspirationnistes sont des gens qui interprètent l’histoire et l’actualité comme le résultat d’agissements d’un groupe occulte ou d’un complot mené dans l’ombre. Les créationnistes, eux, pensent que les êtres humains et la vie sur Terre ont été créés par un ou plusieurs êtres divins ou surnaturels dans un but précis.

Conspirationnistes et créationnistes ont un point commun : « Dans ces deux croyances, on refuse la possibilité du hasard. On pense qu’il est impossible que la vie humaine ait évolué par hasard, comme il semble impossible que la princesse Diana puisse avoir perdu la vie dans un simple accident de la route », explique le professeur suisse.

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Il existe encore de nombreuses personnes qui ne croient pas que l’homme a marché sur la Lune. Un exploit scientifique et technique pourtant prouvé et démontré maintes fois. (Photo : WikiCommons)

Une enquête transfrontalière

Pour mieux cerner le phénomène, l’équipe de chercheurs s’est penchée sur trois séries de données, recueillies auprès de plus de 2 000 personnes en France et en Suisse.

Ils ont commencé par sonder une centaine d’étudiants en Suisse. Ces derniers devaient répondre à un questionnaire incluant des affirmations téléologiques et conspirationnistes, mais aussi à des questions destinées à évaluer leur pensée analytique et leurs convictions magiques ou ésotériques. Les résultats montrent qu’il existe une corrélation modérée, mais significative, entre la pensée téléologique et la propension à croire aux théories du complot

Dans un second temps, les universitaires ont analysé les réponses de 1 250 Français à un sondage Ifop paru début janvier, qui révélait que près d’un Français sur huit croit au moins à une théorie du complot.https://www.ouest-france.fr/societe/79-des-francais-croient-au-moins-une-theorie-du-complot-5487308


Les scientifiques constatent également une corrélation significative entre les croyances conspirationnistes et le créationnisme.

« Dans cet échantillon représentatif de la population française, nous avons trouvé 271 conspirationnistes et 235 créationnistes, résume Pascal Wagner-Egger Parmi ceux-ci, 132 partageaient des croyances plutôt communes, soit près de 11 % des personnes sondées. C’est une grosse minorité, assez importante et significative. »

Enfin, les chercheurs ont recruté 700 participants en ligne et leur ont demandé de répondre à un nouveau questionnaire afin de démontrer ce lien entre pensée téléologique, créationnisme et conspirationnisme. Les résultats obtenus vont là encore dans le même sens, indépendamment d’autres variables comme la religion, l’âge, le sexe, l’orientation politique et le niveau d’éducation.

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La lettre Q, souvent vue dans la foule des meetings de Donald Trump, fait référence à un ensemble de théories du complot selon lesquelles le président américain serait en contrôle total de tout ce qu’il se passe dans le pays. (Photo : Rick Lomis / AFP)

Penser de façon analytique, un vrai défi


Combattre les idées intuitives – que celles-ci mènent ou pas à des croyances conspirationnistes ou créationnistes – reste un vrai défi. Parce que justement : ce qui est instinctif, c’est facile, c’est ce qui semble « vrai » et « logique », même quand ça ne l’est pas.

« C’est ce qu’on appelle le « système 1 » et c’est cette façon de penser qui nous a permis de survivre pendant des milliers d’années, quand l’homme était encore chasseur-cueilleur et qu’il avait besoin de savoir comment réagir rapidement quand il sentait le danger, explique le professeur Wagner-Egger. En utilisant le « système 2 », c’est-à-dire la pensée analytique, qui est plus lente, il se serait fait dévorer ! Cette dernière façon de penser nous est certes plus utile aujourd’hui, mais elle demande aussi plus d’efforts… On le sait tous, les maths, ça fait mal à la tête ! »

La pensée instinctive ne peut être combattue qu’avec difficulté, par l’éducation, chez les enfants comme chez les adultes. Les résultats de cette recherche peuvent avoir des implications importantes pour l’enseignement des sciences, ainsi que pour le développement de l’esprit critique.

Ils pourraient aider à mettre en place des politiques pour lutter contre les idées fausses et parfois dangereuses qui inondent actuellement les réseaux sociaux et internet.

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