ENTRETIEN. Cette Briochine veut créer un chemin de randonnée sauvage en France
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ENTRETIEN. Cette Briochine veut créer un chemin de randonnée sauvage en France
Sophie Chanvril a parcouru le Pacific Crest Trail l'année dernière. | OUEST-FRANCE
L’an dernier, la Briochine Sophie Chanvril a marché 3 475 kilomètres dans la nature, aux États-Unis. Elle en est revenue avec un rêve de chemin sauvage. Elle en parlera ce mardi à la foire-expo de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor).
Secrétaire médicale d'un service oncologie, Sophie Chanvril aime les défis. En 2017, à 49 ans, elle s'est lancée seule sur le Pacific Crest Trail, sentier qui traverse du nord au sud les Etats-Unis.
Elle rêve désormais d'ouvrir un chemin sauvage qui traverserait la France. Elle explique son projet.
Vous avez marché plus de 3 400 kilomètres sur le Pacific Crest Trail (PCT), aux États-Unis. Et vécu une expérience de vie sauvage de cinq mois, après laquelle vous avez un rêve…
J’espère que ce n’est pas une utopie, mais j’aimerais ouvrir un chemin de randonnée sauvage en France. En marchant sur le PCT, l’an dernier, je me disais que je vivais un truc exceptionnel, et que ce serait bien que d’autres personnes puissent le vivre. ll y a des tas de gens qui ne voyagent pas pour plein de raisons : peur de l’avion, problèmes financiers, etc. Ils pourraient vivre quelque chose de beau avec ce genre de chemin.
Alors effectivement, les États-Unis c’est grand, il y a beaucoup d’espaces sauvages. La France est beaucoup plus petite ; mais en partant d’une carte de l’hyper-ruralité, on se rend compte qu’il y a en fait plein d’espaces inhabités. Je me suis souvenu d’avoir lu le livre de Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs, dans lequel il raconte son périple sur des chemins sauvages de France.
Qu’entendez-vous par chemin sauvage ?
Un sentier de randonnée le plus loin possible de la civilisation, qui traverserait la France. Un chemin qu’on doit faire en autonomie : qu’on puisse être capable par exemple de traverser les Cévennes, avec cinq ou six jours de nourriture sur le dos, sans avoir besoin de trouver de ravitaillement. Je ne pense pas être la seule à aimer ce genre de voyage, il y a un public pour ça. Moi, toute seule, je ne peux rien, mais en créant une association, en faisant connaître le projet…
Sophie Chanvril a vécu une expérience de vie sauvage de cinq mois | Sophie Chanvril
Vous ne craignez pas qu’en identifiant un tel chemin, il perde justement de son côté sauvage ?
Aux États-Unis, il y a de plus en plus de monde sur le sentier, notamment depuis la sortie du film Into the wild. Du coup, ils commencent à réguler, comme on régule le mont Blanc. Mais je n’ai pas pensé à cela dans un premier temps, j’ai pensé au contraire que cela peut relancer une petite économie parallèle. Au bout d’un moment, il faut bien sortir du chemin pour rejoindre des petits villages et trouver de la nourriture. Pourquoi ne pas faire revivre des petits commerces qui se meurent, dans ces villages loin des grands axes de communication. Après, effectivement, il faut que les gens aient le respect de la nature…
La Briochine Sophie Chanvril a marché 3 475 kilomètres dans la nature,aux États-Unis | Sophie Chanvril
Vous avez déjà identifié des trajets possibles ?
J’ai imprimé des cartes de l’hyper ruralité, identifié des secteurs. Ce sont des chemins qui existent, il faut juste s’assurer qu’ils sont praticables, qu’ils ne sont pas fermés, rencontrer les maires des communes, répertorier les points d’eau, etc. Il y a tout ce travail à faire. On pourrait passer par moment sur les GR (NDLR : chemins de grande randonnée). Je lance l’idée, je cherche maintenant du monde pour adhérer au projet. La première étape est de créer une association.
Qu’est-ce que vous aimez dans la marche, seule ?
C’est une petite parenthèse enchantée, une petite bulle. Le monde médical est parfois difficile, ça me permet de souffler. Cela m’offre aussi du repos face à la complexité du monde. Je suis une femme moderne, mais ce monde moderne me fatigue. Sur ces sentiers, je cherche le silence. J’aime aussi me lancer des défis : au départ, le PCT, c’était un défi sportif, je me suis dit ensuite que c’était l’occasion d’être une ambassadrice de la Ligue contre le cancer.
"Je suis une femme moderne, mais ce monde moderne me fatigue". | Sophie Chanvril
brice DUPONT
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