SAINT BRIEUC De nouvelles règles pour les maisons et immeubles

La Ville de Saint-Brieuc se dote d’une Aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine (Avap). Un zonage plus précis que le plan local d’urbanisme et plus ciblé que les périmètres de protection des bâtiments historiques.
À quoi sert une Avap ?

L’aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine est un document d’urbanisme qui se superpose au PLU. Il définit des périmètres et associe à chacun d’eux une réglementation d’urbanisme. « L’intention politique est de mettre en valeur et préserver le patrimoine et le paysage de Saint-Brieuc, d’affirmer le socle identitaire de la ville. Il fallait donc poser une règle d’urbanisme qui soit la véritable traduction de cette intention » , assure Jacky Desdoigts, adjoint à l’urbanisme. Cet outil doit à la fois permettre de préserver et valoriser le patrimoine et service de cadre pour les constructions à venir.
Qu’est-ce que ça va changer ?

Fini le trait de compas figeant tout ce qui se trouve dans les 500 m autour d’un bâtiment historique. De nouvelles zones vont se substituer aux périmètres de protection et aux notions de covisibilité. La ville sera découpée en secteurs où s’appliqueront des réglementations spécifiques.
Est-ce plus contraignant ?

Entre la cathédrale, l’église Saint-Michel, la tour de Cesson, les ouvrages Harel de la Noë etc., plus de la moitié de la superficie de la ville est, aujourd’hui, dans le périmètre de 500 m d’un monument historique. Pour y changer des fenêtres, il faut soumettre un dossier à l’architecte des bâtiments de France. « Y compris dans un secteur où il n’y a pas d’enjeu en terme architectural », précise Delphine Chapelain, chargée de mission à l’urbanisme. Cette contrainte va donc être affinée. Cependant, des secteurs jusqu’à présent non encadrés vont le devenir. C’est le cas à Robien ainsi que dans le bourg de Cesson, où il s’agit de pérenniser les bâtiments de pêcheurs et les petites longères qui témoignent d’un passé rural et maritime.

Pourquoi un recensement maison par maison ?

Le bâti lui-même va être répertorié en quatre catégories : monuments historiques (pas de changement concernant cette reconnaissance nationale), bâtiments exceptionnels, bâtiments remarquables, bâtiments d’intérêt. Chaque catégorie renvoie à des règles spécifiques qui s’appliqueront à la rénovation, suivant une graduation, du plus au moins stricte. Un bâtiment exceptionnel, par exemple la poste de la place de la Résistance, devra être rénové à l’identique. Le propriétaire d’un bâtiment d’intérêt aura davantage de souplesse dans ses travaux mais pas de liberté totale pour autant. « Pour le particulier, cela contribuera à ne pas dévaloriser son bien. »


Où en est l’Avap ?

Un cabinet d’études tourangeau, AUA, travaille actuellement à répertorier chaque bâtiment et à le classer suivant la typologie retenue. Ce cabinet spécialisé vient de terminer l’Avap de Morlaix et finalise celle de Pont-Aven. Une exposition du projet est présentée jusqu’à la fin de l’année au service des Sols de la mairie. Il sera soumis à enquête publique à l’été 2019. L’approbation définitive de l’Avap est prévue pour novembre 2019.

Notons que Saint-Brieuc avait lancé le projet d’aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine dès 2013. Le cabinet d’études alors recruté n’a pas donné satisfaction et le marché a été rompu, ce qui a fait perdre du temps.
Emmanuelle METIVIER. Ouest-France