Que dissimule la face cachée de la Lune ?
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Que dissimule la face cachée de la Lune ?
Par Bruno Alvarez ouest france le 17.12.2018
La Chine poursuit ses ambitions spatiales. Début décembre, elle a lancé un module d’exploration de la face cachée de la Lune. Contrairement à la face de la Lune la plus proche de la Terre, aucune sonde ni aucun module d’exploration n’avaient jamais touché le sol de l’autre côté du satellite. Que sait-on jusqu’à présent de cette face obscure encore bien mystérieuse ?
On voit toujours la même face de la Lune
Vous l’ignoriez peut-être. Mais de nuit en nuit, quelle que soit la saison ou l’hémisphère duquel on l’observe, la Lune nous montre toujours la même face. Ce qui pourrait ressembler à une coïncidence a en réalité une explication physique connue de tous les astronomes. Ce synchronisme est le résultat des forces de marée qui s’exercent au sein du couple Terre-Lune. Il y a des millions d’années, la Lune tournait plus rapidement autour d’elle-même qu’elle ne tournait autour de la Terre. Peu à peu, les forces de marée ont freiné son mouvement de rotation jusqu’à ce que celui-ci atteigne un point d’équilibre et présente la même période que son mouvement de révolution.
De la Terre, on voit toujours la même face de la Lune. (Photo : Archives Marc Ollivier/Ouest-France)
La face cachée est-ce la face non-éclairée ?
Il ne faut pas confondre la face cachée et la face non-éclairée de la Lune, explique-t-on à la société astronomique de France. La face non-éclairée correspond à l’hémisphère qui n’est pas illuminé par le Soleil. L’autre face, qui n’est donc jamais visible dans sa totalité depuis la Terre, est appelée la face cachée de la Lune. Les deux correspondent lors d’une pleine lune. Et reçoivent en moyenne autant de lumière du Soleil.
Montagneuse et accidentée
Les deux hémisphères ont des apparences bien différentes, indique la société astronomique de France. La face visible compte de nombreuses mers lunaires : il s’agit de larges et sombres plaines basaltiques, formées par d’anciennes coulées volcaniques et causées par l’impact de très grosses météorites.
La face cachée, elle, est martelée de cratères et ne possède que peu de mers lunaires. Elle est très montagneuse et accidentée. « Seulement 2,5 % de sa surface en est composée (31,2 % sur la face visible), précise la même source. L’explication la plus probable de cette différence est liée à la plus grande concentration d’éléments produisant de la chaleur sur la face visible. »
Des images rares
En-dehors de cela, cette face cachée porte bien son nom. Elle demeure un vrai mystère. Le 16 juillet 2015, la Nasa a révélé des images très rares qui permettent de découvrir cette fameuse face cachée avec en arrière-plan notre planète bleue. Sur ces clichés, qui ont été postés en accéléré dans une vidéo sur la chaîne YouTube de la Nasa, la Lune se déplace au-dessus de l’océan Pacifique, près de l’Amérique de Nord. Ces images ont été prises par le satellite Deep Space Climate Observatory (DSCOVR,) qui se trouve entre la Terre et le Soleil, à 1,6 million de kilomètres.
https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/39973/reader/reader.html?t=1545072625906#!preferred/1/package/39973/pub/58070/page/4
« Des bosses et des trous »
William Anders, James Lovell et Frank Borman (Photo : Wikimedia/Nasa)
La face cachée de la Lune avait déjà été photographiée en 1959 par le satellite soviétique Soviet Luna 3. Il avait permis de révéler des chaînes de cratères longues de centaines de kilomètres. Il aura ensuite fallu attendre 1968 et la mission Apollo 8 pour que le premier homme l’observe directement. Il s’agissait de l’astronaute américain, William Anders. Voilà ce qu’il en disait : « L’autre face ressemble à un tas de sable avec lequel mes enfants ont joué autrefois. Tout est comme détruit, il n’y a pas de mots pour la décrire, juste beaucoup de bosses et de trous. » La difficulté principale sur cette face est de pouvoir communiquer avec la Terre. Les liaisons sont impossibles entre la face cachée et la planète bleue car aucune onde ne peut la traverser.
Pourquoi la Chine y va ?
L’agence spatiale chinoise a lancé une sonde en orbite autour de la Lune, début décembre. (Photo : CCTV/AFP)
Le vendredi 7 décembre dernier, l’agence spatiale chinoise a lancé une sonde en orbite autour de la Lune. Cette dernière déposera sur le sol un rover qui aura pour mission de déterminer l’habitabilité de notre satellite. Si les Chinois y parviennent, il s’agira d’une première mondiale que ni les Américains ni les Russes n’ont réalisée.
Ce rover, nommé Chang’e 4 (du nom de la déesse de la Lune dans la mythologie chinoise), s’est envolé de la base spatiale de Xichang, dans le sud-ouest de la Chine. Il permettra de fournir des données de radioastronomie. Il doit également étudier les ressources du sol lunaire afin de déterminer si l’établissement d’une base lunaire permanente pourrait s’envisager d’ici à 2030. Compte tenu de l’impossibilité de communiquer entre la Lune et la Terre, de cette face-là, navigation et atterrissage devront se faire « à l’aveugle », en totale autonomie.
Voici le rover que les Chinois espèrent poser sur la face cachée de la Lune. (Photo : STR/AFP)
Le rover doit aussi réaliser des expériences de biologie, a annoncé l’agence spatiale chinoise. Il a emporté avec lui des œufs de bombyx du mûrier (qui donnent les vers à soie), des semences de pommes de terre (qui ont réussi à pousser dans la gravité réduite de la Station spatiale internationale) et d’arabette des dames (une plante résistante très utilisée en laboratoire). L’éclosion et la germination seront filmées par une caméra et analysées par les équipes depuis la Terre. Les différents facteurs nécessaires à la pousse de plantes, tels que la lumière, la température, l’humidité et les apports nutritifs devront être régulés.
L’autre difficulté que rencontrera le rover sera donc le défi du climat. « La face éclairée connaît des températures grimpant jusqu’à 150 °C, alors qu’à l’ombre elles descendent à -150 °C, voire -250 °C là où le Soleil n’arrive pas, dans les profondes crevasses. Des températures extrêmes auxquelles devront lutter Chang’e 4 et ses échantillons de plantes », explique le journal britannique The Guardian.
La Chine poursuit ses ambitions spatiales. Début décembre, elle a lancé un module d’exploration de la face cachée de la Lune. Contrairement à la face de la Lune la plus proche de la Terre, aucune sonde ni aucun module d’exploration n’avaient jamais touché le sol de l’autre côté du satellite. Que sait-on jusqu’à présent de cette face obscure encore bien mystérieuse ?
On voit toujours la même face de la Lune
Vous l’ignoriez peut-être. Mais de nuit en nuit, quelle que soit la saison ou l’hémisphère duquel on l’observe, la Lune nous montre toujours la même face. Ce qui pourrait ressembler à une coïncidence a en réalité une explication physique connue de tous les astronomes. Ce synchronisme est le résultat des forces de marée qui s’exercent au sein du couple Terre-Lune. Il y a des millions d’années, la Lune tournait plus rapidement autour d’elle-même qu’elle ne tournait autour de la Terre. Peu à peu, les forces de marée ont freiné son mouvement de rotation jusqu’à ce que celui-ci atteigne un point d’équilibre et présente la même période que son mouvement de révolution.
De la Terre, on voit toujours la même face de la Lune. (Photo : Archives Marc Ollivier/Ouest-France)
La face cachée est-ce la face non-éclairée ?
Il ne faut pas confondre la face cachée et la face non-éclairée de la Lune, explique-t-on à la société astronomique de France. La face non-éclairée correspond à l’hémisphère qui n’est pas illuminé par le Soleil. L’autre face, qui n’est donc jamais visible dans sa totalité depuis la Terre, est appelée la face cachée de la Lune. Les deux correspondent lors d’une pleine lune. Et reçoivent en moyenne autant de lumière du Soleil.
Montagneuse et accidentée
Les deux hémisphères ont des apparences bien différentes, indique la société astronomique de France. La face visible compte de nombreuses mers lunaires : il s’agit de larges et sombres plaines basaltiques, formées par d’anciennes coulées volcaniques et causées par l’impact de très grosses météorites.
La face cachée, elle, est martelée de cratères et ne possède que peu de mers lunaires. Elle est très montagneuse et accidentée. « Seulement 2,5 % de sa surface en est composée (31,2 % sur la face visible), précise la même source. L’explication la plus probable de cette différence est liée à la plus grande concentration d’éléments produisant de la chaleur sur la face visible. »
Des images rares
En-dehors de cela, cette face cachée porte bien son nom. Elle demeure un vrai mystère. Le 16 juillet 2015, la Nasa a révélé des images très rares qui permettent de découvrir cette fameuse face cachée avec en arrière-plan notre planète bleue. Sur ces clichés, qui ont été postés en accéléré dans une vidéo sur la chaîne YouTube de la Nasa, la Lune se déplace au-dessus de l’océan Pacifique, près de l’Amérique de Nord. Ces images ont été prises par le satellite Deep Space Climate Observatory (DSCOVR,) qui se trouve entre la Terre et le Soleil, à 1,6 million de kilomètres.
https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/39973/reader/reader.html?t=1545072625906#!preferred/1/package/39973/pub/58070/page/4
« Des bosses et des trous »
William Anders, James Lovell et Frank Borman (Photo : Wikimedia/Nasa)
La face cachée de la Lune avait déjà été photographiée en 1959 par le satellite soviétique Soviet Luna 3. Il avait permis de révéler des chaînes de cratères longues de centaines de kilomètres. Il aura ensuite fallu attendre 1968 et la mission Apollo 8 pour que le premier homme l’observe directement. Il s’agissait de l’astronaute américain, William Anders. Voilà ce qu’il en disait : « L’autre face ressemble à un tas de sable avec lequel mes enfants ont joué autrefois. Tout est comme détruit, il n’y a pas de mots pour la décrire, juste beaucoup de bosses et de trous. » La difficulté principale sur cette face est de pouvoir communiquer avec la Terre. Les liaisons sont impossibles entre la face cachée et la planète bleue car aucune onde ne peut la traverser.
Pourquoi la Chine y va ?
L’agence spatiale chinoise a lancé une sonde en orbite autour de la Lune, début décembre. (Photo : CCTV/AFP)
Le vendredi 7 décembre dernier, l’agence spatiale chinoise a lancé une sonde en orbite autour de la Lune. Cette dernière déposera sur le sol un rover qui aura pour mission de déterminer l’habitabilité de notre satellite. Si les Chinois y parviennent, il s’agira d’une première mondiale que ni les Américains ni les Russes n’ont réalisée.
Ce rover, nommé Chang’e 4 (du nom de la déesse de la Lune dans la mythologie chinoise), s’est envolé de la base spatiale de Xichang, dans le sud-ouest de la Chine. Il permettra de fournir des données de radioastronomie. Il doit également étudier les ressources du sol lunaire afin de déterminer si l’établissement d’une base lunaire permanente pourrait s’envisager d’ici à 2030. Compte tenu de l’impossibilité de communiquer entre la Lune et la Terre, de cette face-là, navigation et atterrissage devront se faire « à l’aveugle », en totale autonomie.
Voici le rover que les Chinois espèrent poser sur la face cachée de la Lune. (Photo : STR/AFP)
Le rover doit aussi réaliser des expériences de biologie, a annoncé l’agence spatiale chinoise. Il a emporté avec lui des œufs de bombyx du mûrier (qui donnent les vers à soie), des semences de pommes de terre (qui ont réussi à pousser dans la gravité réduite de la Station spatiale internationale) et d’arabette des dames (une plante résistante très utilisée en laboratoire). L’éclosion et la germination seront filmées par une caméra et analysées par les équipes depuis la Terre. Les différents facteurs nécessaires à la pousse de plantes, tels que la lumière, la température, l’humidité et les apports nutritifs devront être régulés.
L’autre difficulté que rencontrera le rover sera donc le défi du climat. « La face éclairée connaît des températures grimpant jusqu’à 150 °C, alors qu’à l’ombre elles descendent à -150 °C, voire -250 °C là où le Soleil n’arrive pas, dans les profondes crevasses. Des températures extrêmes auxquelles devront lutter Chang’e 4 et ses échantillons de plantes », explique le journal britannique The Guardian.
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