Des mots et des livres. Hitler, Staline et les autres
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Des mots et des livres. Hitler, Staline et les autres
Publié le 09 février 2019 à 06h30 LE TELEGRAMME La chronique de Stéphane Bugat
ls furent les deux tyrans les plus honnis d’un XXe siècle, peu avare en guerres et en massacres. Ce qui suffit à expliquer l’attention que leur portent encore les historiens, bien que des centaines d’ouvrages leur aient déjà été consacrés.
Johann Chapoutot et Christian Ingrao proposent une énième biographie d’Adolph Hitler. De prime abord, elle se distingue d’abord par sa brièveté. Son parcours y est résumé en dix chapitres, croisant la chronologie et les thématiques. À la lecture, on retient principalement deux éléments distinctifs. D’abord, c’est sur la jeunesse du futur leader nazi que les auteurs s’éloignent le plus des idées reçues. Si elle fut brinquebalante, elle n’avait rien à voir avec ce quasi-nomadisme souvent raconté. Issu de la classe moyenne autrichienne, il fut un élève moyen et s’il a vécu une bohème de peintre médiocre, ce ne fut pas dans la misère mais grâce à l’héritage familial. De même, son comportement pendant la guerre ne fut pas totalement insignifiant.
Son courage lui valut un rôle non négligeable d’estafette. « Il n’est pas un soldat exceptionnel mais suffisamment valeureux pour qu’on lui décerne la croix de fer de première classe », rappellent les auteurs. Et c’est bien là qu’il se forge ce qu’ils qualifient de « sorte de philosophie politique au raz des tranchées ». Dans les chapitres suivants, l’accent est mis davantage sur les événements et sur le contexte que sur la personnalité même du dictateur accédant au pouvoir, puis l’exerçant jusqu’à conduire l’Allemagne dans le gouffre.
On retient donc que si les Nazis ont prospéré dans les années vingt, dans un pays écartelé par le traité de Versailles, jusqu’à ce que l’économie soit progressivement relancée, c’est la crise financière de 1930, incitant les Américains à rapatrier leurs investissements, qui eut, pour eux, un effet d’aubaine. Ce que Chapoutot et Ingrao démontent aussi, ce sont les talents de stratège militaire d’Hitler. « Consacré comme le génie de la Blitzkrieg (guerre éclair) », écrivent-ils, il « est en fait demeuré un fantassin de la Première Guerre mondiale, qui ne croit qu’à la guerre de position et certainement pas à la guerre de mouvement, et qui prend peur lorsque cela va trop vite ».
« Hitler ». De Johann Chapoutot et Christian Ingrao. Éditions PUF. 13 euros.
Éric Branca s’intéresse, lui, à un aspect jusqu’alors négligé : les relations entre Hitler et les journalistes. Dans « Les entretiens oubliés d’Hitler 1923-1940 », il s’agit moins de la manière bien connue dont le dictateur a structuré un irrésistible outil de propagande, avec le concours de Goebbels, mais de l’utilisation qu’il a fait des sollicitations des médias étrangers. Et là, ce qui est en cause, c’est bien la crédulité des journalistes, confinant trop souvent à la connivence, par adhésion idéologique et plus souvent encore par pur opportunisme. Le dictateur sait choisir ses interlocuteurs, avec l’utile complicité de véritables poissons pilotes, à l’instar du très prospère Ernst Hanfstaengl, né de père allemand et de mère américaine, vite acquis à la cause du national-socialisme, et qui sera, plus tard… conseiller de Roosevelt.
Entre 1923 et 1940, rappelle Branca, le Führer n’accorde que trente entretiens à des journalistes étrangers, privilégiant la simple conversation à l’interview proprement dit. Ne pas prendre de notes est même fort apprécié. De toute façon, il raconte ce que bon lui semble, au gré des circonstances et cela suffit pour que la presse internationale le présente sous un éclairage étrangement bienveillant. Premier bénéficiaire de ces causeries, en novembre 1933, le français Fernand de Brinon, écrit dans Le Matin : « Il désire la conversation et l’entente parce qu’il y voit la garantie de la paix ». Ce qui se passe de commentaire. Le responsable de l’agence AP (Associated Press) à Berlin fait bien pire.
« Ses dépêches, » raconte Branca, « reprises rien qu’aux États-Unis par 1 400 organes de presse, Lochner (…) ne répercute que des informations favorables au Reich ». Éric Branca, après une introduction qui situe le contexte de manière éloquente, publie une série de textes publiés alors et qui se suffisent à eux-mêmes, auxquels il ajoute les brèves biographies de ces navrants plumitifs ainsi qu’un rappel chronologique bienvenu. Tout cela donne un document aussi nécessaire qu’accablant, pour la profession au premier chef.
« Les entretiens oubliés d’Hitler ». 1923-1940. De Éric Branca. Éditions Perrin. 22 €.
ls furent les deux tyrans les plus honnis d’un XXe siècle, peu avare en guerres et en massacres. Ce qui suffit à expliquer l’attention que leur portent encore les historiens, bien que des centaines d’ouvrages leur aient déjà été consacrés.
Johann Chapoutot et Christian Ingrao proposent une énième biographie d’Adolph Hitler. De prime abord, elle se distingue d’abord par sa brièveté. Son parcours y est résumé en dix chapitres, croisant la chronologie et les thématiques. À la lecture, on retient principalement deux éléments distinctifs. D’abord, c’est sur la jeunesse du futur leader nazi que les auteurs s’éloignent le plus des idées reçues. Si elle fut brinquebalante, elle n’avait rien à voir avec ce quasi-nomadisme souvent raconté. Issu de la classe moyenne autrichienne, il fut un élève moyen et s’il a vécu une bohème de peintre médiocre, ce ne fut pas dans la misère mais grâce à l’héritage familial. De même, son comportement pendant la guerre ne fut pas totalement insignifiant.
Son courage lui valut un rôle non négligeable d’estafette. « Il n’est pas un soldat exceptionnel mais suffisamment valeureux pour qu’on lui décerne la croix de fer de première classe », rappellent les auteurs. Et c’est bien là qu’il se forge ce qu’ils qualifient de « sorte de philosophie politique au raz des tranchées ». Dans les chapitres suivants, l’accent est mis davantage sur les événements et sur le contexte que sur la personnalité même du dictateur accédant au pouvoir, puis l’exerçant jusqu’à conduire l’Allemagne dans le gouffre.
On retient donc que si les Nazis ont prospéré dans les années vingt, dans un pays écartelé par le traité de Versailles, jusqu’à ce que l’économie soit progressivement relancée, c’est la crise financière de 1930, incitant les Américains à rapatrier leurs investissements, qui eut, pour eux, un effet d’aubaine. Ce que Chapoutot et Ingrao démontent aussi, ce sont les talents de stratège militaire d’Hitler. « Consacré comme le génie de la Blitzkrieg (guerre éclair) », écrivent-ils, il « est en fait demeuré un fantassin de la Première Guerre mondiale, qui ne croit qu’à la guerre de position et certainement pas à la guerre de mouvement, et qui prend peur lorsque cela va trop vite ».
« Hitler ». De Johann Chapoutot et Christian Ingrao. Éditions PUF. 13 euros.
Éric Branca s’intéresse, lui, à un aspect jusqu’alors négligé : les relations entre Hitler et les journalistes. Dans « Les entretiens oubliés d’Hitler 1923-1940 », il s’agit moins de la manière bien connue dont le dictateur a structuré un irrésistible outil de propagande, avec le concours de Goebbels, mais de l’utilisation qu’il a fait des sollicitations des médias étrangers. Et là, ce qui est en cause, c’est bien la crédulité des journalistes, confinant trop souvent à la connivence, par adhésion idéologique et plus souvent encore par pur opportunisme. Le dictateur sait choisir ses interlocuteurs, avec l’utile complicité de véritables poissons pilotes, à l’instar du très prospère Ernst Hanfstaengl, né de père allemand et de mère américaine, vite acquis à la cause du national-socialisme, et qui sera, plus tard… conseiller de Roosevelt.
Entre 1923 et 1940, rappelle Branca, le Führer n’accorde que trente entretiens à des journalistes étrangers, privilégiant la simple conversation à l’interview proprement dit. Ne pas prendre de notes est même fort apprécié. De toute façon, il raconte ce que bon lui semble, au gré des circonstances et cela suffit pour que la presse internationale le présente sous un éclairage étrangement bienveillant. Premier bénéficiaire de ces causeries, en novembre 1933, le français Fernand de Brinon, écrit dans Le Matin : « Il désire la conversation et l’entente parce qu’il y voit la garantie de la paix ». Ce qui se passe de commentaire. Le responsable de l’agence AP (Associated Press) à Berlin fait bien pire.
« Ses dépêches, » raconte Branca, « reprises rien qu’aux États-Unis par 1 400 organes de presse, Lochner (…) ne répercute que des informations favorables au Reich ». Éric Branca, après une introduction qui situe le contexte de manière éloquente, publie une série de textes publiés alors et qui se suffisent à eux-mêmes, auxquels il ajoute les brèves biographies de ces navrants plumitifs ainsi qu’un rappel chronologique bienvenu. Tout cela donne un document aussi nécessaire qu’accablant, pour la profession au premier chef.
« Les entretiens oubliés d’Hitler ». 1923-1940. De Éric Branca. Éditions Perrin. 22 €.
Re: Des mots et des livres. Hitler, Staline et les autres
La postérité a beaucoup fait pour la réputation de Rommel, dont Benoît Rondeau propose une biographie intéressante, à plusieurs titres. D’abord, pour sa forme. Bénéficiant d’une mise en page soignée, elle ajoute au texte de nombreuses et pertinentes illustrations (photos, cartes, etc.).
Si ce travail ne nous laisse rien ignorer des raisons pour lesquelles le légendaire maréchal a acquis une réputation de glorieux militaire, il précise aussi ce que furent ses relations avec Hitler. Après avoir grandement contribué à la conquête éclair de la France à la tête de ses panzers, Rommel a assis sa légende dans le désert africain, avec son Afrika Korps. Le livre en fait un récit documenté qui satisfera les amateurs de stratégies militaires.
Pour autant, Benoît Rondeau ne masque pas la mégalomanie et le sens de la mise en scène de Rommel. Ni ce que ses doutes à la fin de sa vie et le sort tragique qui lui fut réservé tendraient à nous faire oublier : ce qu’il devait à Hitler. « Si on ne lui permet pas d’accéder à l’état-major », explique l’auteur, « ce roturier est, en revanche, considéré comme un excellent meneur d’hommes ». Mais c’est le Führer, qui l’avait remarqué, jusqu’à lui confier sa sécurité personnelle, qui le fait accéder aux plus prestigieux commandements.
« Rommel ». De Benoît Rondeau. Éditions Perrin. Collection maîtres de guerre. 25 €.
Publié en 2015, le très remarquable « Les hommes d’Hitler » dressait les portraits aussi formidablement étayés que lucides, des quelques sbires qui furent autant de pièces maîtresses du pouvoir nazi : Von Papen, Göring, Hess, Goebbels, Himmler, Speer, Bormann et quelques autres, tous d’aussi sinistres réputations.
« Les Hommes d’Hitler ». De Jean-Paul Bled. Éditions Perrin. 24, 90 €.
(Perrin)
C’est aux proches de Staline que s’intéresse Sheila Fitzpatrick, historienne américaine qui enseigne à Sidney et Chicago. Toutefois, son approche est différente, puisqu’elle construit son document sur la chronologie, portant plutôt son attention sur la science de la manipulation du successeur de Lénine, plus que sur les personnalités des autres protagonistes. À la différence d’Hitler qui, dès qu’il fut installé aux commandes, a mis en œuvre sa volonté de conquêtes, Staline a progressivement consolidé son pouvoir absolu en désignant des ennemis intérieurs, le plus souvent illusoires.
Ce furent les paysans accusés de n’avoir pas produit les quantités de blé décidées par le parti, les opposants plus ou moins avérés pris dans les purges à répétition, les « blouses blanches », ces médecins en majorité juifs exerçant au Kremlin, ou encore les plus hauts gradés de l’armée, etc. Tous supposés complotistes ou espions. Jusqu’aux proches entourages de Staline et aux compagnons des heures glorieuses de la Révolution. Tous détenus dans des camps inhumains ou exécutés, après des parodies de procès, plus ou moins spectaculaires, s’appuyant sur des aveux imaginaires, extirpés par la torture.
Hitler et Staline, ayant en commun une paranoïa sans cesse grandissante, ont ainsi semé la mort et la désolation. La différence entre les deux régimes c’est sans doute que la dictature stalinienne ne fut pas acquise une fois pour toutes, mais s’inscrivait dans une mécanique institutionnelle complexe où il convenait de maintenir une apparence de collégialité, sans que ce soit évidemment incompatible avec ce culte de la personnalité qui a caractérisé le règne de Staline.
C’est ce que décrit savamment Sheila Fitzpatrick, avec une richesse de détails qui, s’ils sont de nature à passionner, risquent cependant d’égarer parfois le béotien.
« Dans l’équipe de Staline. De si bons camarades ». De Sheila Fitzpatrick. Éditions Perrin. Collection domaine étranger. 25 €.
Si l’on veut encore mieux comprendre ce que fut Staline, sa personnalité et son œuvre maléfique, mais aussi dans quel contexte historique elle a pu s’imposer, on peut se reporter à l’impeccable biographie du russe Oleg Khlevniuk.. Elle a occupé vingt ans de sa vie et il a pu accéder aux archives soviétiques. Ce qui en fait toute la richesse.
De plus, Khlevniuk parvient à merveille à croiser les considérations économiques et sociales, ainsi que les aspects géopolitiques, avec une analyse éclairante du système stalinien dans toute sa complexité et sa perversité et une présentation saisissante de la personnalité même du dictateur. « Il est communément admis que les dirigeants bolcheviques qui héritèrent du pouvoir après la mort de Lénine sous-estimaient Staline et voyaient en lui un homme médiocre et inoffensif.
Ce point de vue ne correspondait pas à la réalité », observe Khlevniuk. Car le tyran rouge n’était pas seulement capable d’un diabolisme grégaire. C’était un intellectuel, un travailleur acharné, un manipulateur cynique et inhumain. Cette biographie ne laisse rien ignorer de ces diverses facettes, ni des multiples rebondissements qui ont émaillé son parcours destructeur. Il le fait avec un sens du récit, renforcé par l’utilisation très cinématographique des retours en arrière.
C’est ainsi qu’il décline sur plusieurs chapitres les circonstances de la mort de Staline, illustrant la folie d’un système, jusqu’à la paralysie.
« Staline ». De Oleg Shlevniuk. Édition Folio histoire. 12,10 €.
Si ce travail ne nous laisse rien ignorer des raisons pour lesquelles le légendaire maréchal a acquis une réputation de glorieux militaire, il précise aussi ce que furent ses relations avec Hitler. Après avoir grandement contribué à la conquête éclair de la France à la tête de ses panzers, Rommel a assis sa légende dans le désert africain, avec son Afrika Korps. Le livre en fait un récit documenté qui satisfera les amateurs de stratégies militaires.
Pour autant, Benoît Rondeau ne masque pas la mégalomanie et le sens de la mise en scène de Rommel. Ni ce que ses doutes à la fin de sa vie et le sort tragique qui lui fut réservé tendraient à nous faire oublier : ce qu’il devait à Hitler. « Si on ne lui permet pas d’accéder à l’état-major », explique l’auteur, « ce roturier est, en revanche, considéré comme un excellent meneur d’hommes ». Mais c’est le Führer, qui l’avait remarqué, jusqu’à lui confier sa sécurité personnelle, qui le fait accéder aux plus prestigieux commandements.
« Rommel ». De Benoît Rondeau. Éditions Perrin. Collection maîtres de guerre. 25 €.
Publié en 2015, le très remarquable « Les hommes d’Hitler » dressait les portraits aussi formidablement étayés que lucides, des quelques sbires qui furent autant de pièces maîtresses du pouvoir nazi : Von Papen, Göring, Hess, Goebbels, Himmler, Speer, Bormann et quelques autres, tous d’aussi sinistres réputations.
« Les Hommes d’Hitler ». De Jean-Paul Bled. Éditions Perrin. 24, 90 €.
(Perrin)
C’est aux proches de Staline que s’intéresse Sheila Fitzpatrick, historienne américaine qui enseigne à Sidney et Chicago. Toutefois, son approche est différente, puisqu’elle construit son document sur la chronologie, portant plutôt son attention sur la science de la manipulation du successeur de Lénine, plus que sur les personnalités des autres protagonistes. À la différence d’Hitler qui, dès qu’il fut installé aux commandes, a mis en œuvre sa volonté de conquêtes, Staline a progressivement consolidé son pouvoir absolu en désignant des ennemis intérieurs, le plus souvent illusoires.
Ce furent les paysans accusés de n’avoir pas produit les quantités de blé décidées par le parti, les opposants plus ou moins avérés pris dans les purges à répétition, les « blouses blanches », ces médecins en majorité juifs exerçant au Kremlin, ou encore les plus hauts gradés de l’armée, etc. Tous supposés complotistes ou espions. Jusqu’aux proches entourages de Staline et aux compagnons des heures glorieuses de la Révolution. Tous détenus dans des camps inhumains ou exécutés, après des parodies de procès, plus ou moins spectaculaires, s’appuyant sur des aveux imaginaires, extirpés par la torture.
Hitler et Staline, ayant en commun une paranoïa sans cesse grandissante, ont ainsi semé la mort et la désolation. La différence entre les deux régimes c’est sans doute que la dictature stalinienne ne fut pas acquise une fois pour toutes, mais s’inscrivait dans une mécanique institutionnelle complexe où il convenait de maintenir une apparence de collégialité, sans que ce soit évidemment incompatible avec ce culte de la personnalité qui a caractérisé le règne de Staline.
C’est ce que décrit savamment Sheila Fitzpatrick, avec une richesse de détails qui, s’ils sont de nature à passionner, risquent cependant d’égarer parfois le béotien.
« Dans l’équipe de Staline. De si bons camarades ». De Sheila Fitzpatrick. Éditions Perrin. Collection domaine étranger. 25 €.
Si l’on veut encore mieux comprendre ce que fut Staline, sa personnalité et son œuvre maléfique, mais aussi dans quel contexte historique elle a pu s’imposer, on peut se reporter à l’impeccable biographie du russe Oleg Khlevniuk.. Elle a occupé vingt ans de sa vie et il a pu accéder aux archives soviétiques. Ce qui en fait toute la richesse.
De plus, Khlevniuk parvient à merveille à croiser les considérations économiques et sociales, ainsi que les aspects géopolitiques, avec une analyse éclairante du système stalinien dans toute sa complexité et sa perversité et une présentation saisissante de la personnalité même du dictateur. « Il est communément admis que les dirigeants bolcheviques qui héritèrent du pouvoir après la mort de Lénine sous-estimaient Staline et voyaient en lui un homme médiocre et inoffensif.
Ce point de vue ne correspondait pas à la réalité », observe Khlevniuk. Car le tyran rouge n’était pas seulement capable d’un diabolisme grégaire. C’était un intellectuel, un travailleur acharné, un manipulateur cynique et inhumain. Cette biographie ne laisse rien ignorer de ces diverses facettes, ni des multiples rebondissements qui ont émaillé son parcours destructeur. Il le fait avec un sens du récit, renforcé par l’utilisation très cinématographique des retours en arrière.
C’est ainsi qu’il décline sur plusieurs chapitres les circonstances de la mort de Staline, illustrant la folie d’un système, jusqu’à la paralysie.
« Staline ». De Oleg Shlevniuk. Édition Folio histoire. 12,10 €.
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