Enquête. Jack Kérouac, de l’Amérique à la Bretagne
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Enquête. Jack Kérouac, de l’Amérique à la Bretagne
Publié le 26 février 2019 à 11h22 telegramme
Les éditions marseillaises Le Mot Et le Reste publient une version actualisée de l’enquête de Patricia Dagier et Hervé Quéméner sur les origines bretonnes de Jack Kerouac. Une belle façon de célébrer le cinquantième anniversaire de la disparition de l’auteur de « Sur la route ».
Nul ne l’ignore plus, Jack Kerouac, jusqu’à sa mort en 1969, à 47 ans, était un sacré luron, enjôleur et séducteur invétéré, grand buveur, casse-cou ; et surtout dynamiteur d’une certaine idée de la littérature et de la culture américaines, aux commandes de « Sur la route » (1957), ce bolide de mots, de sexe, de be-bop et de fureur.
Il n’eut guère de disciples de son niveau, n’en déplaise à ses copains de la Beat Generation. Il était tellement unique et ingérable qu’il a fini quasiment seul, perdu dans les brumes de l’alcool, empêtré dans des soucis d’argent et des problèmes conjugaux insolubles. Il n’empêche, la comète a brûlé pour toujours l’âme des lecteurs. Et le génie ravageur nous intéresse d’autant plus qu’il termina sa vie avec des rêves de Bretagne en tête. Histoire de retrouver son dernier grand copain Youenn Gwernig, de humer le berceau familial, enraciné du côté d’Huelgoat…
Drôles de loustics
Ce que l’on ignora longtemps et que ce travail d’enquête a permis d’éclaircir, c’est que l’auteur de « Big Sur » et de « Satori à Paris » avait pour ancêtre, un autre drôle de loustic du nom de Urbain-François Le Bihan de Kervoac. Sa mauvaise réputation était si solidement établie en Finistère qu’il dut s’exiler. Le (paraît-il) peu recommandable fripon partit au Canada en 1727, où il fit souche et où naquit, environ 200 ans plus tard, Jean-Louis Kerouac, « Ti Jean », le futur Jack. Mauvais sang ne saurait donc mentir.
Le journaliste Hervé Quéméner raconte ici le destin cabossé du fantasque chantre de la contre-culture aux États-Unis. Même si ce catholique filial, par sa chère maman, fera mine de honnir le mouvement hippie et ressemblera in fine, pathétique ombre ahurie ou triste double de lui-même, à un réac désabusé.
Il est vrai très fortement éthylisé, offrons-lui ces circonstances atténuantes. Tirant des fils ténus à travers les siècles, l’opiniâtre généalogiste Patricia Dagier reconstitue quant à elle le puzzle de la vie de « monsieur Urbain », le mal nommé. Elle établit notamment, au désespoir de ses descendants, que le coquin n’est pas issu d’une vieille noblesse bretonne et que son nom ne saurait être assorti d’une particule que d’aucun aurait aimé dorer à l’or fin. Cette vérité, plus trébuchante que sonnante, valut d’ailleurs à celle qui l’a établie de solides inimitiés Outre-Atlantique où, c’est connu, on aime entretenir les mythes.
Publié pour la troisième fois, et exactement tous les dix ans, d’abord chez An Here, en 1999, puis aux éditions du Télégramme (2009), ce texte, ici amendé et réactualisé, raconte en parallèle les passionnants destins de deux personnages au caractère bien trempé, dont la vie puissante dépasse les plus folles fictions.
Patricia Dagier et Hervé Quéméner, Le Mot Et le Reste., 17 €.
À noter
Les éditions Locus Solus, à qui l’on devait auparavant « Sad Paradise », où le voyage photographique initiatique du Brestois René Tanguy entre en résonance avec les lettres échangées par Jack Kerouac et Youenn Gwernig, ont récemment fait reparaître « La grande tribu » (1982). Youen Gwernig y fait le récit de sa vie en Amérique, dans les années 1960.
Les éditions marseillaises Le Mot Et le Reste publient une version actualisée de l’enquête de Patricia Dagier et Hervé Quéméner sur les origines bretonnes de Jack Kerouac. Une belle façon de célébrer le cinquantième anniversaire de la disparition de l’auteur de « Sur la route ».
Nul ne l’ignore plus, Jack Kerouac, jusqu’à sa mort en 1969, à 47 ans, était un sacré luron, enjôleur et séducteur invétéré, grand buveur, casse-cou ; et surtout dynamiteur d’une certaine idée de la littérature et de la culture américaines, aux commandes de « Sur la route » (1957), ce bolide de mots, de sexe, de be-bop et de fureur.
Il n’eut guère de disciples de son niveau, n’en déplaise à ses copains de la Beat Generation. Il était tellement unique et ingérable qu’il a fini quasiment seul, perdu dans les brumes de l’alcool, empêtré dans des soucis d’argent et des problèmes conjugaux insolubles. Il n’empêche, la comète a brûlé pour toujours l’âme des lecteurs. Et le génie ravageur nous intéresse d’autant plus qu’il termina sa vie avec des rêves de Bretagne en tête. Histoire de retrouver son dernier grand copain Youenn Gwernig, de humer le berceau familial, enraciné du côté d’Huelgoat…
Drôles de loustics
Ce que l’on ignora longtemps et que ce travail d’enquête a permis d’éclaircir, c’est que l’auteur de « Big Sur » et de « Satori à Paris » avait pour ancêtre, un autre drôle de loustic du nom de Urbain-François Le Bihan de Kervoac. Sa mauvaise réputation était si solidement établie en Finistère qu’il dut s’exiler. Le (paraît-il) peu recommandable fripon partit au Canada en 1727, où il fit souche et où naquit, environ 200 ans plus tard, Jean-Louis Kerouac, « Ti Jean », le futur Jack. Mauvais sang ne saurait donc mentir.
Le journaliste Hervé Quéméner raconte ici le destin cabossé du fantasque chantre de la contre-culture aux États-Unis. Même si ce catholique filial, par sa chère maman, fera mine de honnir le mouvement hippie et ressemblera in fine, pathétique ombre ahurie ou triste double de lui-même, à un réac désabusé.
Il est vrai très fortement éthylisé, offrons-lui ces circonstances atténuantes. Tirant des fils ténus à travers les siècles, l’opiniâtre généalogiste Patricia Dagier reconstitue quant à elle le puzzle de la vie de « monsieur Urbain », le mal nommé. Elle établit notamment, au désespoir de ses descendants, que le coquin n’est pas issu d’une vieille noblesse bretonne et que son nom ne saurait être assorti d’une particule que d’aucun aurait aimé dorer à l’or fin. Cette vérité, plus trébuchante que sonnante, valut d’ailleurs à celle qui l’a établie de solides inimitiés Outre-Atlantique où, c’est connu, on aime entretenir les mythes.
Publié pour la troisième fois, et exactement tous les dix ans, d’abord chez An Here, en 1999, puis aux éditions du Télégramme (2009), ce texte, ici amendé et réactualisé, raconte en parallèle les passionnants destins de deux personnages au caractère bien trempé, dont la vie puissante dépasse les plus folles fictions.
Patricia Dagier et Hervé Quéméner, Le Mot Et le Reste., 17 €.
À noter
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