Dimanche 30 juin 2019 17:55 - Lamballe INSOLITE. Pléneuf-Val-André. Avec Annie, les coquilles de moules deviennent des œuvres d’art !

Annie Toublanc crée des tableaux en collant des coquilles de moules. Ouest-France

« C’est une passion. » Depuis trois ans, Annie Toublanc, qui vit à Pléneuf-Val-André (Côtes-d’Armor), assemble des coquilles de moules, les colle et en fait des tableaux. Une création peut lui prendre « trois jours ou deux mois ». Étonnant !

Sur les chevalets, des tableaux de coquilles de moules. « Vous les vernissez ? », interroge cette femme en découvrant les œuvres de la Pléneuvienne Annie Toublanc, lors de la fête de la mytiliculture, samedi, à la cale de Jospinet, à Planguenoual. « Non, c’est entièrement naturel », répond la retraitée de 71 ans, ancienne restauratrice sur la côte de Granit rose.

L’artiste amateur discute avec les visiteurs étonnés. Et elle accepte avec plaisir les compliments. « Ils trouvent ça chouette. C’est un peu gratifiant de l’entendre. » D’autant plus que c’est la première fois que ses tableaux « mytilicoles » prennent l’air… La première fois que le public peut les voir.

Ses tableaux sont inspirés de la nature, comme des rochers, des montagnes… | Ouest-France

Un jeu de patience et de minutie

Et ça a commencé comment ? C’était il y a trois ans. « J’ai eu l’idée en voyant les empilements de coquilles dans l’assiette. Je trouvais la nacre tellement belle… », raconte la Pléneuvienne, qui expérimente son art toute seule. C’est d’abord un jeu de patience. « Je nettoie les coquilles une par une à la main. » Annie Toublanc récupère sa précieuse matière première auprès de la Moulerie de la baie. Après, il faut les emboîter avec minutie. « Parfois, il faut les limer. » Et enfin, coller.

Une seconde exposition en août

L’artiste ne laisse pas son inspiration vagabonder au hasard. Avant de créer, elle fait des dessins. Un point commun : « Ce sont des formes toujours en lien avec la nature, que j’adore. Je marche beaucoup. » Une météorite, des vagues, un cyclone, la mer, des rochers… Ça s’arrondit. Il y a du relief. « Mon père, agriculteur, était assez artiste. J’ai sans doute hérité ça de lui, dit Annie Toublanc. C’est une passion. Quand je fais ça, je ne pense à rien ! » Il peut lui falloir « trois jours ou deux mois » pour faire naître une œuvre, mot qu’elle emploie avec beaucoup d’humilité.

Il peut lui falloir « trois jours ou deux mois » pour créer une œuvre. | Ouest-France

Début août, Annie Toublanc, exposera à la chapelle Saint-Jacques, à Saint-Alban. | Ouest-France

Sur la plage de Caroual, à Erquy, la Pléneuvienne ramasse aussi des petites palourdes « usées par la mer ». Elles s’enroulent autour d’une balle. Moules de bouchot ou moules sauvages, Annie Toublanc continuera d’aller à la pêche pour créer ! Début août, elle exposera avec d’autres artistes amateurs locaux, à la chapelle Saint-Jacques, à Saint-Alban.
Soizic QUÉRO. Ouest-France