Enfouies sous la cité antique, des bombes de la Seconde Guerre mondiale menacent Pompéi

Ville antique martyrisée par le Vésuve, Pompéi et ses ruines, classées au patrimoine mondial de l’Unesco, sont aujourd’hui menacées par les vestiges de la Seconde Guerre mondiale. Au moins dix bombes non désamorcées seraient encore enfouies sur le site de la cité italienne. Un risque contrôlé par les responsables du site.


Après l’éruption volcanique destructrice du Vésuve, à l’automne 79 de notre ère, la ville antique de Pompéi est de nouveau sur des charbons ardents. Abritant de nombreux trésors archéologiques de l’Empire romain, la cité italienne, devenue l’un des sites touristiques les plus visités au monde, renferme d’autres vestiges, bien moins réjouissants.

D’après le quotidien italien Il Fatto Quotidiano, jusqu’à dix bombes non désamorcées, issues du bombardement allié de 1943, seraient encore enfouies dans une partie du site archéologique, qui n’a pas encore été explorée. À l’époque, 165 bombes avaient été larguées depuis les airs. Si une partie d’entre elles ont pu être désactivées, d’autres demeurent encore introuvables. De quoi alerter les chercheurs, soucieux de pouvoir assurer la préservation de ce site unique qui a permis de dessiner avec précision de nombreux traits de la civilisation romaine à son apogée.

Des trésors encore enfouis

Une archéologue nettoie une fresque fraîchement découverte en novembre 2018, dans une chambre antique de Pompéi. (Photo : Cesare Abbate/Press office of the Pompeii archaeological park/AFP)

« Alors que la protection du site est assurée au quotidien pour tout dommage lié à l’afflux touristique ou aux dégâts liés au temps qui passe, nous devons élargir notre champ d’action », a indiqué Alessandro Pintucci, président de la Confédération italienne des archéologues. D’autant qu’après une gestion du site calamiteuse, qui avait entraîné l’effondrement de plusieurs édifices, les fouilles de Pompéi, accompagnées financièrement par l’Union européenne, ne cessent depuis plusieurs années de révéler de nouveaux secrets https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/24742/reader/reader.html#!preferred/1/package/24742/pub/35577/page/9 . En témoigne la récente découverte d’un thermopolium, ancêtre de la restauration rapide.


Un risque contrôlé

« Avant de pouvoir procéder à des fouilles, nous devons travailler avec les ingénieurs militaires pour nettoyer le site, a déclaré Massimo Osanna, directeur du site archéologique, au quotidien britannique The Telegraph, dimanche dernier. Une bombe a déjà explosé il y a trente ans, mais aujourd’hui, il est impossible que cela se reproduise. »

Dans un communiqué publié dimanche 7 juillet, les responsables du site se sont par ailleurs empressés d’indiquer que la situation ne présentait aucun risque, tant pour les personnes travaillant sur le chantier de fouilles que pour les touristes.

Début 2018, Massimo Osanna certifiait au journal Le Monde que l’ensemble des fouilles déjà réalisées serait en sûreté à la fin de la même année, soit 46 ha sur les 68 de la cité antique. « Désormais la grande difficulté du chantier concerne le fond des fouilles, les cinq mètres de matériau stratigraphique, sur cinq kilomètres linéaires, qui n’ont pas été explorés. Ils exigent un travail minutieux afin de mettre au jour des ensembles fragiles, un pan de fresque, de mosaïques, des objets… On attend des découvertes sensationnelles. »

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