Cap Fréhel. Henri Richard, le dernier gardien de phare
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Cap Fréhel. Henri Richard, le dernier gardien de phare
Cap Fréhel. Henri Richard, le dernier gardien de phare
Une page du grand livre du cap Fréhel, dans les Côtes-d'Armor, se tourne. Henri Richard, le dernier gardien du phare, dernier gardien de phare en activité en Bretagne et en France, prend sa retraite. Personne ne lui succédera.
Né le 14 juillet 1953 à Pleumeur-Gautier (Côtes-d'Armor), Henri Richard est à l’image d’un gardien de phare tel que l’on l’imagine : un homme imposant, avec une barbe conséquente, une casquette de loup de mer vissée sur la tête sans oublier son éternel mégot. Sa vie d’exception, intimement liée à la mer et aux éclats blancs des phares, il la raconte avec passion, fierté, humour et nostalgie.
Héaux de Bréhat, Triagoz, Ar Men...
Années 70. Après le collège à Bégard, Henri Richard entre au lycée technique de Guingamp et en sort avec un CAP-BEP d’électromécanicien. Une vie active commence dans la téléphonie, l’électricité industrielle. « C’est à cette époque que ma mère m’a appris que mon oncle était gardien de phare », une information qui fera alors son chemin… Henri commence à faire des remplacements en tant qu’auxiliaire aux Héaux de Bréhat, puis aux Triagoz où, en 1984, comme dernier gardien, il rendra les clés. Le phare sera entièrement automatisé.
La relève, c’était folklo ! Nous étions sur un siège suspendu à un câble et, par forte houle, nous avions vite les fesses mouillées, voire plus
« On faisait 14 jours en mer et sept jours à terre, toujours en équipes de deux. Ces phares étaient équipés de brûleurs à vapeur de pétrole. Pour allumer le brûleur, il ne fallait pas faire l’idiot et respecter la procédure, les règles de sécurité. Nous travaillions avec des pochons de fibres d’amiante à mettre dans les éjecteurs du brûleur, pour filtrer le pétrole », se souvient-il. Henri va alors suivre des cours à l’école des électromécaniciens de Brest et faire un nouveau remplacement au phare de l’île Vierge. À la fin de l’année, avec un collègue, il part au phare d’Ar Men.
Des milliers de marches au compteur
« Essuyer une tempête, c’était beau, impressionnant. On se barricadait. On sentait le phare bouger sous les coups de boutoir de la mer. Mais on avait de quoi faire, l’entretien mécanique, astiquer les cuivres, faire les peintures, la cuisine, le ménage, la surveillance en cas de brume. Avec les "copains", on ne se voyait pas beaucoup. On se croisait. La relève se faisait par "ballon”, un filin (le cartahu), lancé par les gardiens, servant de va-et-vient. Le passager s’installait à califourchon sur une sorte de ballon et glissait le long du filin ». Henri part ensuite au phare des Pierres Noires, près de la pointe Saint-Mathieu, pendant encore deux ans et demi. « Pour la relève, c’était plus compliqué. C’était folklo ! Nous étions sur un siège suspendu à un câble et, par forte houle, nous avions vite les fesses mouillées, voire plus ».
Le marin profite d’un remplacement au phare des Sept-Îles pour faire un stage d’électronique au Greta, à Nantes, dans le but de se préparer à l’automatisation des phares. En 1993, l’opportunité de repartir en phare se présente. « C’était le cap Fréhel ou l’île Vierge. Je me suis souvenu du nombre de marches de l’île Vierge, 397 marches, j’ai pris Fréhel, 145 marches. Au début comme gardien remplaçant, puis seul », dit-il en riant.
« Comme tout était manuel, je montais toutes les trois heures les 145 marches pour remonter le poids. Les veilles de nuit, j’avais un lit de camp dans la salle de veille, en cas de déclenchement de la corne de brume ». Dans peu de temps à la retraite, à Pleumeur-Gautier, Henri Richard continuera d’assouvir sa passion pour la lecture des polars régionaux, sa collection de cartes postales anciennes sur les costumes bretons et sur... les phares.
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