D’où viennent le Mayday et le SOS, messages de détresse utilisés dans le monde entier ?
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D’où viennent le Mayday et le SOS, messages de détresse utilisés dans le monde entier ?
Correspondance, Gautier DEMOUVEAUX
À cause d’un moteur en feu, le vol UA328 d’United Airlines a lancé une alerte « Mayday » au-dessus de Denver (États-Unis), ce week-end. Mais savez-vous d’où viennent le Mayday et le SOS, devenus aujourd’hui des messages de détresse universels, connus dans le monde entier ?
Les 231 passagers et 10 membres d’équipage du vol UA328 à destination d’Honolulu (Hawaï) ont sans doute eu la peur de leur vie, samedi 20 février 2021. Quelques minutes après avoir décollé de Denver (Colorado), leur avion, un Boeing 777 de la compagnie United Airlines, a vu son réacteur droit prendre feu et se désintégrer en partie, tandis qu’une pluie de débris s’abattait sur une zone résidentielle, heureusement sans faire de victimes.
À cet instant, le cockpit lance un appel d’urgence à la tour de contrôle de l’aéroport international de Denver. « Mayday, Mayday, Mayday, United 228 urgent. Mayday, Mayday, Mayday, lance alors le pilote à la radio. On a un problème de moteur. Besoin de faire demi-tour immédiatement ! »
Mayday, c’est sans doute l’alerte qu’aucun navigateur, sur mer ou dans les airs, ne souhaite jamais avoir à faire. La raison est simple : c’est cette expression – à répéter trois fois – qui est internationalement utilisée en procédure d’urgence comme signal de détresse dans les communications vocales radio.
Un mot d’inspiration française
Contrairement à ce que ses deux « y » pourraient laisser croire, le mot « Mayday » ne veut rien dire dans la langue de Shakespeare. Non, son origine est tout autre…
Retour en arrière : nous sommes en 1923, aux débuts de l’aviation. Les autorités britanniques chargent Frederick Stanley Mockford, un chef opérateur du contrôle radio à l’aéroport de Croydon, au sud de Londres, d’imaginer un terme servant de signal de détresse. Ce terme doit être facilement compris par tous les pilotes, quelle que soit leur nationalité, ainsi que par le personnel au sol, en cas d’urgence.
L’officier supérieur anglais se souvient que, deux ans plus tôt, il avait intercepté le message d’un aviateur français en perdition. Il se rappelle la phrase que l’homme avait prononcée : « Venez m’aider ! »
L’officier britannique propose donc à ses supérieurs le mot français « m’aider », écrit à l’anglaise : le Mayday venait d’être inventé !
Il faudra cependant attendre 1927 et la Conférence de Washington, pour que l’International Radio Telegraph Convention adopte définitivement le terme Mayday comme l’équivalent oral du SOS en code Morse ou tout autre signal écrit, pour l’ensemble des transports aériens et maritimes dans le monde.
La première liaison de l’aviation civile commerciale, reliant Paris à Londres, est effectuée le 8 février 1919. Quatre ans plus tard, un officier radio britannique de l’aéroport de Croydon imagine le signal de détresse international « Mayday », à la suite d’un échange avec un pilote français en difficulté qui a prononcé cette phrase à la radio : « Venez m’aider ! » (Photo : collection particulière / Wikimédia Commons)
Sauvez nos âmes
À l’époque, le SOS est le message international utilisé pour tout appel de détresse, et ce, depuis la toute fin du XIXe siècle et l’invention de la TSF, la télégraphie sans fil.
Cette technologie révolutionnaire permet d’envoyer des messages écrits à distance en utilisant des ondes électromagnétiques, au moyen d’un alphabet codé – composé de points et de traits – imaginé en 1844 par l’ingénieur américain Samuel Morse. Ainsi, il est possible de communiquer depuis partout dans le monde !
L’alphabet Morse est imaginé par le savant américain Samuel Morse en 1844. Il deviendra le langage de référence avec le développement de la télégraphie. (Source : Wikimédia Commons)
Avec l’invention de la TSF, bon nombre de navires militaires et transatlantiques s’équipèrent au début du XXe siècle d’un poste de radio, avec un opérateur, comme ici à bord du RMS Olympic. (Photo : Wikimédia Commons)
Cet outil intéresse très vite les marines nationales occidentales, ainsi que les compagnies maritimes, pour des raisons commerciales, mais également pour améliorer la sécurité de leurs navires, qui se dotent de postes émetteurs-récepteurs.
En 1904, la British Marcony Society, leader des transmissions radios, décide de mettre en place un signal de détresse baptisé CQD, alias « Come quick, Danger » (Venez vite, danger), déjà inspiré du français « Sécu(rité) et détresse ».
Mais ce message imaginé par l’entreprise privée est trop similaire au CQ, qui sert déjà à tous les navires pour signaler leur position. Il faut attendre deux ans plus tard, le 3 novembre 1906, lors du deuxième Congrès international de télégraphie qui se tient à Berlin, pour qu’un nouveau code soit adopté : le SOS est né !
Ce sigle devient la norme internationale pour l’appel de détresse sur les ondes. La légende raconte que les trois lettres sont l’abréviation de la phrase « Save our souls » (Sauvez nos âmes), « Save our ship » (Sauvez notre bateau) ou encore « Send out succour » (Envoyez des secours).
La réalité est beaucoup plus pragmatique. Le SOS ne signifie en fait rien de particulier, ce code a tout simplement été choisi pour sa simplicité à être émis en Morse, et reconnaissable rapidement par sa succession de trois points, trois traits, trois points. Le CQD et le SOS coexistent encore pendant plusieurs années, jusqu’au drame du Titanic, à la suite duquel le code CQD est définitivement abandonné.
Le premier SOS de l’histoire
Le paquebot transatlantique de la White Star Line, jugé insubmersible, est l’un des premiers à émettre un SOS dans l’histoire de la navigation, après sa collision avec un iceberg, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912.
Contrairement à la légende, le Titanic n’est pas le tout premier navire à avoir envoyé un SOS dans l’histoire de la marine. (Illustration : Wikimédia Commons)
Bâtiment anglais, le Titanic aura d’abord envoyé une série de CQD, avant de lancer des SOS et d’être secouru par le Carpathia, qui réussira à repêcher 705 rescapés. Malgré ce qui est souvent raconté, le Titanic n’est pas le tout premier navire à utiliser le nouveau code international.
Trois ans plus tôt, le 10 juin 1909, le paquebot anglais RMS Slavonia, de la compagnie Cunard Line, s’échoue au large de l’île de Flores, dans l’archipel des Açores. Son opérateur radio envoie un SOS, reçu par le Batavia et le Princess Irene, permettant ainsi de sauver l’ensemble des 400 passagers et membres d’équipage du navire. C’est officiellement le premier SOS émis de l’histoire.
Le premier SOS de l’histoire aurait été envoyé le 10 juin 1909 par le RSM Slavonia, au large des Açores. (Photo : Wikimédia Commons)
Quant au premier message de détresse envoyé par un bateau radiotélégraphié, il est intercepté dix ans plus tôt par le bateau-phare East Goodwin, afin de prévenir du naufrage du trois-mâts L’Elbe et de son échouage sur un banc de sable, au large des côtes anglaises du Kent…
À l’époque pas de SOS, mais un message suffisamment clair pour déclencher l’envoi du bateau de sauvetage Ramsgate, afin de tirer le navire marchand de sa fâcheuse posture !
ouest france
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