La tombe d'un officier britannique, héros de guerre mort fin mai 1940 à Dunkerque, localisée 81 ans après sa mort
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La tombe d'un officier britannique, héros de guerre mort fin mai 1940 à Dunkerque, localisée 81 ans après sa mort
La tombe d'un officier britannique, héros de guerre mort fin mai 1940 à Dunkerque, localisée 81 ans après sa mort
Il a fallu patienter près de deux décennies de recherche avant que la tombe du Lieutenant Piers Edgcumbe, officier britannique mort le 27 mai 1940 à Dunkerque, en pleine Bataille de France, ne soit finalement retrouvée. La famille attendait depuis 81 ans que l'emplacement des restes de ce Lieutenant, engagé dans le célèbre régiment 12th Royal Lancers, ne soit finalement confirmé !
La tombe ne porte aucun nom. Juste une mention "An officer", et une date, le 27 mai 1940. Des milliers de soldats britanniques, qui n'ont pas pu être identifiés en pleine guerre, ont été enterrés de cette manière, anonyme, brave parmi les braves. Notre histoire est celle d'un héros. Celle de Piers Edgcumbe, enterré sans la moindre indication, sans le moindre nom, dans le cimetière de la ville de Esquelbecq, à une vingtaine de kilomètres de Dunkerque, là même où est il tombé au combat.
Le Lieutenant Piers Edgcumbe est le fils du 6e comte du Mont Edgcumbe, une ancienne famille noble britannique. Lorsque la guerre éclate, il est envoyé en France, au sein du British Expeditionary Force, pour venir en aide aux forces françaises dans l'attente d'une attaque de l'armée allemande. Le 10 mai 1940, la guerre éclate et Piers se retrouve en première ligne.
Edgcumbe sert au sein du 12th Royal Lancers, un prestigieux régiment de cavalerie de l'armée britannique. Il est pris, avec son unité, dans la nasse qui se replie vers Dunkerque et qui va mener au rembarquement des troupes britanniques lors de l'opération Dynamo. Le 27 mai 1940, le jeune officier de 25 ans participe à une mission de reconnaissance : avec une troupe disparate, il doit localiser les troupes allemandes et rapporter leurs déplacements au quartier général franco-britannique. Il est notamment accompagné du Caporal suppléant Leonard Webber, 19 ans et soldat du 2e Bataillon des Queen Victoria Rifles.
Les deux hommes, qui ont pris place dans un transport blindé, décèdent sur le coup lorsqu'un obus de 88 mm touche leur véhicule. Mais en pleine Bataille de Dunkerque, il est impossible d'offrir une sépulture décente aux deux héros : leurs restes sont enterrés à la hâte dans une tombe au bord de la route. Un an et demi plus tard, les deux hommes vont être exhumés et enterrés dans le cimetière de la ville de Esquelbecq, toute proche. Mais les autorités britanniques connaissent le nom du plus jeune des soldats, Leonard Webber, qui est gravé sur la tombe après la fin de la guerre.
Mais la dépouille d’Edgcumbe n’est pas formellement identifiée et sa tombe n’a donc été marquée que comme « officier inconnu ». En Grande-Bretagne, sa famille a été informée que le jeune officier était mort mais ils n'ont jamais su ce qui était arrivé à son corps. C'est là qu'intervient Andrew Newson, un historien amateur britannique qui, lors d'un voyage à Esquelbecq en 2003, aperçoit cette tombe et décide de rendre un nom à cet officier inconnu. Pendant 17 ans, il va rassembler des centaines de documents d'archives françaises et britanniques qui prouvent que les restes dans la tombe appartiennent à Edgcumbe.
Trouver l’identité de ce soldat fut difficile : environ 45 000 soldats britanniques sont portés disparus lors de la bataille de Dunkerque. Et les exigences du CWGC sont telles que chaque dossier d'identification de corps doit posséder une identification positive des restes de manière visuelle ! Newson va alors fonctionner par déduction : dans le cimetière, l'officier anonyme est enterré à côté de Leonard Webber, identifié après-guerre. L'histoire amateur se renseigne aux archives et apprend que Webber aurait dû se trouver avec son unité à Calais, mais qu'il avait été détaché pour des missions de reconnaissance à Dunkerque, et qu'il servait sous les ordres du ... Lieutenant Edgcumbe !
Newson continue ses recherches et découvre des documents dans les archives nationales britanniques qui indiquent qu'Edgcumbe et Webber étaient portés disparus, pensés tués, juste en bas de la rue du cimetière où ils sont enterrés. Et que le Lieutenant Edgcumbe est le seul officier de l'unité de reconnaissance à être porté disparu à cette période. Enfin, Newson parvient à mettre la main sur le rapport d'exhumation qui décrivait l'apparence de «l'officier inconnu» : le corps correspond alors parfaitement à l'apparence d'Edgcumbe.
Après une seconde analyse, la Commonwealth War Graves Commission confirme les résultats et annonce officiellement que la tombe renferme bien les restes du Lieutenant Edgcumbe. Dès que les conditions sanitaires permettront un voyage et la tenue d'une cérémonie, une nouvelle pierre tombale, nominative, sera érigée, vraisemblablement cet été.
Source : warhistoryonline.com & The Times
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