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Juin 1940. L’histoire d’un Breton prisonnier de guerre en Bohême

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Juin 1940. L’histoire d’un Breton prisonnier de guerre en Bohême Empty Juin 1940. L’histoire d’un Breton prisonnier de guerre en Bohême

Message par Admin Sam 20 Juin - 21:11

Le 18 juin 1940, à l’arrivée des troupes allemandes à Rennes, Joseph Pinçon, menuisier de 36 ans, est fait prisonnier et envoyé en Bohême, alors annexée par l’Allemagne, quelques mois plus tard. Après dix années de recherches et de collectes d’archives rares, son fils, Loïc, publie l’histoire du camp de prisonniers du Stalag IV C.


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guerre en tenue de travail à Hertine (Kommando du Stalag IV C), en 1941. Joseph Pinçon est debout, au second rang, avec la chemise blanche. | D.R.
Ouest-France Pascal SIMON. Publié le 20/06/2020 à 08h01

J’ai toujours été passionné d’histoire. Je faisais des relevés de monuments aux morts. Tout a commencé il y a neuf ans, avec un petit site internet de généalogie. J’ai publié des photos de prisonniers de guerre, dont celles de mon père, envoyé en Allemagne. J’ai alors eu de nombreux contacts avec des personnes qui avaient reconnu un membre de leur famille sur les photo. Jusqu’à 450 personnes dont un père ou un grand-père avait été envoyé en stalag.

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Loïc Pinçon-Desaize, auteur du livre « La vie des prisonniers de guerre en Bohême ». | THOMAS BRÉGARDIS / OUEST-FRANCE

Un jour, j’ai reçu chez moi un dossier complet de stalag, découvert dans une poubelle, à Paris. J’ai tout numérisé. Depuis, des dizaines de kilos d’archives m’ont été communiqués. Je suis allé en Allemagne et en Tchéquie, j’ai passé des centaines d’heures dans les Centres d’archives consacrés aux prisonniers de guerre, notamment à Caen, au service historique de la Défense (SHD). Il y a trois ans, après la récidive d’une maladie, j’ai commencé à écrire l’histoire du Stalag IV C, à partir de témoignages, d’anecdotes et de documents inédits.

Pourquoi votre père a-t-il été envoyé en Allemagne ?

Mon père, Joseph Pinçon, était menuisier à La Gouesnière, et à l’époque réserviste pour l’armée. Il a 36 ans quand est décrétée la mobilisation générale, en septembre 1939. Il rejoint alors la caserne du Colombier, à Rennes, comme menuisier. Le 18 juin 1940, les Allemands entrent dans Rennes, au lendemain du bombardement de la gare de triage.

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Loïc Pinçon-Desaize publie l’histoire du camp de prisonniers du Stalag IV C. | THOMAS BRÉGARDIS / OUEST-FRANCE

Les prisonniers de guerre ont été détenus au Frontstalag 133 (les casernes rennaises) et notamment à celle du Colombier. Parmi ces prisonniers, mon père, bien sûr, qui va rejoindre l’Allemagne nazie dans un convoi ferroviaire http://stalag4c.blogspot.com/2009/02/itineraire-dun-prisonnier.html

de 1 606 captifs, le 2 novembre 1940, mais également le comédien Guy Rapp, partenaire de Gabin dans Le Jour se lève, un film de Marcel Carné, et bien d’autres… Sur les quelque 20 000 prisonniers de guerre du Stalag IV C et de ses Kommando, seul camp ouvert en Bohême, près de 5 000 ont été faits prisonniers dans la région de Rennes, dès l’arrivée des troupes allemandes.

Qu’avez-vous découvert sur ses conditions de détention ?

Avant son départ vers l’Allemagne, ma mère et ma sœur aînée venaient à Rennes pour l’apercevoir. Elles savaient à peu près où était notre père, elles attendaient son passage. Puis il est parti en Allemagne. Jusqu’en 1941, il pouvait écrire facilement à la famille. Ensuite, c’était plus difficile, les courriers étaient limités à sept ou huit lignes, écrites au crayon et évidemment relues avant expédition.

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Photographies de prisonniers de guerre français de 1940. | D.R.

Il n’a cependant pas été malheureux, ils avaient de bon rapport avec les fermiers qui l’employaient en Tchéquie. Pendant sa captivité, il n’a changé que trois fois de lieu de travail, quand certains ont fait jusqu’à douze stalags différents ! Malgré tout, à la lecture de certains courriers, on ressent qu’il a déprimé. Et il ne savait pas grand chose du déroulement de la guerre. À partir de 1941, un « comité Pétain » va être créé dans chaque camp, auquel chaque prisonnier verse une « dîme », ça deviendra des amicales.

Quand votre père est-il revenu ?

Il a quitté la Saxe sous les bombes. Le 8 mai 1945, entre 12 h 30 et 14 h, il est pris entre les feux de chars soviétiques et allemands. Il rejoint les Américains au camp de rapatriement de Bamberg. Il reviendra à La Gouesnière le 22 mai 1945. À son retour, il a repris son travail de menuisier. Il a même été le patron d’un prisonnier de guerre allemand, Joseph, qui est resté à La Gouesnière jusqu’à fin 1945, début 1946.

La vie des prisonniers de guerre en Bohême 1940-1945 : l’histoire du Stalag IV C et de ses Kommando, Loïc Pinçon-Desaize, éditions Laurent Guillet, 272 pages, 22 €. Blog : http://stalag4c.blogspot.com
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