PAIMPOL PEMPOULL
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PAIMPOL PEMPOULL
Présentation
Paimpol a un point commun avec Saint-Malo : la Grande Pêche, celle sur les bancs de Terre-Neuve ou d’Islande.
C’est en 1852 que commence à Paimpol l’épopée de la pêche à la morue en Islande. Elle va durer 80 ans et connaître son apogée en 1895. A cette époque, 80 goélettes sont armées. Les deux dernières quittent le port en 1935.
La morue qu’on pêche en Islande est très rentable. Un pêcheur arrive à gagner en six mois 20% de plus que les ouvriers à terre. Les armateurs arment à tout va, recrutent leurs effectifs dans la campagne environnante. Ils sont les maîtres de la ville.
Les maisons qu’ils construisent sur les quais sont les traces encore aujourd'hui visibles de leur prospérité.
Les marins partent mi-février pour ne revenir qu’en août. Lorsqu’ils reviennent !
Les conditions à bord sont extrêmement rudes : froid, humidité, brouillard, maladies. Et le sel qui est utilisé pour conserver la morue arrache les mains du mousse. La pêche proprement dite est aussi très dangereuse. Contrairement à ceux de Saint-Malo, les islandais de Paimpol pêchent directement des goélettes et n’utilisaient pas de doris pour explorer les côtes. Ils doivent donc s’approcher au plus près des récifs. Avec un brouillard quotidien, les accidents sont fréquents.
Le tribut payé par les Paimpolais est très lourd : 100 goélettes et 2000 hommes disparaissent dans les tempêtes, les brumes et le brouillard.
Quand vient l’époque des retours, les femmes se rendent sur les falaises les plus hautes et les mieux placées pour guetter l’arrivée des goélettes des islandais. Et parfois, les jours et les mois passent, sans retour de l’être cher...
A cet endroit est érigé un calvaire baptisé Croix des Veuves, sur la commune de Ploubazlanec, à proximité de Paimpol.
Sur le mur du cimetière, appelé Mur des disparus, sur ceux des chapelles, des plaques portent le nom des disparus en mer.
Cette épopée a été évoquée par plusieurs auteurs.
Le romancier Pierre Loti, avec plusieurs ouvrages: Pêcheurs d’Islande, Mon frère Yves.
Le barde Théodore Botrel avec sa célèbre Paimpolaise.
Deux chansons pour illustrer Paimpol : la Paimpolaise, bien sûr, mais aussi une chanson récente due à François Budet. Elle évoque le passé des marins de la région. Loguivy-de-la-mer est un hameau et un port de pêche de la commune de Ploubazlanec, à proximité de Paimpol. Loguivy s'est spécialisé dans la pêche aux crustacés. Tous les soirs, d'immenses camions armés aux couleurs du hameau et de la Bretagne remontent l'étroite descente du port et partent à l'assaut des grands-routes, pour Rungis, chargés d' Or des mers : homards, langoustes, araignées, langoustines.
La Pampolaise
Quittant ses genêts et sa lande,
Quand le Breton se fait marin,
En allant aux pêches d’Islande,
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
J’aime Paimpol et sa falaise,
Son église et son grand pardon.
J’aime surtout la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Quand leurs bateaux quittent nos rives,
Le curé leur dit : « Mes bons fieux,
Priez souvent Monsieur Saint Yves,
Qui nous voit, des cieux toujours bleus. »
Et le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
Le ciel est moins bleu, n’en déplaise
A Saint Yves, notre Patron,
Que les yeux de ma Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Guidé par la petite étoile
Le vieux patron, d’un air très fin,
Dit souvent que sa blanche voile
Semble l’aile d’un Séraphin ...
Et le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
Ta voilure, mon vieux Jean-Blaise,
Est moins blanche au mât d’artimon,
Que la coiffe à la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Le brave islandais, sans murmure,
Jette la ligne et le harpon;
Puis dans un relent de saumure,
Il s’affale dans l’entrepont ..
Et le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
Je serais bien mieux à mon aise
Devant un joli feu d’ajonc
A côté de la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Mais souvent l’Océan qu’il dompte
Se réveillant lâche et cruel,
Le jour venu, quand on se compte
Bien des noms manquent à l’appel ! ...
Et le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
Pour aider la Marine anglaise,
Comme il faut plus d’un moussaillon,
J’en f’ons deux à ma Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Puis, quand la vague le désigne,
L’appelant de sa grosse voix,
Le brave islandais se résigne
En faisant un signe de croix ...
Et le pauvre gâs
Quand vient le trépas,
Serrant la médaille qu’il baise,
Glisse dans l’océan sans fond
En songeant à la Paimpolaise
Qui l’attend au pays breton !
Théodore Botrel
................................................................................................................................
Loguivy de la mer
Ils reviennent encore à l’heure des marées
S’asseoir sur le muret le long de la jetée
Ils regardent encore au-delà de Bréhat
Respirant le parfum du vent qui les appelle
Mais s’il est révolu le temps des terre-neuvas
La race des marins chez nous ne s’en va pas.
Refrain :
Loguivy-de-la-mer, Loguivy-de-la-mer
Tu regardes mourir les derniers vrais marins
Loguivy-de-la-mer, au fond de ton vieux port
S’entassent les carcasses des bateaux déjà morts.
Ils ont connu le temps où la voile était reine
Ils parlent des haubans, des focs et des misaines
De tout ce qui a fait le charme de leur vie
Et qu’ils emporteront avec eux dans l’oubli
Mais s’il est révolu le temps des cap-horniers
Il reste encore chez nous d’la graine d’aventuriers.
Je n’ai jamais su dire ce que disent leurs yeux
Perdus dans ces visages burinés par le vent
Ces beaux visages d’hommes, ces visages de vieux
Qui savent encore sourire et dire à nos vingt ans
« Remettez vos cabans et rompez les amarres
Allez-y de l’avant, mais tenez bon la barre ».
François Budet
.........................................................................................................................................
Discographie
•François Budet, Résurgence, Ardol, 1990
Bibliographie
•Pierre Loti, Pêcheurs d'Islande
1995
.......................................................................................................................................
http://www.bretagnenet.com/strobinet/pub/trobzh/pempoull.htm
Paimpol a un point commun avec Saint-Malo : la Grande Pêche, celle sur les bancs de Terre-Neuve ou d’Islande.
C’est en 1852 que commence à Paimpol l’épopée de la pêche à la morue en Islande. Elle va durer 80 ans et connaître son apogée en 1895. A cette époque, 80 goélettes sont armées. Les deux dernières quittent le port en 1935.
La morue qu’on pêche en Islande est très rentable. Un pêcheur arrive à gagner en six mois 20% de plus que les ouvriers à terre. Les armateurs arment à tout va, recrutent leurs effectifs dans la campagne environnante. Ils sont les maîtres de la ville.
Les maisons qu’ils construisent sur les quais sont les traces encore aujourd'hui visibles de leur prospérité.
Les marins partent mi-février pour ne revenir qu’en août. Lorsqu’ils reviennent !
Les conditions à bord sont extrêmement rudes : froid, humidité, brouillard, maladies. Et le sel qui est utilisé pour conserver la morue arrache les mains du mousse. La pêche proprement dite est aussi très dangereuse. Contrairement à ceux de Saint-Malo, les islandais de Paimpol pêchent directement des goélettes et n’utilisaient pas de doris pour explorer les côtes. Ils doivent donc s’approcher au plus près des récifs. Avec un brouillard quotidien, les accidents sont fréquents.
Le tribut payé par les Paimpolais est très lourd : 100 goélettes et 2000 hommes disparaissent dans les tempêtes, les brumes et le brouillard.
Quand vient l’époque des retours, les femmes se rendent sur les falaises les plus hautes et les mieux placées pour guetter l’arrivée des goélettes des islandais. Et parfois, les jours et les mois passent, sans retour de l’être cher...
A cet endroit est érigé un calvaire baptisé Croix des Veuves, sur la commune de Ploubazlanec, à proximité de Paimpol.
Sur le mur du cimetière, appelé Mur des disparus, sur ceux des chapelles, des plaques portent le nom des disparus en mer.
Cette épopée a été évoquée par plusieurs auteurs.
Le romancier Pierre Loti, avec plusieurs ouvrages: Pêcheurs d’Islande, Mon frère Yves.
Le barde Théodore Botrel avec sa célèbre Paimpolaise.
Deux chansons pour illustrer Paimpol : la Paimpolaise, bien sûr, mais aussi une chanson récente due à François Budet. Elle évoque le passé des marins de la région. Loguivy-de-la-mer est un hameau et un port de pêche de la commune de Ploubazlanec, à proximité de Paimpol. Loguivy s'est spécialisé dans la pêche aux crustacés. Tous les soirs, d'immenses camions armés aux couleurs du hameau et de la Bretagne remontent l'étroite descente du port et partent à l'assaut des grands-routes, pour Rungis, chargés d' Or des mers : homards, langoustes, araignées, langoustines.
La Pampolaise
Quittant ses genêts et sa lande,
Quand le Breton se fait marin,
En allant aux pêches d’Islande,
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
J’aime Paimpol et sa falaise,
Son église et son grand pardon.
J’aime surtout la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Quand leurs bateaux quittent nos rives,
Le curé leur dit : « Mes bons fieux,
Priez souvent Monsieur Saint Yves,
Qui nous voit, des cieux toujours bleus. »
Et le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
Le ciel est moins bleu, n’en déplaise
A Saint Yves, notre Patron,
Que les yeux de ma Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Guidé par la petite étoile
Le vieux patron, d’un air très fin,
Dit souvent que sa blanche voile
Semble l’aile d’un Séraphin ...
Et le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
Ta voilure, mon vieux Jean-Blaise,
Est moins blanche au mât d’artimon,
Que la coiffe à la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Le brave islandais, sans murmure,
Jette la ligne et le harpon;
Puis dans un relent de saumure,
Il s’affale dans l’entrepont ..
Et le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
Je serais bien mieux à mon aise
Devant un joli feu d’ajonc
A côté de la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Mais souvent l’Océan qu’il dompte
Se réveillant lâche et cruel,
Le jour venu, quand on se compte
Bien des noms manquent à l’appel ! ...
Et le pauvre gâs
Fredonne tout bas :
Pour aider la Marine anglaise,
Comme il faut plus d’un moussaillon,
J’en f’ons deux à ma Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !
Puis, quand la vague le désigne,
L’appelant de sa grosse voix,
Le brave islandais se résigne
En faisant un signe de croix ...
Et le pauvre gâs
Quand vient le trépas,
Serrant la médaille qu’il baise,
Glisse dans l’océan sans fond
En songeant à la Paimpolaise
Qui l’attend au pays breton !
Théodore Botrel
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Loguivy de la mer
Ils reviennent encore à l’heure des marées
S’asseoir sur le muret le long de la jetée
Ils regardent encore au-delà de Bréhat
Respirant le parfum du vent qui les appelle
Mais s’il est révolu le temps des terre-neuvas
La race des marins chez nous ne s’en va pas.
Refrain :
Loguivy-de-la-mer, Loguivy-de-la-mer
Tu regardes mourir les derniers vrais marins
Loguivy-de-la-mer, au fond de ton vieux port
S’entassent les carcasses des bateaux déjà morts.
Ils ont connu le temps où la voile était reine
Ils parlent des haubans, des focs et des misaines
De tout ce qui a fait le charme de leur vie
Et qu’ils emporteront avec eux dans l’oubli
Mais s’il est révolu le temps des cap-horniers
Il reste encore chez nous d’la graine d’aventuriers.
Je n’ai jamais su dire ce que disent leurs yeux
Perdus dans ces visages burinés par le vent
Ces beaux visages d’hommes, ces visages de vieux
Qui savent encore sourire et dire à nos vingt ans
« Remettez vos cabans et rompez les amarres
Allez-y de l’avant, mais tenez bon la barre ».
François Budet
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Discographie
•François Budet, Résurgence, Ardol, 1990
Bibliographie
•Pierre Loti, Pêcheurs d'Islande
1995
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http://www.bretagnenet.com/strobinet/pub/trobzh/pempoull.htm
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