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Myriam El Khomri. La banlieue au centre //// nouveau ministre du travail

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Myriam El Khomri. La banlieue au centre ////   nouveau ministre du travail  Empty Myriam El Khomri. La banlieue au centre //// nouveau ministre du travail

Message par Admin Mer 2 Sep - 16:31

Myriam El Khomri. La banlieue au centre ////   nouveau ministre du travail  Sans_t55


Depuis les attentats de janvier, la Bretonne Myriam El Khomri, secrétaire d'État chargée de la Ville, s'est retrouvée au coeur du débat. Vendredi, se tiendra un comité interministériel à l'égalité et la citoyenneté, où la benjamine du gouvernement, nommée en août dernier, tiendra une place centrale.


Depuis les attentats de janvier, vous êtes très sollicitée par les médias. Le gouvernement communique essentiellement sur la question des « quartiers ». Cela ne revient-il pas à mettre les banlieues au banc des accusés ?

Les médias montraient très peu d'intérêt pour la politique de la ville avant les événements ou caricaturaient assez systématiquement l'actualité des quartiers. Il est vrai qu'il y a eu parfois des raccourcis liant terrorisme et quartiers populaires, ce que je dénonce évidemment. Mais l'élan du 11 janvier a aussi révélé les fractures béantes de notre société. Les quelques incidents pendant les minutes de silence, l'absence d'une partie des jeunes des quartiers pendant les marches, ont montré aussi qu'il ne suffit pas de clamer nos belles valeurs républicaines pour qu'elles soient vécues au quotidien. C'est ce que le Premier ministre a voulu qualifier en parlant d'apartheid territorial et social. La cohésion nationale ne peut pas fonctionner avec des villes à 80 % de logements sociaux et d'autres à 5 %. Et là, la responsabilité est collective.


À écouter le gouvernement, il semble que la question sociale en France se résume aux banlieues. Mesurez-vous le risque de créer un sentiment d'exaspération dans le monde rural ou périurbain ?

Il existe un double malentendu sur la politique de la ville. Ceux qui n'y habitent pas pensent que tout l'argent va dans les quartiers. Et ceux qui y habitent ont le sentiment d'être abandonnés. Nous avons décidé de réformer la géographie prioritaire, qui était devenue illisible, en nous fondant sur un critère unique : le revenu des habitants. Ainsi nous concentrons l'effort sur 1.500 quartiers prioritaires contre plus de 2.500 précédemment. Ces quartiers les plus pauvres vont bénéficier d'un budget qui est sanctuarisé pendant les trois ans qui viennent. Avec ce critère objectif du niveau des revenus, on fait apparaître de nouveaux territoires cibles où six millions de Français sont concernés. Ça reste évidemment les grandes banlieues mais également le bassin minier, des centres-villes dégradés comme ceux de Thiers (Puy-de-Dôme) ou Auch (Gers)et des zones périurbaines qui pouvaient se sentir abandonnées car elles n'avaient pas de politique spécifique. Quand on entend « politique de la ville », on voit les quartiers nord de Marseille ou la Grande Borne, à Grigny (Essonne). Mais en réalité elle intègre beaucoup d'autres visages. Après, il faut comprendre que mon ministère s'intéresse aux territoires urbains les plus pauvres. Cette politique ne vient pas se substituer ou s'opposer à ce qui, par ailleurs, est fait pour la ruralité.

En expliquant que la situation des quartiers a des origines diverses, n'est-ce pas un moyen de faire diversion sur le problème central : le chômage ?

Depuis des années, beaucoup a été fait pour la rénovation urbaine. Amener des transports, rénover des bâtiments parfois insalubres qui apportent de la dignité, ça n'a rien d'inutile. Nous continuons ces actions mais l'axe prioritaire du gouvernement est le développement économique de ces territoires. Le fort taux de chômage est au coeur de la question sociale dans les quartiers. S'attaquer aux problèmes structurels sera la priorité du comité interministériel du 6 mars. Il y a deux fois plus de créateurs d'entreprises dans ces quartiers qu'ailleurs. Seulement ils sont plus fragiles et ont besoin d'un coup de pouce. Pour piloter ce développement et permettre l'émergence d'un nouvel écosystème, le Président a annoncé la création d'une Agence nationale de développement économique. L'autre objectif est aussi de favoriser la mixité sociale. Un tiers des habitants de ces quartiers les quittent au bout de cinq ans. Ils sont toujours remplacés par des gens plus pauvres. Donc nous allons insister, dans une réflexion intercommunale, pour que davantage de logements sociaux soient construits là où il en manque. Si nous constatons de la mauvaise volonté, nous avons différents outils comme des amendes cinq fois plus importantes que par le passé. Les préfets peuvent eux-mêmes délivrer des permis de construire en lieu et place de ces communes hors-la-loi.


Repères - Depuis janvier 2015, les « quartiers prioritaires de la politique de la ville » remplacent les ZUS (Zone urbaine sensible), les ZRU (Zone de redynamisation urbaine) et les CUCS (Contrat urbain de cohésion sociale). L'ensemble des actions est inscrit dans un contrat unique. - Territoires ciblés : quartiers où plus de la moitié de la population vit avec moins de 11.250 € par an. - En Bretagne, 15 villes bénéficient de ce dispositif. Avec trois villes entrantes : Hennebont (56), Dinan (22) et Redon (35). - Dans les 1.300 quartiers et 700 communes françaises ciblés, 200 (quatre en Bretagne) bénéficieront en plus des plans de rénovation urbaine à hauteur de 5 milliards d'euros.


Fille de l'Atlantique À chaque nouveau visage, il faut un roman. Une petite histoire, une anecdote pittoresque qui, en deux ou trois phrases bien senties, vous ancrent le personnage dans un imaginaire. Depuis sa nomination au poste de secrétaire d'État chargée de la Ville, les portraits consacrés par la presse à Myriam El Khomri débutent souvent par l'épisode de sa nomination. Une virée shopping dans un magasin parisien, le portable qui sonne, Manuel Valls au bout du fil, un réseau téléphonique capricieux. Elle saisit l'essentiel : la voilà ministre à tout juste 36 ans. Benjamine du gouvernement en prime. À l'avenir on rechignera moins à aller faire les courses.


Adjointe à la mairie de Paris Inattendue sans doute, sa nomination entre malgré tout en cohérence avec son parcours professionnel et politique. Diplômée d'un DESS en droit public, elle réalise en 1999 son stage de fin d'études auprès de la délégation interministérielle à la ville « administration qui est aujourd'hui la mienne », souligne-t-elle d'un large sourire. Aurait-elle sollicité pareil stage si le gouvernement de l'époque était à droite ? « Bien sûr j'ai toujours eu une sensibilité de gauche mais je n'avais jamais milité dans aucun parti ». Elle attendra 2002 pour prendre sa carte au PS. Collaboratrice à la mairie socialiste du 18e arrondissement de Paris, elle travaille ensuite aux questions de sécurité, de prévention et toxicomanie. En 2008, elle passe un cap, est élue dans son arrondissement et devient adjointe de Bertrand Delanoë (puis d'Anne Hidalgo), travaillant d'abord sur les dossiers de la protection de l'enfance puis de sécurité.


Ploumoguer, son fief sentimental Née à Rabat, elle vit les dix premières années de sa vie dans la splendide ville de Tanger où son père, marocain, travaille. Père marocain, mère bretonne de Ploumoguer (29) qui, retraitée, y vit toujours. Depuis sa naissance, laissant le soleil et l'eau chaude aux touristes sans imagination, Myriam El Khomri y passe chaque été. Histoire de pimenter le portrait, on traque les frictions entre les belles familles, la bretonne catholique, la marocaine musulmane. En vain. « Au contraire, ça a tout de suite très bien fonctionné entre eux. Mes grands-parents maternels avaient une ferme polyvalente. Ils élevaient notamment du cochon. Mon grand-père paternel connaissait bien le monde agricole. Malgré leurs différences, ils se sont tout de suite retrouvés autour d'une intelligence de situation ».


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Message par Admin Mer 2 Sep - 17:01

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