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Amputé, Nicolas Huchet a fabriqué sa propre main bionique

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Amputé, Nicolas Huchet a fabriqué sa propre main bionique Empty Amputé, Nicolas Huchet a fabriqué sa propre main bionique

Message par Admin Dim 11 Oct - 16:43

Amputé, Nicolas Huchet a fabriqué sa propre main bionique 012


Au premier contact, la poignée de main semble un peu raide. Normal, sous le gant de plastique se cache une pince articulée qui reproduit les seuls mouvements du pouce et de l’index. La main bionique, elle, est rangée en pièces détachées dans un petit sac de toile que ­Nicolas Huchet ouvre avec précaution. A l’intérieur, une main en plastique orange vif, un moteur, une carte électronique et des capteurs, pour détecter au niveau du coude les contractions musculaires qui commandent l’ouverture et la fermeture des cinq doigts. « Ce n’est qu’un prototype, encore loin des performances des prothèses commerciales, précise-t-il. Mais on y arrivera, il nous faut juste un peu de temps. »


Amputé de la main en 2002 à la suite d’un accident du travail dans l’usine où il travaillait comme ouvrier sur une chaîne de machines, ce Rennais de 35 ans s’est lancé ­depuis deux ans dans la fabrication maison d’une prothèse nouvelle génération, articulée et programmable. Une poignée de fabricants dans le monde se partage la commercialisation de ces prothèses haut de gamme, mises au point grâce à l’accélération des techniques numériques, mais elles restent inaccessibles à la majorité des personnes handicapées. Il faut compter plus de 20 000 euros pour une main articulée comme la Touch Bionics, conçue en Ecosse, l’une des plus avancées : grâce à une application mobile, les mouvements des cinq doigts sont programmables directement sur un smartphone.


L’idée de fabriquer sa propre main s’est imposée à Nicolas en octobre 2012, quand il a poussé la porte du premier « fab lab » de Rennes, le LabFab, un atelier de fabrication numérique ouvert à tous et consacré aux projets collaboratifs. « Quand je suis entré, j’ai vu des bidouilleurs autour de leur machine, ­raconte-t-il, c’était une imprimante 3D. J’ai demandé : “Est-ce qu’on peut fabriquer une main avec ça ?” D’habitude, les gens me ­disent : “Désolé”, en prenant un air compatissant. Là, le gars a eu l’air intéressé. »

Amputé, Nicolas Huchet a fabriqué sa propre main bionique 013

Une mine pour bricoleurs

Le « gars » s’appelle Hughes Aubin, c’est le M. Numérique de la ville de Rennes. Avec lui, Nicolas Huchet découvre l’univers des « makers » du logiciel libre et des sites de partage de plans et conception 3D tel Thinginverse.com, une mine pour bricoleurs. Les deux hommes y repèrent plusieurs plans de main, dont l’un conçu avec Arduino, un matériel électronique libre d’accès et peu coûteux.

Lire aussi : Arduino, cerveau à tout faire

Baptisée « In Moov », cette réalisation est due au sculpteur parisien Gaël Langevin, adepte du logiciel libre, quicrée des objets pour de grandes marques. Mais il faut encore relier cette main robot aux muscles du coude intacts, capables de la mouvoir.

Le projet « Bionico Hand » est lancé en février 2013. Les premiers matériaux sont rudimentaires : du fil de pêche de Nylon pour la main, une boîte de chocolat en poudre coupée en deux pour la relier au bras. Nicolas apprend à se servir d’une imprimante 3D afin de fabriquer les composants. C’est l’équipe du fab lab de Rennes qui conçoit la première interface entre les muscles du bras et la prothèse.

Relayé par les réseaux sociaux, le projet suscite l’adhésion d’une large communauté, en Bretagne et ailleurs, et s’inscrit dans un mouvement mondial de partage des compétences et de plans « open source », accessibles à tous.

Lire aussi : « On peut créer des alternatives à Google avec le logiciel libre »

http://www.lemonde.fr/festival/article/2015/07/04/on-peut-creer-des-alternatives-a-google-avec-le-logiciel-libre_4670378_4415198.html

Deux autres projets, l’un lancé par un étudiant britannique, Joël Gibbard, l’autre par une communauté de chercheurs japonais, Exii, circulent sur Internet. Leur prix de revient ne dépasse pas 500 euros. L’équipe bretonne s’en inspire pour améliorer la Bionico Hand. « Grâce au partage des données et des plans, chacun peut enrichir les innovations des autres, et la recherche avance plus vite », résume Hughes Aubin. La notice de la main articulée made in Bretagne est disponible sur un wiki, un document partagé, ouvert à toutes les améliorations.


Un réseau de « handilabs »

Nicolas Huchet voit plus loin. Pour fabriquer des prothèses bioniques à moindre prix, il cherche désormais à développer un réseau de « handilabs », sur le modèle des fab labs, qui travailleraient en partenariat avec des centres de rééducation fonctionnelle, au plus près des patients. Au mois de mai, le centre de Kerpape (Morbihan), qui accueille 400 personnes handicapées, a invité le Rennais à parrainer un premier « hackathon » consacré au handicap. Des développeurs ont travaillé ensemble pendant deux jours, entre autres sur la Bionico Hand. « L’idée de handilab est intéressante même si elle ne s’adresse pas à tous nos patients, et reste complémentaire d’une démarche commerciale, précise Jean-Paul Departe, l’un des ingénieurs du centre. Le numérique et l’impression 3D sont en train de faire bouger les lignes dans le domaine des prothèses. Ils permettent de réaliser du matériel sur mesure et moins cher, et de répondre aux besoins qui n’intéressent pas les entreprises commerciales. En outre, ils contribuent à restaurer l’estime de soi, souvent abîmée par le handicap. »

Pour les professionnels du handicap, l’innovation est aussi sociale. En participant à la fabrication de sa prothèse, la personne handicapée passe du statut de victime à celui d’acteur du soin. Une initiative lancée aux Etats-Unis par Hugh Herr, jeune alpiniste amputé des deux jambes à 17 ans après un accident en montagne. Devenu par la suite directeur de recherche au Massachusetts Institute of Technology, il a conçu une prothèse de jambe innovante, équipée de capteurs et d’un moteur qui produit une impulsion. « Agir sur son handicap redonne du souffle, de l’énergie, confirme Nicolas Huchet. Au fab lab, on m’a pris au sérieux sans me demander les diplômes que je n’avais pas. Je n’étais plus “celui qui a une main en moins”, mais “celui qui veut fabriquer sa main”. »


My Human Kit

Du Maker Faire de Rome en 2014 au Fab 11 de Boston cet été, le Rennais ne rate aucune des grands-messes internationales des « makers », emportant partout avec lui le sac de toile qui contient les pièces détachées de la Bionico Hand. A la tête de l’association qu’il a créée, My Human Kit, il recherche un modèle économique pour son projet de handilab. « Je ne veux pas transformer un amputé en client, en créant une entreprise », affirme Nicolas Huchet, désormais en quête de fonds auprès de partenaires associatifs ou de fondations.

A l’automne, la Bionico Hand, soumise aux votes du public dans le cadre du concours d’innovation de Google, devrait faire son entrée au musée. « Le projet témoigne d’une démarche collective et éthique qui ­représente une tendance forte aujourd’hui », ­assure Lucile Lignon, muséographe au ­Musée de l’homme, à Paris, qui accueillera en octobre, lors de sa réouverture au public, un prototype de la main bionique dans une ­vitrine consacrée à l’évolution humaine.

Par Claire Legros

http://www.lemonde.fr/festival/article/2015/09/15/nicolas-huchet-bionico-man-solidaire_4757752_4415198.html
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Amputé, Nicolas Huchet a fabriqué sa propre main bionique Empty Re: Amputé, Nicolas Huchet a fabriqué sa propre main bionique

Message par Admin Dim 11 Oct - 16:52

Amputé, Nicolas Huchet a fabriqué sa propre main bionique 014

Les mardis de l'économie. Amputé de la main droite, ce Rennais de 31 ans a développé son prototype avec un réseau d'étudiants et de bénévoles. Il a besoin de soutien pour le commercialiser à bas prix.




La vie de Nicolas Huchet bascule en 2002, dans le nord de la France. Victime d'un accident du travail, il est amputé de la main droite. À 18 ans, le voilà équipé d'une prothèse myoélectrique. Une main de substitution aux capacités limitées. « De nouvelles prothèses plus élaborées sont apparues, mais elles n'étaient pas remboursées par la Sécurité sociale. »

Refroidi par un devis à 27 000 euros (!), le jeune homme, installé à Rennes, voit sa vie basculer une seconde fois lorsqu'il pousse les portes de Viva-Cités, événement organisé au Liberté, à l'automne 2012.

Une main articulée à bas prix

Le Labfab de Rennes, tout juste né, y présente sa toute nouvelle imprimante 3D. « Nicolas, que nous ne connaissions pas, a demandé si on pouvait reproduire une prothèse de main avec cette technique, se souvient Hugues Aubin, cofondateur du laboratoire de fabrication numérique rennais. Très vite, la conversation s'est engagée et un petit réseau s'est mis en place. »

À partir d'un modèle reproduisible librement (le robot InMoov, créé par Gaël Langevin) et imprimable en 3D, Nicolas Huchet et ceux qui le soutiennent développent une main robotique, baptisée bionico hand.

L'ancien mécanicien, devenu technicien du son et batteur d'un groupe de pop, est tout sauf égoïste. La main avec cinq doigts articulés dont il rêve, il l'imagine à bas prix, pour le plus grand nombre. La prothèse, qui prend forme par petites touches, n'est toujours qu'un prototype. « À la fois lourd et fragile, il ne répond pas encore au besoin. » Et n'est donc pas encore commercialisable.

Tour du monde

Nicolas Huchet a embarqué un prof, des lycéens de Cesson-Sévigné, des étudiants de l'Insa, de l'Eesab et un paquet de bénévoles dans cette « aventure humaine », fédérée autour de l'association My human kit.

Rome, Moscou, San Francisco... Il fait le tour du monde depuis deux ans. « Je suis devenu le symbole des makers malgré moi », glisse celui qui fut invité au TedXRennes l'an dernier.

Récompensé la semaine dernière par le magazine américain MIT Technology Review, qui l'a classé parmi les dix Français de moins de 35 ans les plus innovants, Nicolas Huchet veut continuer d'essaimer. « Pas changer le monde, mais contribuer à rééquilibrer les rapports nord-sud. Et aider les personnes handicapées à ne plus cacher leur handicap. »

http://www.ouest-france.fr/nicolas-huchet-imprime-ses-protheses-en-3d-3353156

Contact : www.bionico.org
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