aide à la personne,un secteur en plein développement

Deux particuliers employeurs et deux employées se confient sur la relation spéciale qui unit ceux qui ont des besoins et ceux qui les aident au quotidien.

Christine est assistante de vie sur Limoges depuis 2013. Marie-Claude, assistante maternelle à Saint-Cyr depuis 2007. L'une s'occupe de personnes âgées et dépendantes dans les petits gestes du quotidien. L'autre cajole quatre enfants de seize mois à six ans et demi. Toutes les deux parlent d'une vraie vocation. Du plaisir aussi d'avoir tissé des liens forts et chaleureux, presque familiaux avec ceux pour qui elles travaillent. On n'en doute pas. Dans leur voix à la fois douce et enthousiaste, la même empathie, le même souci de l'autre.
Secteur singulier
Luc Defrenne et Pierre Clavaud sont, eux, respectivement délégué et président de la Fédération des particuliers employeurs (Fepem) du Limousin. Ils font partie de ceux qui se trouvent de l'autre côté de la porte de la maison, de ceux qui doivent accorder leur confiance tout en la suscitant chez la personne qui vient travailler chez eux. Dans leur bouche, un vocabulaire similaire, empreint de respect et d'humanisme. Parce que l'aide à la personne est un secteur d'activité vraiment singulier. Surtout quand employeur et employé sont des particuliers.

C'est avant tout dans le but de pacifier dès le départ les relations et de les laisser évoluer dans un cadre légal rigoureux que la Fepem intervient. Luc Defrenne, qui avait déjà été employeur voilà quelques années, à Strasbourg, avant de recruter en 2007 une employée de maison, a clairement remarqué la différence. Surtout d'un point de vue administratif, alors qu'il est devenu malvoyant entre-temps. « Le fait de déclarer un salarié imposait la rédaction d'un contrat, d'un bulletin de salaire, des charges sociales… Maintenant, grâce au Cesu ( chèque emploi service universel), il n'y a qu'à rentrer sur internet le nom de la personne et le nombre d'heures effectuées. Et la Fedem est d'un vrai secours pour toutes les démarches. Le travail non déclaré peut être dramatique pour tout le monde. Là, il n'y a pas de raison de se mettre en porte-à-faux avec la loi. »

Une constatation que partage Pierre Clavaud. Ainsi qu'une autre : l'importance du choix de son employé et vice versa. « Cela fait cinq ans maintenant que Nathalie vient à la maison tous les jeudis après-midi pour faire le ménage et un peu de repassage. Nous formons un vrai binôme dans une relation de proximité. Le cadre de travail est familial. Bien sûr, il y a un contrat de travail, des heures à effectuer mais je suis souple. Elle a trois employeurs et on s'arrange en fonction de ses disponibilités. »

Christine, elle, en possède quatre. D'une certaine façon. Après avoir été recrutée par une association en service mandataire juste après l'obtention de son diplôme en juin 2013, elle a décidé après quelques mois de « voler de mes propres ailes, par mon réseau, en prenant toujours rendez-vous pour vérifier que le courant passe bien. Je suis ma propre patronne et je me sens plus sûre de moi », sourit cette Bordelaise d'origine.
Cadre rassurant
Ménage, aide à la toilette ou à l'habillage, préparation de bons petits plats, chouchoutage du chat de la maison : les tâches sont variées « et ça me plaît. L'aide à la personne passe par un confort total. Il faut savoir anticiper les besoins et y répondre au mieux en personnalisant au maximum son implication, à raison de 16 à 26 heures par semaine. « C'est agréable de travailler en osmose. On forme une vraie équipe, et une autre équipe avec le personnel soignant. »

Une troisième, même, avec la Fepem qui, si elle s'adresse avant tout aux employeurs, est là aussi pour aider et répondre aux interrogations des employés. Un « cadre rassurant » pour Marie-Claude. « Vous savez, j'ai le sentiment d'être un employeur militan, glisse Luc Defrenne en conclusion. Outre la facilité administrative, le choix de son salarié et l'aspect légal, on cherche aussi à former les employés pour qu'ils puissent évoluer dans leur métier. » Le souci de l'autre, encore.

Contact. Fepem Limousin, 94, rue François-Perrin à Limoges. Tél. 05.32.09.13.77.

Marjorie Queuille
marjorie.queuille@centrefrance.com

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